Let’s kick FIFA out of football! La pourriture fuse par tous les pores du système.

Fifa_kickFinalement, Sepp Blatter n’aura pas résisté aux dernières révélations de scandales. Le 2 juin dernier, quatre jours après avoir été réélu pour un cinquième mandat à la présidence de la FIFA, Blatter a annoncé qu’il quittait son poste, qu’il occupe depuis 1998.

Par Stéphane Delcros

« Même si un nouveau mandat m’a été confié, il semble que je ne sois pas soutenu par tous dans le monde du football »

Et c’est peu de le dire. A cette annonce, les premiers sentiments qui ont traversé des millions de joueurs et supporters de football dans le monde étaient le soulagement, la joie, et l’enthousiasme ; sentiments par ailleurs légitimes pour ceux qui connaissent le personnage. Sous son ère, la formule ‘FIFA mafia’ n’a eu de cesse de se populariser. Mais, comme on dit, l’homme ne fait pas la fonction. C’est le système tout entier qui est en cause. Pas seulement le ‘système Blatter’, ni le ‘système FIFA’, mais la gestion et l’organisation d’un sport aussi populaire au sein du système capitaliste.

Le scandale de trop ; l’étau se resserrait un peu trop dangereusement autour de Blatter

Fin mai dernier, juste avant la tenue du 65ème Congrès de la FIFA, 14 personnes sont inculpées dans le cadre d’une enquête du FBI concernant plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétro-commissions.(1) Le FBI était informé depuis plus de trois ans par Chuck Blazer, un ancien membre du comité exécutif de la FIFA et de la fédération américaine de football qui jouait ce rôle de taupe pour atténuer sa peine pour cause de corruption.(2)

Les inculpés, dont certains seront arrêtés à leur hôtel en Suisse, sont des hauts responsables des fédérations de football des îles Caïmans, du Nicaragua, du Costa Rica, de l’Uruguay, du Venezuela et du Brésil, ainsi que de l’Union centre-américaine de football (UNCAF), de la Confédération de football nord-américaine (CONCACAF) et sud-américaine (CONMEBOL) et du comité exécutif de la FIFA.

Parmi eux, un certain Jack Warner est arrêté. Businessman, ancien ministre trinidadien et ancien vice-président de la CONCACAF et de la FIFA, il a joué un grand rôle dans la précipitation de la chute de Blatter. Car quelques heures avant l’annonce de Blatter, le New York Times accusait Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA et bras droit de Blatter d’avoir viré 10 millions de dollars sur des comptes de ce Jack Warner.(3) L’affaire se rapprochait un peu trop dangereusement de Sepp Blatter, obligé de faire un pas de côté.

Blatter garde -pour l’instant- la main

Si l’annonce a été faite qu’entre décembre 2015 et mars 2016, une nouvelle élection aura lieu lors d’un congrès extraordinaire, d’ici là, Blatter reste au poste, si toutefois il n’est pas rattrapé par la justice, américaine ou autre. Une sorte de ‘transition’ qui témoigne surtout du fait que rien ne va réellement changer dans la gouvernance et la gestion du football mondial. Blatter a en réalité réussi à gagner un peu de temps pour garder la main et préparer sa succession ; avancer ses pions en vue des élections et éventuellement nettoyer quelques placards et scènes de crimes, si le temps lui est laissé.

A l’heure actuelle, impossible de prévoir quels énormes scandales pourraient être révélés dans la prochaine période. L’offensive menée par la justice américaine se base sur des faits de corruption remontant à 25 ans, du temps ou le président de la FIFA s’appelait João Havelange (président de 1974 à 1998).

João Havelange, le scandaleux qui précédait Blatter

Le brésilien, également membre du comité international olympique, s’était retiré des affaires entre 2011 et 2013, lorsqu’a éclaté le scandale de ‘l’International Sport and Leisure’, une société de marketing sportif qui avait obtenu l’exclusivité de la vente des droits marketings de plusieurs Coupes du monde. Mais qui a surtout été un écran pour des opérations financières douteuses et des versements de pots-de-vin : 105 millions d’euros ont été versés à des dirigeants du football mondial dans le cadre de la vente de droits télévisés.(4) João Havelange et son gendre, Ricardo Teixeira, président de la fédération brésilienne de football jusqu’en 2012, ont été parmi les principaux bénéficiaires dans les années nonante, avant la mise en faillite d’ISL en 2001.

