Profitons du 7 octobre pour construire une lame de fond contre ce gouvernement et toute l’austérité

7oct_01Le 7 octobre nous serons à nouveau mobilisés contre les mesures Tatchériennes de ce gouvernement. Après le plan d’action de l’automne 2014, beaucoup de questions restent ouvertes. Peut-on arrêter ce gouvernement ? Comment stopper l’austérité ? De quelle alternative disposons-nous face à la politique de plus en plus brutale du patronat? Nous voulons discuter de ces questions afin de trouver les meilleures réponses. Cela nous permettra, lors du prochain plan d’action, de lutter pour gagner.

Par Alain (Namur)

Un plan d’action qui  a largement suscité l’enthousiasme

Si on regarde dans le rétroviseur, l’année passée à la même période, l’atmosphère sociale était quelque peu différente. Les discussions dans la société étaient focalisées sur les questions socio- économiques et sur les nouvelles mesures d’un gouvernement ouvertement de droite. Sur les lieux de travail, les lieux d’enseignements mais aussi dans nos discussions privées, chacun discutait des conséquences des mesures du gouvernement. Là où elles ont pu avoir lieu, les assemblées générales de travailleurs, et même d’étudiants, ont permis de démontrer la volonté de résistance contre ces mesures antisociales.

Cette atmosphère a été reflétée par la réussite de toutes les dates du plan d’action. La manif des 150.000 du 6 novembre, les différentes dates de grèves régionales fin novembre/début décembre et la magnifique grève générale du 15 décembre ont démontré que le mouvement ouvrier belge était encore capable de se mobiliser et de modifier le rapport de force en sa faveur. Pas mal de discours ont été balayés : ceux qui pensaient que la division communautaire était fondamentale dans la société en ont eu pour leur compte, ceux qui pensaient (souvent les mêmes) que les syndicats étaient isolés ont aussi dû être surpris par le fait que ces derniers ont réussi à attirer dans l’action différentes couches sociales.

La direction du mouvement n’a pas saisi l’énergie dégagée pour faire bouger les lignes

Au soir du 15 décembre, le gouvernement – même si il ne l’a pas reconnu – était à terre. Aucun commentateur ne pensait possible que ce gouvernement parvienne à tenir toute une législature. La direction syndicale a pensé que ce serait suffisant pour entrer en négociation. Ils sont directement entrés en discussion avec le patronat en signant toute une série d’accords. Cela a laissé le temps à l’ennemi de reprendre son souffle. Le fait qu’une majorité de la population soit en faveur d’une taxe sur les fortunes même parmi les rangs des électeurs des partis de droite a été utilisé comme sortie de secours avec le tax-shift, le virage fiscal. La direction syndicale a dû mettre tout son crédit pour convaincre les militants de suivre cette orientation. Les militants n’ont suivi que parce que la lutte était toujours de mise. Le potentiel pour mener la suite du combat était bel et bien présent après janvier.

Etait-il possible de faire tomber ce gouvernement ?

L’opportunité de faire chuter ce gouvernement était présente, il aurait fallu une direction résolue à élargir le mouvement pour convaincre les réticents et durcir le mouvement. Au lieu de cela, on a laissé passer l’occasion et les thèmes dans l’actualité se sont concentrés sur d’autres sujets. L’attaque terroriste à Charlie Hebdo et le démantèlement sanglant d’une bande de présumés terroristes à Verviers a permis au gouvernement de se ressaisir. La direction du mouvement des travailleurs n’a pas imprimé son programme et son alternative sur cette question, ce qui a laissé l’opportunité au gouvernement de détourner l’attention des problèmes socio-économique.

