L’été a été bien chaud en Grèce. Pas moins de 75 personnes ont trouvé la mort dans les feux de forêts qui ont détruit plusieurs milliers d’hectares de bois, 150 villages et 1.500 maisons. Face au désastre, à coup de fausses rumeurs et de mensonges, le gouvernement a tenté de passer ses responsabilités sous silence.
Des incendies de la même ampleur se sont déjà produits par le passé. En juillet 2004, 198 feux se sont déclarés en 48 heures et, en 1998, 125 forêts se sont enflammées en moins d’une heure! Toutefois, jamais les destru-ctions n’avaient atteint une telle ampleur.
Beaucoup de feux résultent d’accidents mais, dans les environs d’Athènes, le fait que des promoteurs immobiliers incendient les forêts pour gagner du terrain constitue un phénomène récurrent. En effet, depuis les années ‘70, les terrains brûlés peuvent servir à la construction. Et récemment encore, le gouvernement a voulu faciliter cette mesure !
Le drame des incendies est devenu tragédie pour cause de politique d’austérité néolibérale : sapeurs-pompiers et protection des forêts ont en effet systématiquement reçu de moins en moins de moyens. Un représentant syndical de Sparte a ainsi déclaré que 70 sapeurs-pompiers font défaut dans sa région. Au lieu de quatre personnes par camion, un chauffeur et un sapeur-pompier « suffisent » aujourd’hui. En tout, 4.000 travailleurs du feu manquent à l’appel !
L’infrastructure aussi a payé le prix des cadeaux gouvernementaux aux patrons (certains avions, dont la maintenance est négligée, ont plus de quinze ans) de même que la formation des volontaires (qui n’apprennent même pas les techniques préventives les plus élémentaires). Le gouvernement se plaint de manquer de moyens… alors même qu’il en est responsable !
Les services de sapeurs-pompiers, pour un être optimaux, nécessitent des investissements massifs : nouvelles voitures, nouveaux hélicoptères et avions, plus de moyens pour l’entretien,… En outre, il faut former les communautés locales à gérer les incendies et la politique d’aménagement du territoire doit impérativement être revue pour empêcher les capitalistes de profiter des incendies.