Notons qu’ISL n’est que l’une des nombreuses affaires dans lesquelles Havelange a trempé. Son prédécesseur, Stanley Rous (président de 1961 à 1974), est bien connu pour avoir, lors de la Coupe du monde 1966 dans son Angleterre, manœuvré afin d’assurer que l’équipe d’Angleterre remporte le trophée. Les décisions arbitrales, notamment, en demi-finale contre le Portugal puis en finale face à la République fédérale d’Allemagne alimentent encore aujourd’hui de nombreuses discussions.

Bref, ce qui est certain, c’est que les scandales qui sortent en ce moment ne sont que l’infime partie émergée de l’iceberg, et qu’il est clair que nous n’aurons jamais l’occasion de connaitre l’ensemble des affaires. Quasi aucune branche de l’immense réseau de la FIFA n’est exempte de comportement illégal, voire légal mais complètement illégitime. Les révélations vont probablement rythmer l’actualité des prochains mois. Au dépend du sport, comme d’habitude.

L’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar

L’évènement de la journée du 2 décembre 2010 est assurément l’une des énormités qui contribue à la richesse historique des pratiques frauduleuses de la FIFA. Ce jour-là, la Russie et le Qatar sont désignés, par un vote au sein du Comité exécutif de la FIFA, organisateurs de la Coupe du monde pour les éditions de 2018 et 2022.(5)

La Russie était notamment confrontée à la candidature de l’Angleterre, tandis que le Qatar avait, entre autres, les Etats-Unis et l’Australie face à lui. Ces autres candidatures étaient jugées plus sérieuses et nécessitaient moins d’investissements en termes d’infrastructures pour accueillir une Coupe du monde ; elles ont été facilement battues lors des votes.

Dans ce cas, il n’a pas fallu longtemps pour qu’une enquête dévoile les faits de corruption : en 2011, le qatari Mohamed Bin Hammam, à l’époque président de la Confédération asiatique (AFC), a été reconnu coupable d’achat de voix et a été banni à vie de la FIFA et de toutes les activités liées au football.(6) En 2013, le bi-hebdomadaire ‘France Football’ sortait une enquête intitulée ‘Qatargate’, et d’autres accusations sérieuses ont suivi. Mais l’organisation de ces deux évènements par la Russie et le Qatar n’a bien sûr pas été remise en cause…

Ceux qui ont, dès le début, pointé du doigt les intérêts économiques importants avec certains votants et les capacités d’influence du duo Poutine-Gazprom et des pétrodollars qataris étaient bien entendu jetés aux oubliettes, accusés de gâcher la fête.

Le Qatar, probablement le pire choix possible

Le monde s’est très vite rendu compte de la manière dont le Qatar traite les ouvriers venus, principalement d’Asie du Sud, construire les stades et autres infrastructures nécessaires : les migrants sont soumis au travail forcé, voire à de l’esclavage. Les ouvriers, dont les passeports sont confisqués, travaillent onze heures par jour, six jours par semaine, sous 50°C, et dorment entassés par dizaines dans des chambres d’hôtel insalubres.(7)

Le quotidien britannique ‘The Guardian’ a estimé que, à cette cadence, 4000 ouvriers allaient mourir d’ici à l’ouverture de la compétition.(8) En mars 2014, la Confédération syndicale internationale (CSI) estimait à 1200 le nombre d’ouvriers morts sur les chantiers depuis l’attribution en décembre 2010.(9) La CSI notait ainsi : « Sans les changements nécessaires, plus d’ouvriers mourront à construire les infrastructures de la Coupe du monde que de footballeurs qui fouleront les pelouses lors de ce Mondial. » Les militants syndicaux qui tentent de pointer leur nez près des chantiers se font bien sûr immédiatement bloquer.

Les ouvriers au Qatar ne sont pas au bout de leur peine, car 9 des 12 stades pour le Mondial 2022 doivent être complètement construits. Et la rénovation des 3 autres s’apparente davantage à de la construction pure et simple. Ces douze stades seront totalement fermés et climatisés, vu la température sur place et ce même si la compétition se joue en hiver, ce qui était par ailleurs une autre grande polémique.

