System change not climate change!

ls203_versoOur planet not your business!

La prochaine conférence des Nations Unies sur le climat se déroulera à Paris du 30 novembre au 15 décembre prochain. Il s’agira de la 21e conférence des parties (COP-21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et de la 11e conférence des parties siégeant en tant que Réunion des parties au protocole de Kyoto (CRP-11). C’est dire que les grandes réunions internationales n’ont pas manqué sur le sujet… Reste que leur résultat est jusqu’ici minime. Comment sortir de cette impasse ?

Il est ‘‘minuit moins cinq’’ pour le climat, selon le GIEC

Cet avertissement du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ne date pas d’hier, il a été formulé en 2013 déjà. Cette même année, le Programme des Nations unies pour l’environnement estimait que la concentration de CO2 avait dépassé la barre des 400 parties par million (ppm), c’est-à-dire un niveau inégalé depuis 2,5 millions d’années… Depuis lors, les climatosceptiques pour qui le changement climatique ne serait qu’une vaste blague ou ceux qui récusent l’impact de l’activité humaine et du CO2 sur le climat ne font plus beaucoup parler d’eux, et c’est tant mieux.

Plus globalement, les inquiétudes concernant le climat et la rapide dégradation environnement de notre environnement se sont développées parmi la population. Pour le spécialiste des questions écologistes français Pierre Radanne ‘‘Cette acceptation préalable de la crise environnementale est un phénomène nouveau par rapport à il y a dix ans.’’ Le recul du climatoscepticisme marque ‘‘l’émergence d’une citoyenneté mondiale sur la compréhension du sujet.’’ La sensibilisation sur ce domaine a donc fortement progressé. Mais une prise de conscience, c’est hélas insuffisant.

La responsabilité des entreprises

Le rapport ‘‘A Climate of Secrety’’ de la campagne ‘‘Behind the Brands’’ lancée par Oxfam dévoile que les dix plus grandes entreprises alimentaires du monde (les Big Ten)(1) émettent ensemble 50 % de CO2 en plus qu’un pays comme la Belgique. Toujours selon Oxfam, elles seraient très facilement capables de réduire leur émission de 80 millions de tonnes (sur 260 millions), ce qui aurait le même effet que de supprimer d’un coup la totalité du trafic automobile de Los Angeles, Pékin, Londres et New York! Le système alimentaire mondial est responsable d’un quart de l’émission de CO2 et ces émissions augmentent suite aux conditions climatiques extrêmes (cyclones dévastateurs, inondations diluviennes,…) qui découlent du changement climatique.

D’autre part, les recherches inédites de Richard Heede (publiées fin 2013 dans la revue scientifique Climatic Change) démontrent que 63% des émissions mondiales de gaz à effet de serre accumulées dans l’atmosphère depuis le début de la révolution industrielle (entre 1751 et 2010) ont été causées par seulement 90 entreprises seulement, la moitié de ces émissions ayant été effectuées depuis 1986 à peine. A l’exception de sept entreprises productrices de ciment, il s’agit d’entreprises énergétiques produisant du charbon, du pétrole et du gaz au premier rang desquelles les géants pétroliers Chevron, ExxonMobil, BP et Shell.

Il nous faut une autre société ! Les différents gouvernements capitalistes se chamaillent dans les faits pour protéger les intérêts de leurs entreprises, et les géants dont nous parlons ici sont capables d’exercer un chantage économique immonde partout sur la planète. C’est ce qui explique le peu d’impact des conférences climatiques qui se sont succédées depuis celle de Rio en 1992. Parvenir à un véritable changement, réussir la transition écologique dont nous avons absolument besoin pour éviter d’entrer dans la zone de danger des 2°C de réchauffement climatique, cela nécessite de s’en prendre à ces mastodontes. Modifier nos modes de consommation ne suffira pas, loin de là, nous devons nous battre pour arracher des secteurs vitaux de l’économie tels que le secteur énergétique ou agro-alimentaire de la dictature des marchés et de la soif de profit capitaliste.

(1) Il s’agit de Kellogg, General Mills, Coca-Cola, Danone, Mars, Nestlé, PepsiCo, Unilever, Associated British Foods et Mondelez International.

La Coalition Climat vise à rassembler 10.000 Belges pour se rendre aux diverses manifestations et actions prévues en marge des négociations internationales pour le climat de Paris. Participez avec nous!

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