TAX SHIFT : Une nouvelle attaque contre nos conditions de vie

L’objectif estival du gouvernement Michel était annoncé : le Tax Shift, une réforme du régime fiscal belge. L’idée initiale était d’alléger la fiscalité reposant sur les travailleurs et d’augmenter les prélèvements jusque-là anecdotiques sur les fortunés. Avec un tel gouvernement, un glissement fiscal ne pouvait être qu’un transfert de richesses des travailleurs vers le patronat et les nantis ainsi qu’un démantèlement des mécanismes de solidarité sous-jacents à la sécurité sociale.

Par Baptiste (Nivelles), article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

7 milliards € : c’est le montant du volet d’austérité qu’a présenté le gouvernement le 23 juillet. Ce montant comprend des ajustements budgétaires sur 2015 ainsi qu’une réforme fiscale instaurée progressivement d’ici 2018 pour un montant total de 3,7 milliards €. Au menu : augmentation de la TVA sur l’électricité, relèvement des accises sur le tabac, l’alcool, les sodas et l’essence, coupes dans les services publics (sous couvert de ‘‘meilleure gestion’’)… A quoi servira cet argent ? A une hypothétique refonte des quantités exemptées d’impôts pour les plus bas salaires et, surtout, à une baisse des cotisations sociales des employeurs, de 33% à 25%.

Les gouvernements Di Rupo et Michel jouent avec la TVA

Une mesure phare du ‘‘Tax Shift’’ consiste à relever la TVA sur l’électricité de 6% à 21%. Au total, cette ponction profondément asociale est estimée à 700 millions €. Pour un ménage moyen, cette seule mesure représenterait une perte de pouvoir d’achat de 133€ sur l’année.

Le gouvernement Di Rupo avait fait baisser la TVA à 6% sur l’électricité dans le seul but de repousser le franchissement de l’indice pivot et l’indexation des salaires. Maintenant que la TVA a été remontée, le gouvernement Michel envisage cyniquement la neutralisation de l’indice pour éviter une indexation des salaires. Un deuxième saut d’index, en d’autres termes. Pour les travailleurs, les pensionnés et les allocataires, c’est ce qui s’appelle perdre sur tous les tableaux.

Cotisations sociales : le gouvernement signe un chèque en blanc pour le patronat.

L’entrée en vigueur de la réduction des cotisations sociales de 33% à 25% va nous coûter 1,3 milliard €. Le gouvernement justifie cette mesure en prétextant qu’elle va permettre une création d’emplois… Comme avec les intérêts notionnels ?! Plus personne ne croit encore à cette fable. 1,3 milliard € de salaire indirect disparaissent, c’est 1,3 milliard € de financement en moins pour nos services publics au profit du patronat.

Le gouvernement Michel prétend également que sa réforme fiscale permettra aux salaires nets les plus bas de croître. Cette hypothétique hausse des revenus est insuffisante pour combler l’augmentation des différentes taxes à la consommation. Et à quoi bon avoir du net en plus quand tous les services coûtent plus chers, faute d’un financement public suffisant ? C’est nous reprendre d’une pleine main tout et plus que ce qu’on nous a donné avec les bouts des doigts de l’autre.

Mais où sont passées les taxations des fortunés ?

Le CD&V se défend avoir obtenu un volet social, avec une taxe sur la spéculation par exemple, au montant ‘‘symbolique’’ de 25 millions €. Cela ne compensera en rien le manque à gagner de la baisse des charges patronales. Cette pseudo taxe sur la spéculation est, au mieux, un cache-sexe pour tenter de sauvegarder la caution soi-disant sociale du CD&V.

Plutôt que de récupérer les richesses qui disparaissent dans les poches des 1% les plus riches, le gouvernement envisage d’organiser d’ici 2017 une opération de régularisation de capitaux issus de la fraude (DLU). Alors que le SwissLeaks a révélé qu’une partie seulement de la fraude fiscale en Belgique s’élève à plus de 6 milliards €, cette régularisation ne permettrait de récupérer que 250 millions €. Avec cette 4e DLU en 15 ans, le travail des inspecteurs fiscaux est sans cesse plus consacré à la régularisation des anecdotiques fraudeurs repentis plutôt qu’à enquêter sur les grandes fraudes. Plus qu’un aveu de faiblesse dans la lutte contre la fraude fiscale, c’est un choix conscient.

Reprenons la lutte contre ce gouvernement de droite

Une fois aux mains de Michel et sa bande, une idée initialement progressiste (renforcer la charge fiscale portant sur les plus riches) a finalement été transformée en une nouvelle attaque contre nos acquis. Et à peine la réforme fiscale annoncée, l’Open VLD a déclaré vouloir s’attaquer à présent à l’évolution des salaires par ancienneté. Il ne faut s’attendre à aucune accalmie : ils veulent briser toutes nos conquêtes sociales !

La rentrée n’a pas encore commencé que nous avons déjà toutes les raisons de repartir au combat contre ce gouvernement. La manifestation nationale du 7 octobre est une bonne occasion pour relancer un plan d’action afin de défaire ce gouvernement antisocial et mettre fin aux politiques néolibérales et leur cortège d’austérité.

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