La question de l’utilisation de ces stades est aussi posée. Vu la faible popularité du football au Qatar et la faiblesse des clubs des différents championnats, la plupart des stades seront complètement inutiles après la Coupe du monde. Sur ce plan, l’Afrique du Sud en 2010 et le Brésil en 2014 ont montré l’exemple : certains des nouveaux stades construits pour ces Coupes du monde n’ont plus jamais été utilisés. Au Brésil, la volonté des autorités de voir la compétition s’étendre sur l’ensemble du territoire avait poussé à construire des stades au milieu de nulle part, pour parfois seulement 4 matchs de compétition ! Certains de ces stades pouvant contenir de 40 à 70.000 personnes accueillent aujourd’hui des clubs du championnat brésilien de football de 2ème, 3ème, voire 4ème division…

Un autre des problèmes évoqués concernant cette attribution, sans même parler de la condition de la femme, notamment au Qatar, est celui de l’homophobie. Pas seulement au Qatar, d’ailleurs. Le régime de Poutine s’illustre depuis des années dans la répression des droits de la communauté LGBTQI, comme en témoigne notamment l’adoption à l’unanimité, en juin 2013, par le parlement russe, d’une loi contre la ‘propagande de l’homosexualité auprès de mineurs’. Concernant le Qatar, où les homosexuels peuvent être condamnés à plusieurs mois de prison et de coups de fouets, Sepp Blatter a tout résumé en un conseil : « Je pense que les supporters homosexuels devraient juste s’abstenir de toute activité sexuelle au mondial qatari. »

Même en termes de football, l’un des pires choix possibles

Signalons aussi ici une aberration complète rarement commentée dans les médias dominants. L’argument du « oui, mais c’est cool, pour la première fois une Coupe du monde va se passer au Moyen Orient ». Comment dire ? Oui, mais… Non. Il est bon, de temps en temps, d’en revenir au football, même si celui-ci est régit par cette FIFA. Vous voulez donner l’organisation de la Coupe du monde à un Etat du Moyen Orient ? Alors pourquoi au Qatar, dont l’équipe n’a jamais participé à une phase finale et est à la 99ème place (113ème à l’époque du vote) au classement mondial masculin de la FIFA ? (ce n’est qu’un exemple, n’y voyez pas ici une acceptation du mode de classement).

Pourquoi aucune des équipes du Moyen Orient, plus expérimentées, n’est évoquée pour organiser l’évènement ? (ce ne sont que des exemples, n’y voyez pas des propositions : l’Iran, 4 participations, 40ème ; l’Arabie saoudite, 4 participations, 95ème ; la Turquie, 2 participations, 52ème ; les Émirats arabes unis, 1 participation, 68ème ;…). Le vote n’avait clairement aucune vocation à permettre à des contrées inexplorées d’enfin organiser une Coupe du monde de football.

L’arrivée des ‘chevaliers blancs réformateurs’ pro-système

« Il est temps de débarrasser la FIFA de la corruption ! » De nombreux chevaliers blancs montent au créneau en ce moment, créant l’illusion qu’une réforme de la FIFA permettrait d’empêcher la corruption. Deux des principaux soi-disant ‘réformateurs’ mis en avant actuellement sont le Prince Ali de Jordanie et Michel Platini, l’ancien footballeur international français et actuel président de l’Union des associations européennes de football (UEFA).

Le Prince Ali, demi-frère du roi Abdallah II, président de la fédération jordanienne de football, vice-président de la FIFA, était déjà candidat face à Blatter au Congrès fin mai. Il a obtenu 73 voix, contre 133 pour le président sortant. Avant le deuxième tour, comprenant sa défaite, il avait décidé de se retirer. Ali était notamment soutenu par Michel Platini, Diego Maradona et Michael van Praag (autre ancien candidat, ainsi que Luis Figo, tous deux s’étant désistés quelques jours avant le vote), ainsi que par David Cameron, Premier ministre britannique. Un pur produit du système FIFA, donc, qui pourrait être à nouveau candidat au Congrès extraordinaire fin 2015 – début 2016.

Ancien successeur-désigné de Blatter, mais en guerre avec lui depuis plusieurs années, Michel Platini n’est, lui, plus à présenter. Celui qui a conseillé à Blatter, deux jours avant le vote, de ne pas se présenter à cause de l’explosion du scandale de corruption, est loin d’être tout blanc. Il a, on s’en souvient, publiquement soutenu les politiques d’austérité et de répression au Brésil l’an dernier. A cette occasion, tout comme chaque dirigeant de la FIFA, il a reçu une montre de luxe de 20.000 euros offerte par la Fédération brésilienne lors de la dernière Coupe du monde.(10)

Jack Warner, susmentionné, apparait aussi dans les dossiers de Platini. Le trinidadien aurait « sollicité et obtenu des pots-de-vin dans le cadre des processus d’attribution des Mondiaux 1998 et 2010 ».(11) Or, à l’époque, Michel Platini co-présidait le comité d’organisation de la Coupe du monde 1998.

