RETABLIR NOTRE POUVOIR D’ACHAT

Les prix s’envolent : Il faut…

Dans les bureaux, les usines ou les cafés, tout le monde ne parle que de la hausse continuelle des prix et de la baisse de notre pouvoir d’achat. Ouvriers, employés, pensionnés, chômeurs,… nous nous inquiétons tous pour notre budget et nos fins de mois.

Par Jo Coulier, délégué principal de la FGTB à la VUB (à titre personnel)

  • Rétablissement de l’index total !
  • Gel des prix de l’énergie !
  • Augmentation réelle des salaires !

Le taux officiel de pauvreté est passé de 6 à 15% au cours des 25 dernières années, et cela alors que les partis prétendument « socialistes » ont participé à tous les gouvernements depuis 1987. Les politiciens et les patrons, avec leurs salaires énormes et leur vie luxueuse, sont très éloignés, par exemple, de la réalité d’un jeune qui quitte l’école et ses parents et qui doit vivre seul avec une allocation de chômage qui ne dépasse pas 657 euros.

Pour les pensionnés, ce n’est pas simple non plus : 39% d’entre eux doivent vivre avec un revenu mensuel inférieur à 750 euros ! Si, en 1981, la part du revenu national composée des salaires et des allocations était encore de 59,2%, elle représente depuis 2006 moins de 50%.

Mais tout le monde n’est pas atteint par la baisse des salaires et l’augmentation des prix. En 2006, la richesse totale a augmenté de 7,5% à travers le monde. Mais 1% des familles possède un tiers de toute la richesse mondiale ! Le nombre de millionnaires en dollars a atteint cette année 9,5 millions. Ceux-là au moins n’auront pas à s’inquiéter pour leur facture de chauffage ! Mais cela ne les empêche pas de vouloir tout de même plus, toujours plus.

Pour les patrons, nos salaires sont trop élevés. Les négociateurs de l’Orange Bleue voulaient d’ailleurs encore offrir 3 milliards d’euros aux patrons, une somme qui serait suffisante pour donner à toutes les familles belges plus de 1.000 litres de mazout gratuit. Mais cela, ce n’est pas une priorité pour les partis de droite : même l’imposition d’un prix maximum pour le mazout est encore de trop pour eux. Leur seul objectif, c’est renforcer la « position concurrentielle » de « nos » entreprises en poussant encore une fois les profits vers le haut. Si les profits ne sont pas encore assez hauts pour l’instant, comment peut-on assister à une telle augmentation du nombre de millionnaires ? Le lien est direct entre la baisse de nos salaires et de notre pouvoir d’achat et les profits et la richesse croissante des patrons.

Pour en finir avec cela, il faut lutter. La CSC a souligné à juste titre que les salaires dans les entreprises où existe une représentation syndicale sont en moyenne 3% plus élevés que dans les autres entreprises. Les pays où les syndicats sont forts connaissent de meilleurs salaires et conditions de travail. De même, l’existence de systèmes collectifs de sécurité sociale protège beaucoup de travailleurs qui autrement sombreraient dans la pauvreté. Grâce au mécanisme d’indexation qui existe en Belgique, les travailleurs qui n’ont plus d’emploi et ceux qui travaillent dans les petites entreprises sans représentation syndicale sont – relativement – protégés contre la perte du pouvoir d’achat.

Mais les patrons ne veulent plus de cela et revendiquent à cor et à cri l’abolition de l’index. Les dirigeants syndicaux ont pourtant déjà fait de leur mieux pour les aider. Depuis l’introduction de l’index-santé en 1994, nous avons perdu 2% de notre pouvoir d’achat uniquement parce que la progression de l’index est plus basse que la véritable évolution des prix. Et, en 2006, l’index a de nouveau été adapté. Y sont entrés toutes sortes de produits dont le prix baisse régulièrement, comme les ordinateurs. Mais les gens qui vivent avec un budget modeste se moquent de la diminution des tarifs hôteliers (-1% entre 2004-2007), des tickets d’avion (-25%) ou des appareils-photo ou caméras (-36%). Ils regardent surtout les coûts du mazout (+65%), les honoraires des médecins (+20%) ou encore le prix du pain (+14%). Voilà ce qui pèse dans un budget !

La manifestation du 15 décembre est une bonne initiative. Elle doit être combinée à une campagne d’information et de mobilisation autour de revendications concrètes. Elle donnera aussi l’occasion de mettre en avant la nécessité d’une alternative politique Car tous les partis traditionnels sont d’accord avec la logique néolibérale ! Pour se faire entendre et se défendre, les travailleurs et leurs familles n’ont plus aucun grand instrument politique. Un nouveau parti des travailleurs est donc nécessaire ! Le MAS/LSP veut aider à la construction d’un tel parti et participe activement au Comité pour une Autre Politique (CAP), une initiative née des luttes contre le Pacte des Générations.

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