Les réfugiés ne sont pas responsables de la crise et des pénuries!

europe_forteresse

Un système en faillite qui tente de faire payer la crise à ses victimes

Il y a aujourd’hui pas moins de 60 millions de réfugiés et de personnes déplacées au sein d’un pays à travers le monde, soit 20 millions de plus qu’il y a 4 ans. Ce système basé sur les inégalités, la guerre et l’exploitation démontre l’étendue de sa faillite sur tous les fronts. Le capitalisme sape nos conditions de vie et représente un danger pour notre planète. Sans cesse plus de gens sont poussés à fuir.

Dossier de Geert Cool tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

La solidarité se trouve bien plus parmi la population que chez les divers gouvernements. Leurs efforts visent essentiellement à stopper l’arrivée de réfugiés et à instrumentaliser ceux qui sont parvenus à venir pour mettre sous pression les conditions de travail et de salaire de tout le monde. Beaucoup de gens craignent d’ailleurs que la sécurité sociale ne soit impayable avec l’arrivée des réfugiés. Aurons-nous à nouveau à subir de nouvelles économies après avoir déjà dû tant céder?

Ce sentiment, il faut en tenir compte et y répondre par un combat unitaire visant à ce que chacun puisse bénéficier de bons emplois de qualité, d’un accès à l’enseignement (dont l’apprentissage des langues) ou à des logements abordables, de services publics de qualité,… Se soulever ensemble pour arracher les moyens nécessaires pour nos besoins, voilà la meilleure riposte face à la division et aux préjugés. Faisons payer la crise aux responsables ! Cela vaut tant pour la crise économique que pour la crise des réfugiés.

Cette crise fait l’objet de discussions sur tous les lieux de travail, dans chaque école et dans chaque quartier. Les éléments ci-dessous visent à contribuer à ce débat.

Pour répondre à quelques arguments fréquemment entendus

« Les demandeurs d’asile vont nous voler nos emplois »

Les patrons se sont empressés de dire que les demandeurs d’asile devaient être en mesure de travailler plus vite. Fernand Huts, provocateur patronal professionnel et magnat du port d’Anvers, a déclaré qu’il engagerait immédiatement 500 demandeurs d’asile dès que la loi Major serait abolie (cette loi de 1972 protège le statut particulier des travailleurs de la zone portuaire). Patrick Dewael (Open-VLD) a proposé de permettre aux demandeurs d’asile de prester un service communautaire, non seulement pour la collectivité mais aussi pour des entreprises privées (notamment concernant la cueillette des fruits). Les conservateurs britanniques pensent de leur côté aux soins aux personnes âgées. Les employeurs d’Unizo (organisation des petits patrons flamands) ont quant à eux organisé une journée d’information au camp de tentes des réfugiés du Parc Maximilien à Bruxelles.

Visiblement, les patrons et les autorités auraient encore des centaines d’emplois à proposer alors que nous connaissons un taux de chômage élevé depuis des années… La vérité, c’est que les employeurs apprécient de disposer d’une telle armée de réserve, c’est l’opportunité de faire baisser tous les salaires et les conditions de travail. C’est à nouveau Fernand Huts qui l’a dit le plus ouvertement, mais les autres propositions ne concernent pas non plus des emplois décents avec un bon salaire. Quant au service communautaire, cela signifie concrètement de travailler en échange d’une allocation de survie. Quel patron payera encore des salaires décents si les demandeurs d’asile travaillent pour presque rien ? Naturellement, les demandeurs d’asile ont le droit de travailler et de se construire un avenir. Mais si des salaires de misère constituent la norme, cela devient tout simplement impossible.

Si cela ne dépendait que des patrons, il n’y aurait tout simplement plus de bons emplois. Les réfugiés n’ont rien à voir avec la fermeture de Ford-Genk ou avec la réduction du personnel à la SNCB. La pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail ainsi que le reste des mesures d’austérité ont poussé les jeunes à fuir la Grèce, l’Espagne, le Portugal ou l’Irlande. Ne laissons pas les patrons et leurs marionnettes politiques faire de même ici! La meilleure riposte, c’est la lutte en faveur d’un salaire égal pour un travail égal et pour de meilleures conditions de travail pour tous.

« Nous ne pouvons pas accueillir tout le monde »

Aujourd’hui déjà, les services prévus ne peuvent faire face à l’afflux de demandeurs d’asile. A Bruxelles, un camp de tentes faisant directement penser à un bidonville a émergé au côté de l’Office des Etrangers. Cela n’est pas uniquement dû au nombre de demandeurs d’asile, il s’agit aussi des conséquences d’années successives de réductions de budget des services sociaux et des structures d’accueil. Dans le secteur de l’aide individuelle et de l’assistance juridique aux réfugiés, la diminution a atteint les 17%. L’ONG d’aide aux réfugiés Vluchtelingenwerk Vlaanderen a dénoncé qu’elle n’était plus en mesure de prendre en charge que la moitié du nombre de demandeurs d’asile dont elle s’occupait en 2012.

