Bénéfices records, prix records…

Bénéfices records, prix records…

Les banques centrales à travers le monde injectent actuellement des milliards de dollars ou d’euros dans l’économie pour sauver le système financier. Mais les travailleurs et leurs familles, eux, ne peuvent pas compter sur une aide du même genre ! Tout ce qu’on nous offre, ce sont des avertissements sinistres : inutile d’attendre une augmentation salariale sérieuse pour faire face à la montée des prix, parce que cela provoquerait en retour une nouvelle hausse des prix. En d’autres termes : à nous de payer la crise !

Els Deschoemacker

Les années de compression des salaires, de durcissement des conditions de travail, de coupes dans la sécurité sociale et les services publics ont déjà fait de sérieux trous dans nos portefeuilles. Nos réserves ont diminué à vue d’œil ces 15 dernières années. Notre épargne aussi.

De plus en plus, les gens ont acheté à crédit, poussés par les taux d’intérêt très bas. Aujourd’hui, ils ont devant eux une montagne colossale de dettes. Le rapport annuel de la Centrale des Crédits aux Particuliers (CCP), qui enregistre les prêts aux particuliers depuis 2003, est particulièrement éclairant. Ce qui frappe d’abord, c’est l’augmentation des crédits à petits montants destinés à payer de petits achats, au supermarché par exemple : 5% de hausse en 2007 par rapport à 2006. Mais, depuis 2003, la hausse est de 75% ! Et cela, alors que la deuxième moitié de 2007 a été marquée par une forte augmentation des prix. Un million et demi de Belges – 1 Belge sur 7 ! – ont trois crédits ou plus à rembourser, ce qui représente une hausse de 6% en un an.

Mais ce qu’on emprunte, on doit le rembourser. Presque un emprunteur sur vingt a un retard de paiement d’une année. 65.000 Belges sont engagés dans une procédure de conciliation collective de dette, une hausse de 12,5% en un an !

Ces chiffres sont effrayants, surtout si on pense que tout cela s’est développé dans un contexte de croissance économique. Mais la croissance n’a pas permis à tout le monde de s’enrichir : 1,5 million de Belges vivent sous le seuil de pauvreté ; 25% des plus de 75 ans sont dans cette situation, comme 36% des parents isolés et 23% des chômeurs. Jusqu’où grimperaient ces chiffres si la croissance économique disparaissait ? Les actions syndicales et les grèves du mois dernier pour de meilleurs salaires éclairent une autre vérité: le développement des travailleurs pauvres, ces gens qui, bien qu’ayant un boulot, connaissent aussi des fins de mois très difficiles.

La course aux profits des patrons et des actionnaires ne connaît aucune limite et sa griffe se fait chaque jour sentir plus profondément sur nos salaires. Pourtant ceux-ci ne parviennent pas à rattraper l’explosion des prix de l’énergie, de l’alimentation, du loyer, de l’enseignement,… provoquée par la politique de privatisation. Et les manipulations successives de l’index ont fait qu’il est aujourd’hui incapable de suivre l’augmentation réelle des prix. Mais en Flandre, les grévistes ont démontré que la lutte paie, en obtenant des augmentations de salaire, des primes supplémentaires, des réductions de la charge de travail ou une combinaison des trois.

Pour en finir avec les assainissements, il faut retirer toute confiance aux politiciens bourgeois et se baser sur un syndicalisme de combat. Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces pour exiger le retour à un véritable index non trafiqué. Nous devons donc aussi nous donner un moyen de défendre nos intérêts sur le plan politique : un parti des travailleurs qui aurait pour objectif d’arriver à une société qui ne serait plus basée sur la recherche du profit maximum pour une minorité, mais sur la satisfaction des besoins des travailleurs et de leur famille.

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