Il est aussi probablement l’un de ceux qui ont joué un grand rôle dans l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. En novembre 2010, une réunion aurait eu lieu à l’Élysée entre notamment Nicolas Sarkozy, à l’époque président français, le prince du Qatar et Michel Platini, lors de laquelle la voix de Platini en faveur du Qatar a été monnayée contre divers investissements qataris en France, entre autres le rachat du Paris Saint-Germain (PSG), qui se fera dans les faits l’année suivante.12 Par ailleurs, Laurent Platini, son fils, est devenu membre en 2012 de la direction juridique de QSI, le fonds d’investissement qatari qui a racheté le PSG en 2011.13

La corruption n’est que la pourriture du système qui dépasse les limites de la légalité…

Les scandales de corruption précités, ainsi que tous les autres, ne sont que le corollaire du système capitaliste. La recherche de profits ne peut que pervertir une organisation aussi massive et populaire que la FIFA. Ce ne sont pas Havelange et Blatter qui ont un jour décidé d’organiser un système de corruption complexe pour engraisser leurs poches et celles de leurs amis. Ce type de réseaux est lié au fonctionnement même du capitalisme.

… cela n’enlève en rien le fait que la pourriture, même légale, soit illégitime

Quand bien même un ‘vrai’ chevalier blanc serait élu et réussirait à écarter, temporairement, une partie de la corruption au sein de la FIFA, l’organisation internationale reste imprégnée du système capitaliste. La défense de la classe capitaliste est inscrite dans ses gènes, et poussera en permanence à des politiques comme celles que l’on a vécues dans la préparation des Coupes du monde 2010 en Afrique du Sud et 2014 au Brésil. Ces politiques assurent que l’accumulation de richesses se fasse au profit de gros entrepreneurs, de l’actionnariat des multinationales,… et au détriment des travailleurs, des jeunes, et des plus pauvres.

Au-delà de la corruption, la FIFA reste un archétype du système capitaliste. Ses profits et ceux de ses partenaires sont puisés dans les poches des supporters et de la population locale, face à l’augmentation du coût de la vie autour de l’évènement, mais aussi parce que l’argent public est largement mis à contribution. Lors de chaque édition de la Coupe du monde et du Championnat d’Europe, la FIFA (ou l’UEFA, et ce sera le cas pour l’Euro 2016 en France) bénéficie d’une extraordinaire exonération fiscale, en toute légalité. L’argent de la collectivité est pompé pour payer les coûts, et les politiciens pro-capitalistes accentuent docilement les politiques d’austérité pour essayer de rembourser la dette publique, qui a explosé.

C’est cette politique qui avait, l’an passé, dans la perspective de la tenue de la Coupe du Monde, mené à des manifestations de masses au Brésil et à des grèves et notamment celles, très puissantes, des travailleurs du métro de Sao Paolo et dans l’enseignement. Le mouvement était général, et concernait tous les pans de la société, tous touchés par l’austérité menée par le gouvernement fédéral de la présidente Dilma Rousseff, qui n’a pas hésité à réprimer brutalement les travailleurs et les jeunes en lutte.

Un système déséquilibré qui oppose pénurie et opulence

Lorsque le président sortant de la FIFA, quelques mois avant le vote, remet des enveloppes d’argent aux petites et pauvres fédérations de football pour développer leurs infrastructures, s’assurant ainsi les voix de nombreuses d’entre-elles, notamment africaines et asiatiques, il est dans la légalité. Mais il exploite bien sûr l’absence de moyens dont l’énorme majorité de clubs, de footballeurs et de supporters souffre. Ces manques de moyens pour nos loisirs et nos centres d’intérêts, tout comme pour les services dans la société en général, sont directement liés à l’organisation économique au sein du système capitaliste.

Pendant ce temps, les sommes folles transférées au sommet du football mondial, et qui ne concernent qu’un petit pourcentage de footballeurs, témoignent, elles, de la perversion du sport et des compétitions sportives par l’ultra-marchandisation et la recherche effrénée de profits. Cette différence de traitements est à l’image de cette société où une poignée de riches qui détient l’immense majorité des richesses décide combien sera laissé à l’immense majorité des habitants de la planète.