La tendance générale en Europe est de sous-traiter l’accueil aux réfugiés à des sociétés privées. En Allemagne, le plus grand pourvoyeur de places est l’entreprise European Homecare, une entreprise devenue des plus rentables. Différents scandales de maltraitance sont parus dans la presse au sujet de ces entreprises. En Belgique, le groupe hôtelier Corsendonk et l’entreprise de gardiennage GS4 s’occuperont conjointement de demandeurs d’asile en Campine : ‘‘Nous sommes une entreprise commerciale, nous voulons réaliser des bénéfices.’’ La crise des réfugiés est une aubaine pour certains tandis que les partis de droite jouent sur le budget alloué à ces entreprises afin de faire croire au reste de la population que les demandeurs d’asile vivent dans le luxe et l’opulence.

Bien sûr, nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde dans un petit pays comme la Belgique. Mais notre pays est ou a été impliqué dans de nombreux conflits à travers le monde : de l’Afghanistan à l’Irak en passant par la Libye. La liste des pays d’où proviennent les réfugiés épouse remarquablement celle de ces conflits militaires. Personne ne fuit pour le plaisir, personne ne quitte sa famille et ne laisse sa maison derrière lui pour un avenir plus qu’incertain. La seule véritable solution à la question des réfugiés, c’est la fin de la guerre, de la misère et de l’exploitation. Sans cela, le problème ne fera que prendre de l’ampleur. Que faire si le président turc Erdogan poursuit sa politique désespérée de guerre contre la population kurde et plonge tout le pays dans une guerre civile sanglante? Combien de millions de réfugiés syriens actuellement en Turquie arriveront en Europe? En donnant implicitement le feu vert à Erdogan, les USA et les pays de l’OTAN sont eux aussi responsables.

La présence d’armes de destruction massive en Irak était un mensonge destiné à justifier une guerre de pillage pour du pétrole et de prestige. C’est maintenant bien connu. Des millions de personnes ont manifesté dans le monde contre la guerre en Irak, en 2003. A Bruxelles, 100.000 personnes avaient défilé. La population était en général très clairement opposée à la guerre. Mais l’establishment capitaliste – particulièrement en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis – a été poussé dans le dos par les intérêts pétroliers et était avide de disposer de l’emplacement stratégique de l’Irak. Plus de douze ans plus tard, on y cherche encore la paix et la démocratie. Un conflit religieux sectaire a surgi, qui s’étend maintenant jusqu’en Syrie.

Les forces de droite qui clament haut et fort que nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde sont précisément celles qui augmentent cette misère. Nous devons mettre un terme au pillage néocolonial. Le mouvement anti-guerre de 2003 a démontré le potentiel de ce combat, à l’instar de la vague révolutionnaire en Afrique du Nord et au Moyen-Orient de 2011. Ces mouvements n’ont pas été en mesure d’en finir avec la misère faute d’avoir rompu avec le capitalisme mais ils n’en contenaient pas moins les germes d’une nouvelle société. Les nouveaux mouvements contre la corruption et la privatisation de la collecte des déchets au Liban de même que les actions des travailleurs en Egypte et en Irak illustrent que la vague révolutionnaire peut encore revenir. Si l’élite capitaliste fait tout pour nous diviser, c’est qu’elle est bien consciente du danger d’une lutte de masse pour un autre modèle de société.

« Notre modèle social est déjà en danger… »

Le Vlaams Belang diffuse un tract ayant pour titre ‘‘Économisez sur l’asile, pas sur notre propre peuple’’ faisant référence au saut d’index ou encore à l’augmentation de l’âge de la retraite et suggérant que le nombre de demandeurs d’asile serait responsable de l’adoption de ces mesures. Belle hypocrisie de la part d’un parti qui soutien précisément cette politique d’austérité… Lors de son meeting tenu dans l’enceinte du parlement flamand avec Marine Le Pen le 15 septembre dernier, le Vlaams Belang a notamment explicitement déclaré vouloir en finir avec les dépenses liées aux demandeurs d’asile ou à l’Europe du Sud afin d’utiliser ces ressources pour ‘‘obtenir des baisses d’impôts [des entreprises] pour donner de l’oxygène à l’économie.’’ L’extrême droite veut dévier la colère sociale contre les victimes de la crise pour mieux choyer ceux qui en sont précisément à l’origine.

