Des étudiants arrêtés torturés en Iran

Nous publions ici un rapport effectué sur base d’un tract diffusé par des étudiants en Iran. Ce rapport livre des informations sur la situation de dizaines d’étudiants arrêtés au début du mois de décembre. Ces étudiants subissent les formes les plus dures de tortures. Il est plus que nécessaire de protester contre ces sévices et d’exiger la libération immédiate des étudiants.

Les étudiants de gauche iraniens sont très préoccupés par la situation de plus de 30 étudiants actuellement en prison après des actions menées début décembre. Aucun contact n’est possible avec les étudiants dans la prison qui est contrôlée par les services spéciaux de sécurité. La partie de la prison où ils sont détenus n’est même pas accessible pour le personnel ordinaire de la prison. Loin des témoins, les prisonniers subissent les supplices et tortures physiques, psychologiques et même sexuelles les plus dures pour les forcer à livrer de faux aveux.

Les prisonniers sont forcés de répondre aux questions écrites ou orales des inspecteurs tout en étant assis sur des chaises en bois ou en métal en faisant face au mur. Ce genre d’interrogatoire dure des heures et des heures sans interruption. Si les prisonniers ne sont pas prêts à coopérer ou refusent d’admettre les accusations, alors commence un processus plus dur. Les inspecteurs insultent ainsi tous les membres de la famille, en étant particulièrement insultant pour les femmes. Ils mélangent les insultes aux menaces et frappent le dos, le cou et les épaules du prisonnier. Peu à peu arrive la période sombre de la torture. Ceux qui sont appelés par les inspecteurs les « briseurs de volonté » entrent en scène. Ils prennent le prisonnier à la cave, dans la salle pour le chauffage central ou dans l’arrière-cour. Les « briseurs de volonté » crient, insultent et menaces sans arrêt. Ils ordonnent au prisonnier de s’asseoir puis de se tenir debout et il ou elle doit choisir entre obéir ou être battu. Pendant ce processus, les « briseurs de volonté » continuent de parler de la maladie des parents du prisonnier, de la mère qui a eu une crise cardiaque en entendant parler de son enfant, etc. Au moment où le prisonnier entame un mouvement pour se reposer ou se tenir, ils commenceraient à le battre. Peu à peu, le prisonnier se sent fatigué et commence à devenir insensible des pieds. Ils ordonnent alors au prisonnier de rester sur une jambe. Ne pas obéir signifie recevoir des coups dans l’estomac ou des claques au visage. Ceci augmente la faiblesse de sorte qu’il est plus difficile de se tenir sur un pied. Les « briseurs de volonté » commencent ensuite à battre les pieds du prisonnier. Chaque coup force les genoux à se plier et à rompre l’équilibre. Alors ils commencent à battre l’arrière du cou. Les coups contre la colonne vertébrale causent un obscurcissement de la vision. Durant tout ce processus, le prisonnier doit fréquemment sombrer, mais les « briseurs de volonté » jettent de l’eau froide au-dessus du visage et dans le cou et attrapent le prisonnier par la taille pour le maintenir plus vigilant.

Ils ramènent le prisonnier dans de telles conditions à la prison en voulant de lui qu’il remplisse 100 pages des papiers marqués du « tribunal de la révolution », en précisant que si les papiers ne sont pas remplis le jour suivant, la torture serait alors répétée. Après autant de pression, le prisonnier doit encore choisir entre ne pas dormir ou être encore torturé.

En cas de refus de se plier à la volonté des inspecteurs ou des « briseurs de volonté », ils reviennent ensuite avec l’ordre Islamique de punition spécial du juge. Selon cet ordre, ils peuvent attacher les bras et les jambes à un lit en bois et battre le prisonnier avec une ceinture ou un fouet.

Si l’équipe d’enquête n’a pas de certitude au sujet de la durée d’emprisonnement, ils ne rencontreront aucun risque pour peu qu’ils ne laissent aucune trace de torture sur le corps. Dans ce cas, ils emploient la torture blanche. Il existe ainsi des prisons individuelles de couleur blanche ou rouge dans lesquelles est maintenu le prisonnier durant quelques semaines sans que rien ne lui soit demandé. Il n’y a qu’une petite fenêtre de 20cm de longs et de 10 cm de large au bas de la porte pour pousser la nourriture à l’intérieur, le prisonnier ne peut ainsi même pas voir le garde. En raison de la couleur des murs, le prisonnier perd l’équilibre et est victime de tensions nerveuses graves. Si elle continue pendant longtemps, cette méthode de torture indolore rend le prisonnier complètement fou, il perd sa subjectivité et devient alors prêt à coopérer avec les autorités.

Un autre genre de torture particulièrement utilisé contre les jeunes prisonniers est l’abus sexuel. Ils attachent les mains du prisonnier derrière le corps, couvrent ses yeux et le mettent contre le mur avec autour de lui trois ou quatre tortionnaires qui commencent par des menaces sexuelles et des attouchements à différentes parties du corps du prisonnier… Ce dernier devient si nerveux que qu’il est prêt à tout pour coopérer ou devient fou.

Maintenir éveillé le prisonnier est une autre manière de torturer. Ils mettent le prisonnier dans une prison individuelle éclairée par des projecteurs très puissants distants de seulement 3 mètres et baignée constamment dans les bruits d’alarmes ou de la musique. Ainsi ils déchirent les nerfs des prisonniers et même lorsqu’ils perdent connaissance, ils les immergent dans de l’eau pour les tenir éveillés. Ce processus continue durant de 3 à 7 jours.

Les descriptions ci-dessus sont seulement une part de ce qui se produit dans les prisons. Les « amoureux de la liberté et étudiants égalitaires » qui sont déjà dans les prisons du régime de la république Islamique d’Iran sont sous la menace des telles pratiques inhumaines et barbares. Ce danger est beaucoup plus grand pour les prisonniers qui ne pourraient pas avoir de contact avec leurs familles.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai