Début décembre, le Comité Exécutif International a célébré un an de progrès continu. Tandis que rentraient chez eux les participants à la réunion de décembre de l’Exécutif International du CWI, une intensification de la lutte des classes dans l’année à venir semblait de plus en plus certaine. Les commentaires dans les journaux et à la télé parlaient de plus en plus de la perspective d’une baisse dans la croissance économique et d’une véritable récession !
Au meeting du CEI lui-même, des orateurs de chaque continent ont confirmé la perspective d’un aggravation de la situation économique pour le capitalisme, et une nouvelle hausse des prévisions de lutte pour les travailleurs et les pauvres. Les immenses bulles de dettes, qui ont permis de maintenir le monde à flot, sont en passe d’atteindre leur point d’explosion. Des dizaines de milliards de dollars sont injectés dans les banques et les grosses entreprises tandis que des millions des gens les plus pauvres, même dans les pays riches, doivent faire face aux expulsions et à la perte de leur logement.
Le Comité Exécutif International a commence par discuter de l’Amérique Latine – le continent qui a vu les luttes les plus grandioses lors de la dernière période. La réponse au travail de notre section brésilienne, Socialismo Revolucionário, qui vise à pousser le P-SoL, le nouveau parti des travailleurs, à se développer en tant que force socialiste combative, a été extrêmement encourageante pour notre Internationale. Des problèmes très importants, comme le référendum au Venezuela et l’assemblée constituante en Bolivie, sont apparus dans la discussion. Le Chili a connu une situation volatile qui a amené de nouvelles forces à la recherche d’idées socialistes.
Développements mondiaux
La discussion au sujet de la manière dont l’économie mondiale s’est développée et de comment les grandes puissances en ont été affectées se poursuivit pendant deux jours au meeting du CEI. Elle engloba les crises en développement en Asie, y compris les récentes révoltes en Birmanie. Il y eut des contributions au sujet du Pakistan, du Sri Lanka, de l’Inde et de la Malaisie, où a débuté le plus grand mouvement d’opposition depuis 10 ans.
Les élections en Australie et, plus tôt dans l’année, au Nigéria, furent examinées lors de la session « mondiale », ainsi que la guerre qui fait rage au sommet de l’ANC (African National Congress), remuant toute la pourriture qui stagne dans l’Afrique du Sud capitaliste.
Les camarades du CEI militant aux USA ont décrit l’état d’esprit croissant en faveur d’une opposition aux partis capitalistes qui se développe dans leur pays, avec Bush qui s’enfonce dans l’impopularité au sujet de la guerre d’Iraq, et les membres des pays du Moyen-Orient et de Russie ont apporté d’importantes contributions à cette discussion.
Une question importante qui s’impose autant chez les économistes capitalistes que chez les marxistes, est de savoir si l’économie survoltée de la Chine pourra résister à une baisse de l’économie mondiale, ou même l’empêcher. A l’unanimité, ces deux scénarios ont été mis de côté. Qui plus est, les contradictions internationales, et en particulier le fossé énorme entre riches et pauvres, pourrait résulter en des conflits majeurs et en un changement de la conscience au sujet de ce qui doit être accompli.
En Asie et en Afrique, la surexploitation est accompagnée d’une corruption à grande échelle et d’une dictature plus ou moins déclarée. La réunion du CEI a pris connaissance du fait qu’une baisse de l’économie mondiale ne signifie pas automatiquement une explosion de la lutte des classes sur les lieux de travail. Mais il existe bel et bien en ce moment un énorme mécontentement et une grande colère – contre les gouvernements, contre les patrons, contre les politiciens et la politique dans de nombreux pays.
L’Europe et les nouveaux partis des travailleurs
Les dirigeants syndicaux ont si souvent bloqué toute action de la part des travailleurs qu’il y a un sentiment en faveur du développement d’organisations à partir de la base. Les initiatives qui ont été prises pour créer de nouveaux partis des travailleurs ont mené à divers résultats dans divers pays. L’expérience du P-SoL au Brésil a refait surface dans la discussion majeure sur l’Europe.