Le son de cloche n’est pas différent ailleurs à droite, comme à la N-VA. Ces partis sont directement responsables d’une offensive massive contre notre sécurité sociale. Ce sont eux qui ont exclu des milliers de personnes des allocations de chômage pour les renvoyer vers les CPAS. Ce sont eux qui détruisent nos soins de santé à petit feu. Si notre système social est sous pression, cela n’a strictement rien à voir avec les migrants, qu’ils soient ou non demandeurs d’asile. Ce sont les partis pro-austérité qui détruisent notre protection sociale, qui augmentent la TVA sur l’électricité ou qui relèvent de l’âge de la retraite.

Stopper les attaques contre notre système social exige de lutter ensemble contre les autorités austéritaires. En toute logique, la droite va tout faire pour nous diviser afin d’affaiblir la résistance sociale. Les travailleurs sont ligués contre les chômeurs, les personnes d’origine belge contre les migrants de la première, deuxième ou troisième génération, les migrants plus anciennement arrivés contre les réfugiés, les ‘‘bons réfugiés’’ contre les ‘‘mauvais’’ réfugiés, etc. Tout ce qui nous divise nous affaiblit.

« Qui va payer ? »

Des millions de réfugiés fuient non pas des catastrophes naturelles inévitables mais bien des guerres et la contre-révolution. Les classes dirigeantes des pays impérialistes et des pays du Moyen-Orient doivent payer pour les conséquences de leurs actes. C’est leur système et leur politique qui sont à la base de la crise, que cela soit via les interventions impérialistes en Irak et en Libye ou via le financement de groupes djihadistes par l’Arabie saoudite et les Etats du Golfe.

Les industries pétrolières et de l’armement ont réalisé d’énormes profits dans cette région. En 2014, l’Arabie Saoudite a été le plus grand importateur d’armes au monde (6,4 milliards de dollars, soit 10% du commerce mondial d’armements). Les Emirats Arabes Unis ont quant à eux représenté 2,2 milliards de dollars des importations d’armes. L’ambassadeur européen en Irak, Jana Hybášková, a déclaré il y a un an au Comité des affaires étrangères du Parlement européen que certains pays européens avaient acheté du pétrole auprès de l’Etat Islamique, finançant ainsi le groupe. Il a par la suite refusé de citer des noms. Comme toujours sous le capitalisme, les profits sont prioritaires sur les droits de l’Homme ou les droits démocratiques.

Les impérialismes américains et britanniques portent une lourde part de responsabilité dans la situation qui prévaut au Moyen-Orient. L’invasion de l’Irak a conduit à une réaction en chaîne qui, en l’absence d’un mouvement de résistance de la classe des travailleurs, a abouti à la division sectaire et à la guerre civile. La lutte pour le droit d’asile doit être liée à l’obligation du financement des programmes d’urgence par ceux qui se sont enrichis au Moyen-Orient notamment au travers des industries du pétrole et de l’armement.

« Que pouvons-nous y faire ? »

La seule manière de parvenir à vaincre les forces sectaires, à mettre fin aux guerres civiles et à infliger la défaite aux dictateurs repose sur l’action unitaire des travailleurs et des pauvres au Moyen-Orient. Le processus révolutionnaire de 2011 en Afrique du Nord et au Moyen-Orient a donné un aperçu de la force des masses. Pas mal d’occasions ont hélas été perdues faute de clarté quant au programme et aux méthodes nécessaires pour parvenir à la victoire contre le capitalisme. Il faut éviter de reproduire ces erreurs et développer des mouvements totalement indépendants de la classe dominante armés d’un programme et de méthodes socialistes, c’est-à-dire basées sur l’implication des masses et sur le contrôle des travailleurs. De tels mouvements pourraient mettre un terme aux divisions sectaires, aux guerres, à la répression, à la pauvreté pour donner naissance à un monde débarrassé de l’exploitation capitaliste où une économie démocratiquement planifiée permettrait de satisfaire les besoins de la majorité sociale et non ceux de l’élite capitaliste.

Parallèlement, nous défendons le droit d’asile et exigeons un programme d’urgence pour les réfugiés afin de leur offrir un avenir décent, des logements abordables, un accès à l’enseignement et à l’apprentissage des langues, un soutien psychologique pour le stress post-traumatique,… dans le cadre d’un plan plus large visant à faire face à la crise générale du logement, de l’emploi,… Chacun a droit à un avenir décent.

Nous rejetons chaque tentative de semer la discorde parmi les victimes de l’austérité et du capitalisme. Nous avons un intérêt commun : lutter de concert contre la loi du marché et le règne de la classe capitaliste. La politique actuelle fait en sorte que cette infime élite s’enrichit d’année en année tandis que les inégalités augmentent.

Les choses à faire ne manquent pas à partir de Belgique. Le combat contre l’austérité est un aspect crucial des tâches qui nous font face. Participer à la manifestation syndicale nationale du 7 octobre et assurer une présence syndicale dans le débat autour de la question des réfugiés constitueraient une sérieuse riposte contre la rhétorique de division de la droite et stimuleraient la discussion quant aux causes de la crise des réfugiés.