Aujourd’hui nous sommes aussi confrontés à une situation où les thèmes d’actualités ne sont pas centrés sur le socio-économique, mais plutôt sur les questions de migrations. Face à cette thématique comme face à beaucoup d’autres nous devons partir de la solidarité qui est le pilier de notre classe sociale. Beaucoup de politiciens parlent d’accueil et de solidarité. Nous pensons que pour vivre concrètement cet accueil et cette solidarité de manière inclusive, nous devons défendre nos mécanismes collectifs de solidarité. La sécurité social est l’instrument privilégié pour redistribuer les richesses créées par les travailleurs. Un emploi décent pour tous, des logements abordables et des services publics gratuits et de qualités sont essentiels pour faire face à la crise de l’accueil. L’arrêt des guerres et des politiques impérialistes est nécessaire pour résoudre la crise migratoire. C’est avec cette approche que nous pourrons unir les revendications des différentes couches qui subissent la crise dans notre société. Pour cela, le 7 octobre est une excellente occasion de défendre concrètement la solidarité dont tous les médias parlent ces temps-ci.

La lutte sociale n’est pas sur ‘‘pause’’

Beaucoup de militants combattif sont frustré de ne pas avoir pu poursuivre sur base de l’élan de la grève générale du 15 décembre. Mais nous devons faire attention à ce que nos frustrations ne nous fassent manquer de nouvelles opportunités. Les dossiers chauds sont nombreux sur la table. Avec la révision à la baisse de la croissance économique et les rentrées fiscales moins importantes, les autorités fédérales veulent trouver 456 millions d’euros à économiser (RTBF info, 22 septembre). Le gouvernement a aussi décidé de passer à la vitesse supérieure concernant la destruction de la SNCB et des services publics et de lancer une lourde offensive contre le droit de grève via l’instauration d’un service minimum. Des attaques terribles contre le personnel et contre les usagers sont à l’ordre du jour. Il y aussi la discussion sur le second pilier de pension et sur la flexibilité au travail. Ces dossiers n’ont pas directement le fort potentiel de mobilisation interprofessionnel que pouvaient avoir le saut d’index et l’augmentation de l’âge de la pension. Mais il faut s’attendre à des luttes sectorielles et par entreprises. Le mois de septembre avait ainsi été marqué par les conflits sociaux à Caterpillar, à la FN-Herstal ou encore chez GSK. La ‘‘paix sociale’’ n’est pas à l’agenda.

Le temps passant, les conséquences de l’austérité se feront plus ressentir. La Libre a notamment titré ‘‘60% des exclus du chômage n’ont plus rien’’. l’Institut pour une Développement Durable a sorti une étude sur l’augmentation du nombre de bénéficiaire du RIS (+21% de bénéficiaire et +25% de dépense entre 2010 et 2015). La FGTB corrige chaque mois les chiffres de chômage, en recul uniquement sur base des exclusions du droit à recevoir des allocations. L’augmentation de la pauvreté et la destruction du tissu social va alimenter la colère sociale. Assurons que celle-ci soit organisée afin de stopper les causes qui la font surgir.

Quel type de résistance dans la période à venir ?

Nous n’avons pas face à nous une période qui s’annonce de tous repos. Mais si nous voulons construire un mouvement pour arracher la victoire, nous devons disposer de mots d’ordre et d’une alternative clairs. Le 7 octobre est une bonne occasion pour discuter de ces mots d’ordre et de cette alternative politique. Mais après cette date, nous aurons à saisir chaque opportunité pour développer la lutte. Nous devons nous montrer solidaires de ceux qui seront dans le feu de la lutte avant nous, à l’instar des travailleurs de la SNCB qui ont annoncé un plan d’action avec une grève générale de 48 heures. Nous devons aussi développer une réponse basée sur la solidarité face aux crises de la migration qui ne sont que des symptômes de la crise fondamentale du système capitaliste.

Les élections sociales représentent encore une excellente opportunité de discuter avec nos collègues de la nécessité de construire des délégations combatives. Le véritable adversaire de ces élections sociales, ce n’est pas l’autre couleur syndicale, mais bien le patronat et ses alliés. Nous devons mettre en place des équipes syndicales soutenues par la base qui pourront canaliser la colère présente dans la société vers un nouveau plan d’action. Modifier le rapport de force interprofessionnel, c’est encore la meilleure manière d’obtenir des acquis au niveau des entreprises.

Ce sont ces éléments que le PSL veut discuter avec les militants et les activistes. Pour renforcer ce travail, rejoignez- nous dans nos débats et cafés syndicaux, diffusez notre presse et rejoignez- nous !

 

 

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