Ostende : Du Tipp-Ex pour faire baisser le chômage !

Au cours des mois passés, Ostende a régulièrement été cité en exemple dans le cadre de l’accompagnement des chômeurs. Ce modèle combine un suivi intensif (cours, stages, entretiens d’orientation,…), la formation des chômeurs et des sanctions contre ceux qui « refusent ». Mais ce modèle a une efficacité usurpée…

Par Jeroen Demuynck

Depuis longtemps, Ostende est confrontée à un chômage élevé, particulièrement parmi les jeunes peu qualifiés. La révélation fracassante d’une diminution de 68% du taux de chômage parmi ces jeunes avait de quoi surprendre.

La réalité est cependant moins rose, comme le dénonce le sociologue Jan Hertogen. En premier lieu, le « modèle ostendais » a été l’occasion de virer des jeunes des allocations et des statistiques de chômage. Des solutions plus créatives (mais pas en terme d’emplois…) ont aussi été utilisées. Les jeunes qui suivaient des cours ont ainsi été catégorisés « chômeurs en formation » et sont donc sortis des statistiques sans avoir décroché le moindre emploi.

Voilà un exemple des plus édifiants pour illustrer comment les politiciens (ici, Vandenbroucke) maquillent et déforment les statistiques pour les rendre plus attrayantes. Mais là ne s’arrête pas encore la manipulation. Les salariés contraints de partir en préretraite après une restructura-tion sont eux aussi absents des stati-stiques, de même que les travailleurs à mi-temps et les intérimaires qui cherchent un emploi à temps plein pour sortir d’une situation de bas salaire et de travail précaire.

« Inciter » les jeunes à trouver un emploi doit se lire « les mettre sous pression » avec l’idée sous-jacente que les emplois se ramassent à la pelle et que les chômeurs profitent de leur situation. Ainsi, les allocations de chômage de 49.512 personnes ont été supprimées, c’est un drame social sans précédent.

Pour éviter de perdre leurs allocations et de sombrer dans une plus grande pauvreté, les chômeurs doivent accepter des jobs ultraprécaires et sous-payés. La pression est ainsi accrue sur ceux qui ont encore un emploi afin d’augmenter la concurrence et de pouvoir les faire travailler plus pour moins d’argent.

Stop à la précarité ! Nous voulons de vrais emplois avec de vrais salaires ! Répartissons le travail disponible entre les travailleurs : pour une semaine de 32 heures avec embauches compensatoires et sans perte de salaire !

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