71% des Belges désapprouvent les politiciens :

Dans son édition du 14 novembre 2007, « Le Soir Magazine » a publié les résultats d’un sondage réalisé durant les deux jours qui ont suivi le vote sur la scission de BHV. Le résultat tort le cou à pas mal d’idées reçues largement relayées dans la presse traditionnelle…

La crise politique dure depuis des mois et rien ne semble avancer. Mais les politiciens ont-ils raison de s’attarder autant sur ces querelles communautaires ? Le sondage en question dévoile un ras-le-bol généralisé. A la question « estimez-vous que le monde politique belge est encore en phase avec la population ? », 67% des Flamands, 72% des bruxellois et 78% des Wallons (soit 71% au total) ont répondu « non ». Quant à la question de la scission de BHV, 60% des Flamands, 66% des Bruxellois et 71% des Wallons sondés estiment que cela ne méritait pas une crise institutionnelle majeure. Et contrairement à certaines idées largement diffusées ces derniers temps, on remarque qu’il n’y a peu de différence entre les réponses des différentes régions…

Voilà qui illustre parfaitement le fait que la bataille communautaire dispose de bien plus d’officiers que de troupes. Pendant que Di Rupo, Milquet, Leterme & Co se chamaillent, la population a d’autres préoccupations. Mais pourquoi donc s’attarder à cette discussion ? C’est qu’à force d’utiliser le communautaire pour masquer les problèmes socio-économiques (pénurie de logements sociaux, hausse généralisée des prix, emplois sans cesse plus précaires et mal payés, conditions de travail – et plus généralement de vie – qui se détériorent,…), les politiciens ont favorisé la création d’un monstre qu’ils contrôlent à peine. Le patronat, lui, ne s’y trompe pas : dans ces déclarations, la Fédération des Entreprises Belges ne parle de doutes que quant à l’ampleur des futurs diminutions d’impôts en faveur des entreprises. La FEB sait qu’aucun parti traditionnel ne remet ce principe en question et il en va de même pour les privatisations. En ce sens, elle a bien raison de tenir pour acquis de nouvelles baisses de taxes quelle que soit la composition du prochain gouvernement. Hélas pour elle, elle devra attendre. Malgré ses nombreuses déclarations où pointe une grande impatience et un certain énervement, la récréation n’est toujours pas finie. Mais comme l’accord règne sur les diminutions de charges à offrir aux entreprises sur le dos des travailleurs, la seule manière pour les politiciens traditionnels de se distinguer des autres est de se profiler sur le communautaire. Et personne ne veut être le premier à baisser sa culotte sur un sujet que relaye autant les médias.

La question communautaire est également un prétexte bien utile. Ainsi, les « socialistes » flamands du SP.a ont tiré comme analyse de leur échec le 10 juin dernier que les partis flamands qui avaient augmenté leurs suffrages étaient des partis plus communautaires. C’est vrai, mais ils étaient aussi les partis absents du gouvernement fédéral. De pareils propos ne servent qu’à éviter de parler du bilan du très anti-social gouvernement violet où « socialistes » et libéraux des deux côtés de la frontière linguistique ont travaillé mains dans les mains pour vider les poches des travailleurs et de leurs familles.

Alors, que faire ? Dans le même numéro du Soir Magazine, François De Brigode – le journaliste bien connu pour sa participation à la célèbre fiction « Bye Bye Belgium » – déclare « même si les Belges émettent un désaveu face aux politiciens, il faut écouter ceux-ci ». Ils sont pourtant sensés gouverner en notre nom, mais c’est à nous d’obéir en cas de désaccord (ce qui est d’ailleurs plutôt la règle que l’exception) !

Les travailleurs, jeunes ou âgés, avec ou sans emploi, qu’ils soient wallons, bruxellois, flamands ou immigrés doivent forgé ensemble leur propre instrument politique. L’unité dans la lutte contre les attaques anti-sociales est notre meilleure arme. La seule communauté contre laquelle nous devons nous battre, c’est celle des patrons et des actionnaires, c’est celle des riches.

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