A travers tout le continent, il n’y a quasiment aucune opposition à la politique néolibérale en vigueur, préconisée par tous les principaux partis. Mais cette période arrive à son terme.
Les développements dans Die Linke (La Gauche) en Allemagne, dans le PRC (Parti de la Refondation Communiste) en Italie, dans le SP (Parti Socialiste) aux Pays-Bas, et dans le SSP (Parti Socialiste Ecossais) en Ecosse furent examinés, en parallèle avec les initiatives plus récentes en Grande-Bretagne, en France, en Belgique et en Grèce, qui impliquent les sections du CWI dans ces pays. Des contributions furent apportées d’Autriche, de Suède, de Pologne, d’Irlande (du Nord et du Sud), de Tchéquie et de Russie, toutes contribuant à une meilleure compréhension de toute l’Internationale quant à ce qui nous attend plus loin.
Les grèves des cheminots en France et en Allemagne étaient symptomatiques du sentiment qui se développe parmi les travailleurs à travers toute l’Europe. C’est sans doute en Grèce que s’est le plus développée la colère au sujet des problèmes environnementaux, où le CWI est à l’origine du lancement de « Green Attack » à la suite des incendies désastreux de cet été. La haine des racistes et des fascistes a été canalisée par nos camarades en un mouvement de protestation efficace, en Autriche et ailleurs.
Construire le CWI
Une journée à la fin d’une semaine d’assemblée était bien trop juste pour pouvoir entendre les détails de toutes les autres activités extrêmement enrichissantes qui ont été accomplies par nos camarades partout dans le monde. Trotsky a un jour avait exprimé l’idée que les révolutionnaires au fur et à mesure que croissent leurs tâches. Même au cours d’une période relativement difficile, où il est difficile de convaincre les travailleurs et jeunes qu’une lutte pour le socialisme est la seule issue, les militants socialistes du CWI ont démontré qu’ils ont les capacités de diriger et remporter des batailles. A ce stade, quelques succès, bien que relativement mineurs, ont été remportés, et même les échecs ont été riches de leçons, pour peu qu’ils soient correctement analysés.
Ce qui est ressorti de tous ces rapports, c’était une véritable confiance et un sentiment que les événements vont dans notre direction, remplissant nos rangs des meilleurs combattants de la classe. La compréhension de l’histoire, y compris la célébration des anniversaires des révolutions et des autres événements historiques, est une manière de nous préparer pour l’avenir. Une autre manière est de nous efforcer de construire les ressources, les journaux et les sites web du CWI.
Les quelques courtes sessions séparées – sur le Nigéria, l’Afrique du Sud et le Pakistan – lors de la dernière journée du CWI furent extrêmement instructives. A elles seules, elles auraient suffi à raviver la flamme de chaque militant à porter plus loin la lutte pour le socialisme !
Prendre une pause
Bien que nous entrions dans une période de relâchement dans de nombreux pays – avec les fêtes de l’Eid, de Noël, du Nouvel An – plusieurs campagnes de solidarité sont en train de se dérouler. Deux camrades du CWI sont en prison au Nigéria, un jeune militant syndical suédois va devoir faire face à des mesures disciplinaires le 28 décembre, des socialistes sont parmi les membres de l’opposition en Malaisie qui seront jugés ce 26 décembre, et la solidarité est an passe d’être organisée pour les étudiants persécutés en Iran.
Des détails sur ces campagnes et de nombreuses, nombreuses autres choses peuvent être consultées sur le site du CWI – www.socialistworld.net. Quelques articles seront encore publiés d’ici le 24 décembre, mais, à moins de développements politiques majeurs, le site sera en pause jusqu’au 2 janvier.
Nous, membres du quartier général du Comité pour une Internationale Ouvrière, souhaitons un bon repos et une nouvelle année fructueuse à tous nos membres, partisans et sympathisants, afin de porter plus loin encore la cause du socialisme. A tous, nos vœux les plus camaradesques pour l’année 2008 !