Un plan d’action pour défendre le pouvoir d’achat. Un parti des travailleurs pour l’appliquer !

Leterme a remis ça. Il avait déjà dit que les francophones étaient “intellectuellement incapables d’apprendre le néerlandais”. Maintenant il compare la télé de la RTBF avec la Radio Mille Collines, la radio rwandaise qui avait appelé au génocide des Tutsis et des Hutus modérés. Il faut oser !

Tract du MAS

Bêtises ou provocations ?

Mais Leterme n’est pas le seul à jouer ce petit jeu. Depuis six mois, nous assistons à une surenchère de déclarations et de « petites phrases » assassines. Ce n’est pas seulement dû au stress des négociations. Pour nous, ces déclarations et ces provocations sont destinées à diviser les travailleurs flamands, wallons et bruxellois ainsi qu’à créer un climat qui rende possible l’attaque frontale que le patronat voudrait lancer sur nos acquis.

Nous connaissons les lignes directrices de cette attaque :

  • une forte diminution du nombre de fonctionnaires
  • la libéralisation et la privatisation de La Poste et la SNCB
  • la liquidation des logements sociaux par les partenariats public-privé
  • encore plus de flexibilité et de travail précaire
  • un enseignement moins accessible, au service des entreprises et aux dépens de l’enseignement général
  • la limitation ou la dégressivité dans le temps des allocations de chômage
  • un « pacte de solidarité entre les générations » bis, etc.

Mais comme la politique du « diviser pour régner » de Leterme et autres risque de ne pas suffire, le patronat se méfie : un nouveau renforcement de l’arsenal antigrève (astreintes, requêtes unilatérales,…) et l’instauration d’un service minimum en cas de grève seraient les bienvenus. Le patronat rêve par exemple d’une victoire dans le procès qui l’oppose aux grévistes de SN Brussels.

Un plan d’action pour le pouvoir d’achat

Le MAS/LSP (Mouvement pour une Alternative Socialiste / Linkse Socialistische Partij) soutient le Front commun syndical pour exiger une sécurité sociale forte et fédérale, plus de pouvoir d’achat et une fiscalité plus équitable. Les travailleurs et leurs familles n’ont pas pu profiter de la croissance économique de ces dernières années. Après 19 années de participation gouvernementale des partis « socialistes », le nombre de pauvres « officiels » a plus que doublé tandis que les entreprises, leurs actionnaires et leurs managers ont empoché le butin.

Les premiers symptômes d’une crise économique sont déjà visibles. Les prix s’enflamment. Les patrons vont de nouveau appeler les travailleurs à « modérer » leurs salaires et remettre en question un index-santé pourtant déjà bien malade. Dans les entreprises, ils vont aussi essayer d’imposer des « économies » notamment sous la menace de fermetures.

Seule une offensive syndicale pour rétablir complètement l’index et pour lier les allocations au bien-être peut éviter une extension accélérée de la pauvreté, y compris parmi des travailleurs actifs. Une telle offensive demande une bonne préparation dans les entreprises, les régions et les secteurs, y compris avec des réunions interprofessionnelles régionales, pour établir un plan d’action. Il faudra en plus mobiliser la population pour soutenir l’offensive syndicale. Les militants et délégués doivent construire un réseau ferme de militants combatifs afin de conduire cette offensive en paroles et surtout en actes.

Il faut un parti de masse pour les travailleurs

Nous pouvons et devons mener la lutte syndicale sur le plan de l’entreprise et du secteur. Mais les syndicats ne peuvent pas se limiter à cela. La politique économique et la réglementation du travail sont fixés par des lois et des règlements établis au niveau politique. Nous ne pouvons pas compter sur le PS et les Ecolos pour nous défendre. C’est pourquoi le MAS/LSP appelle depuis des années à la création d’un nouveau parti des travailleurs, large et de masse.

Celui-ci permettrait d’unifier les travailleurs et tous les opprimés en menant la lutte contre chaque forme d’exploitation et d’oppression. Il pourrait organiser le débat sur une alternative politique partant des besoins de la population face à la politique néolibérale qui ne cherche qu’à favoriser la course au profit d’une poignés de riches. Il pourrait représenter dans les institutions politiques les actions menées dans les entreprises, les quartiers et les écoles et mettre les politiciens néolibéraux au pied du mur. Les syndicats ont les meilleurs atouts afin de créer un tel parti.

Mais celui qui attend, les bras croisés, que les dirigeants syndicaux prennent l’initiative ne verra jamais la naissance de ce parti. Pour faire avancer les choses, le MAS/LSP s’est uni avec d’autres (syndicalistes, militants,…) au sein du CAP (Comité pour une Autre Politique) pour populariser l’idée d’un nouveau parti des travailleurs. A ce titre, le CAP distribue aujourd’hui 20.000 tracts dans cette manifestation. Un nouveau parti des travailleurs pourrait nous permettre de sortir de la défensive et nous offrir la possibilité de passer à l’offensive. Un tel parti pourrait aussi lutter contre le poison du racisme et du nationalisme et faire fondre le soutien populaire que reçoivent malheureusement aujourd’hui le Front National, le Vlaams Belang et la Liste Dedecker.

Le MAS/LSP, un outil pour lutter pour le socialisme démocratique

Le MAS/LSP veut pleinement collaborer à la formation d’un parti des travailleurs. Nous ne voulons pas lui imposer notre programme mais l’offrir en contribution à la discussion à côté d’autres. Nous pensons que la lutte contre la pauvreté, l’exploitation et l’oppression ne peut arracher que des améliorations temporaires que le patronat remettra inévitablement en question. A terme, cela ne peut mener qu’à la démoralisation. Des améliorations durables ne sont possibles que dans un autre système, basé non pas sur la course au profit mais sur la solidarité. Et la solidarité ne s’impose pas, elle s’obtient par la participation et le respect mutuel. Nous pensons que cela ne peut se faire que dans le cadre d’une société socialiste démocratique.

La défense des intérêts des travailleurs et des opprimés exige un parti des travailleurs, sinon des populistes de droite instrumentaliseront la frustration afin d’injecter leur poison raciste et communautaire. Parallèlement, la lutte pour un changement de société demande une organisation socialiste et révolutionnaire, construite avec patience et détermination. Celle-ci doit être capable de défendre et de diffuser ses opinions à travers le débat avec d’autres opinions. Elle ne peut le faire simplement en “commentant de l’extérieur” mais en illustrant quotidiennement par la pratique la nécessité d’un changement de société, même quand cette idée n’est pas (encore) populaire. Le MAS/LSP veut être cet instrument ou en faire partie s’il s’avère à l’avenir que d’autres seront arrivés à la même conclusion. Rejoignez-nous.

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