De Wever: ‘‘Le racisme ? C’est de leur faute!’’

A Anvers, la N-VA a sérieusement fait renaitre le débat sur le racisme. Il y a peu, l’échevine Liesbeth Homans déclarait que le racisme serait ‘‘relatif’’ et qu’il ne s’agissait donc pas d’un problème structurel dans la société. Cette fois-ci, c’est le bourgmestre lui-même, Bart De Wever, qui a suggéré que ‘‘Le racisme est un concept relatif surtout utilisé comme excuse pour des échecs personnels’’, particulièrement parmi la communauté marocaine ou berbère.

Par Jarmo Van Regemorter

De Wever est un fervent partisan du modèle sociétal thatchérien dans lequel chacun est individuellement responsable de ses propres problèmes, c’est connu. Cette déclaration-ci a quand même suscité pas mal de réactions. Le bourgmestre d’une des villes les plus multiculturelles du pays a déclaré que les victimes du racisme étaient en fait les responsables de son développement. Le monde à l’envers.

La stratégie de De Wever et de sa N-VA est limpide : confirmer et accroître les préjugés négatifs qui existent envers un groupe de la population afin de monter diverses couches de celle-ci les unes contre les autres. De Wever refuse de discuter du chômage parmi les populations d’origine immigrée. Il fait également mine d’ignorer le dernier rapport annuel de l’OCDE sur la Belgique, qui classe notre pays avant-dernier concernant l’apprentissage des langues pour les personnes d’origine immigrée dans l’enseignement. Toutes ces discussions devraient être balayées en déclarant que les Berbères sont eux-mêmes responsables de leur situation et qu’ils doivent arrêter de se plaindre du racisme !
Il a encore ajouté ‘‘Je n’ai encore jamais rencontré un migrant asiatique qui se dise victime de racisme’’, clarifiant ainsi du même coup que son intention était effectivement de stigmatiser un groupe spécifique de la population. De quels migrants asiatiques parle De Wever ? Tous les migrants doivent faire face au racisme; mais il est vrai que cela doit être moins le cas parmi les diamantaires indiens…

Une proportion croissante de la population anversoise, d’origine immigrée ou non, considère ces déclarations pour ce qu’elles sont : un élément d’une politique qui vise à monter des groupes de la population les uns contre les autres afin de mieux appliquer une politique antisociale. Une première initiative d’action contre le racisme de De Wever a presque immédiatement été interdite par la police à Anvers. Tous les manifestants ont été emmenés au poste de police. De Wever s’est souvent caché derrière la menace terroriste pour imposer le silence aux actions de protestation. Mais cette fois-ci, l’alerte avait été réduite au niveau 2.

La véritable politique de l’empereur d’Anvers devient de plus en plus évidente. Ses déclarations racistes visent à ouvrir la voie à une politique d’austérité plus dure. Renforçons la résistance antiraciste et anti-austéritaire, refusons le modèle de société égoïste de De Wever !

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