Pour un football et des compétitions gérés et contrôlés par la collectivité et les supporters

Le football, et le sport en général, ont besoin d’un projet public de financement, pour tous, à tous les échelons. Et pour cela, l’argent, en réalité, ne manque pas. Il suffit pour cela de regarder les profits récoltés sur notre dos par la FIFA (315 millions d’euros de bénéfice en 2014, et une réserve de plus d’1,5 milliard d’euros)(14) et les autres institutions footballistiques et sportives, les sommes folles que sont prêts à investir de gros mécènes dans certains clubs, le montant des droits télés, les profits annuels des opérateurs médiatiques en général,…

Il faut utiliser ces moyens pour le vrai sport, en développant les infrastructures de base et la formation, tant pour ceux qui prennent le football et le sport comme loisir que pour développer une vraie compétition, saine, dans un esprit fraternel, sans autre enjeu que le sport.

Mais il faut aussi s’assurer que la gestion et le contrôle des clubs sportifs et des fédérations soient entre nos mains : celles des sportifs, des supporters et de la population locale. Les plus grands clubs de football sont en réalité pris en otage par des capitalistes aux pouvoirs immenses.

La compétition sportive doit être un évènement populaire, géré et contrôlé par la collectivité et les supporters, qui permette d’encadrer sainement la jeunesse, de l’impliquer, épaulée par les sportifs plus expérimentés. Elle doit être accessible à tous, sportifs comme supporters, à des prix démocratiques, et ne doit pas générer des salaires exorbitants pour les sportifs de haut niveau. Sous le contrôle et la gestion de la population, à côté des nécessités sociales, seuls les aménagements en infrastructure strictement nécessaires doivent être réalisés.

Réformer la FIFA, tout comme ce système, est une illusion ; Débarrassons le football de la FIFA !

Nombre de ceux qui possèdent et contrôlent nos clubs, nos évènements sportifs, et décident de leurs avenir, contrôlent également nos lieux de travail et l’avenir de ceux-ci. La lutte pour démocratiser notre football et notre sport doit passer par leurs reprises en mains par les jeunes et les travailleurs et doit être liée à la lutte contre les patrons sur nos lieux de travail.

Lutter pour de telles revendications exige de se battre aussi pour un autre type de société, orientée vers les intérêts de l’ensemble de la collectivité et non plus vers les profits d’une poignée de capitalistes.

Notre constat et nos perspectives de mai dernier, avant le 65ème Congrès de la FIFA, n’a pas changé : « Dans le système capitaliste, la FIFA est le sous-produit inévitable du football. C’est pourquoi toute tentative pour réformer cette organisation au sein de ce système est vouée à l’échec. Pour débarrasser le football de la FIFA, nous devons libérer l’humanité du capitalisme. Seule une société socialiste, où les richesses sont sous la gestion démocratique de l’ensemble de la population, et les clubs sous la gestion des fans et des joueurs, nous permettrait de travailler à mettre sur pieds une nouvelle fédération internationale de football, basée sur le respect pour le sport, et non sur la course au profit. »(15)

Notes

1 Le Monde, Ce que l’on sait du scandale qui éclabousse la FIFA, 2 juin 2015.

2 Il est à noter que l’offensive actuelle de la justice américaine est bien sûr à mettre en parallèle avec le fait que les Etats-Unis n’ont pas obtenus l’organisation de la Coupe du monde 2022 (voir ci-dessous). La question se pose alors : s’ils l’avaient obtenue en décembre 2010, les révélations d’affaires et inculpations auraient-elles eu lieues ?

3 New York Times, Blatter Quit as Pressures Rapidly Built From All Sides, 2 juin 2015.

4 Le Monde, Le roi Blatter, 28 mai 2015.

5 Le ‘Rapport Garcia’, commandité par la FIFA en 2012 mais dont le contenu est partiellement gardé secret, enquête notamment sur les conditions d’attributions de ces Coupes du monde.

6 L’Express, Corruption à la Fifa: carton rouge pour Bin Hammam, banni à vie du football, 23 juillet 2011.

7 Le Monde, Mondial 2022 : les damnés de Doha, 18 octobre 2013.

8 The Guardian, Qatar World Cup construction ‘will leave 4,000 migrant workers dead’, 26 septembre 2013.

9 ITUC Special Report, THE CASE AGAINST QATAR, mars 2014.

10 Le Monde, L’UEFA de Platini, un modèle de vertu ?, 3 juin 2015.

11 Le Monde, L’UEFA de Platini, un modèle de vertu ?, 3 juin 2015.

12 Le Monde, L’attribution du Mondial de football au Qatar influencé par des intérêts économiques, 19 septembre 2013.

13 Le Monde, L’UEFA de Platini, un modèle de vertu ?, 3 juin 2015.

14 So Foot, L’envie de Sepp, mai 2015.

15 Lutte Socialiste, Élections au sommet de la FIFA, mai 2015.

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