Personne ne préconise une ‘‘immigration incontrôlée’’ comme le suggère Bart De Wever. Personne ne fuit pour son plaisir. Plus de bombes et de racisme ne feront que renforcer ce processus. Rompre avec l’austérité par un mouvement de masse serait également un exemple inspirant pour les luttes au Moyen-Orient. Ce système n’offre aucun avenir à un nombre grandissant de personnes sur cette planète, luttons activement pour une alternative socialiste démocratique basée sur la propriété publique et démocratique des secteurs clés de l’économie, seule manière d’en finir avec les causes qui poussent tant de personnes à fuir leur foyer.


 

[INTERVIEW] Collecte de vêtements et solidarité active, un exemple liégeois.

dh_demerdeSuite à la crise des réfugiés, diverses initiatives de solidarité ont vu le jour, notamment autour de la collecte de vêtements, de jouets, etc. Nous en avons discuté avec Frank Delandshere, un Liégeois à la base d’une collecte qui a eu un succès retentissant début septembre pour venir en aide au centre d’accueil de la Croix-Rouge d’Ans. 200 places supplémentaires pour les réfugiés venaient tout juste d’y être créées.

Suite à la crise des réfugiés, diverses initiatives de solidarité ont vu le jour, notamment autour de la collecte de vêtements, de jouets, etc. Nous en avons discuté avec Frank Delandshere, un Liégeois à la base d’une collecte qui a eu un succès retentissant début septembre pour venir en aide au centre d’accueil de la Croix-Rouge d’Ans. 200 places supplémentaires pour les réfugiés venaient tout juste d’y être créées.

Comment t’es-tu retrouvé à organiser cette collecte ?

‘‘Il faut tout d’abord remonter à une brocante, à Poulseur, fin du mois d’août. Avec une amie, nous sommes allés demander aux brocanteurs s’ils pouvaient laisser quelque chose en fin de journée pour les réfugiés. L’accueil était positif et chaleureux, tout le monde nous disait que c’était une bonne initiative. Personne ne nous a dit ‘‘on ne donne pas à ces gens-là’’.

‘‘Au centre d’accueil de la Croix-Rouge de Fraipont, les remerciements que nous avons reçus ne concernaient pas que les vêtements. Ils avaient besoin de soutien, non seulement les réfugiés, mais aussi le personnel. La responsable, Maria, nous a dit : ‘‘c’est génial de voir cet élan de solidarité, quand on lit la presse ou quand on va sur les réseaux sociaux, on peut être désespérés.’’ Il est vrai que sans mouvement concret, sans solidarité active, on ne peut pas être conscients de la réalité du soutien.’’

Et à partir de là ?

‘‘A partir d’un groupe facebook, j’ai lancé une ‘‘opération’’ de collecte sur le principe que chacun regarde chez soi et demande à ses amis et à sa famille des vêtements, des jouets, des chaussures,… cinq jours plus tard. En 24 heures à peine, ça a eu un succès de malade. Les voitures se succédaient, j’ai passé mon temps à mettre en contact des gens qui avaient des voitures avec d’autres qui n’en avaient pas pour ramener les dons. Au centre d’accueil d’Ans, ils n’en revenaient pas quand je leur ai dit ‘‘oui, oui, on va arriver, avec plusieurs dizaines de voitures’’. Il n’y a pas eu assez de place là-bas, il a fallu se rabattre sur le centre Jeunes de Jupille.

‘‘Par la suite, il y a eu une page facebook ‘‘Refugees Welcome to Liège’’, qui a reçu des dizaines de propositions de bénévoles ou pour organiser des animations pour les enfants aux centres d’accueil, pour réparer des vélos, rafistoler des vêtements,… Le 11 octobre, il y aura la ‘‘Welcome Fest 4 Ref’’, une soirée bénéfit où de nombreux groupes liégeois ont accepté de venir jouer gratuitement. Et ce n’est encore qu’un aperçu de ce qui s’est passé, dans une seule ville.’’

A quand situes-tu le début de cet élan solidaire ?

‘‘Avant la photo du petit Aylan, selon moi. Il y a eu cette première page immonde de la DH ‘‘Les Belges ne veulent pas des migrants !’’ sur base d’un ‘‘sondage exclusif’’. Les gens se sont dit ‘‘on ne va pas laisser dire ça’’. Il fallait contrer les discours et commentaires racistes. La solidarité concrète a su remettre ces propos dans leurs justes proportions. Et puis il y a eu l’attitude des autorités, qui ont démontré leur incapacité de faire face à l’urgence. Leurs réactions étaient pleines de mauvaise foi, noyées dans le cynisme. Elles sont dépassées par la solidarité de la population.’’

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai