Les caisses sont vides ? Le SwissLeaks représente à lui seul 6,2 milliards d’euros de fraude en Belgique !

hsbc-300x160Le scandale ‘‘SwissLeaks’’ autour de la banque britannique HSBC est un nouvel exemple de la façon dont les plus riches de la société parviennent encore et encore à trouver moyen d’éluder l’impôt sur leurs énormes capitaux. 106.500 riches banquiers, politiciens, hommes d’affaires, artistes ou héritiers de grandes fortunes ont fait appel à la banque pour planquer plus de 180 milliards d’euros aux diverses administrations fiscales. Parmi eux se trouvent 3.000 Belges dont la fraude équivaut à plus de 6,26 milliards d’euros.

Par Tim (Bruxelles)

Une donnée importante pour la Belgique est le nombre de diamantaires belges impliqués dans le scandale. Un millier d’entre eux profitaient d’un bureau spécifique au sein de la filiale suisse de HSBC. Ce même secteur du diamant s’était encore plaint en février de leurs faibles marges bénéficiaires en dépit de la croissance des ventes de leurs produits. En considérant les dizaines voire les centaines de millions d’euros d’argent noir de ces diamantaires, les choses n’allaient visiblement pas si mal…

Dans l’Opéra de Quat’sous, le célèbre dramaturge allemand Bertold Brecht posait la question rhétorique : ‘‘Qui est le plus grand criminel : celui qui vole une banque ou celui qui en fonde une ?’’ Avec ses services à la clientèle, la banque HSBC n’a pas démenti le constat derrière cette citation. Trafic d’armes ou enfants soldats? Contrebande de diamants de la guerre ou de médicaments? Argent frais pour Al-Qaïda? Vous êtes un homme d’affaires recherché pour fraude ou évasion fiscale et vous désirez cacher votre argent en toute sécurité pendant votre séjour en prison? HSBC offre un service personnalisé répondant aux exigences de chacun.

Même des dictateurs comme l’égyptien Moubarak, le tunisien Ben Ali, le haïtien ‘‘Baby Doc’’ Duvalier ou encore le syrien Bachar al-Assad ont utilisé les services de la banque britannique afin de faciliter le pillage des richesses de leurs pays. Des politiciens corrompus du Sénégal, de Côte-d’Ivoire et de Tanzanie ont fait disparaître des milliards d’euros de leurs pays tout en expliquant face caméra qu’il n’y avait plus d’argent dans les caisses de l’Etat pour les soins de santé ou l’enseignement. Nous connaissons tous l’adage selon lequel ‘‘l’argent n’a pas d’odeur’’, HSBC aurait pu en faire son slogan d’entreprise. Le directeur général de HSBC lui-même détenait un compte secret en Suisse sur lequel il avait planqué 6,7 millions d’euros.

Le scandale HSBC a une fois de plus révélé au grand jour à quel point le capitalisme est un système pourri, d’une part par l’ampleur de la fraude dont il est question. Les quelque cent mille personnes impliquées disposent ensemble de fonds illicites supérieurs aux PIB des 141 pays les plus pauvres au monde. D’autre part, la banque savait pertinemment que ces fonds provenaient souvent d’infractions pénales ou de pratiques illégales. Des documents internes ont dévoilé l’étendue de la créativité de HSBC pour aider ses clients criminels. La banque (qui figurait en 2012 parmi les 28 banques systémiques au monde) a aussi utilisé son influence politique et médiatique pour garder le scandale caché. Lorsque le journal britannique The Guardian a révélé la fraude, HSBC a directement arrêté de placer des annonces dans le journal, cherchant ainsi à exercer une pression financière sur sa ligne éditoriale. Précédemment, le Daily Telegraph avait lui aussi été mis sous pression financière par la banque pour les mêmes raisons.

Le 1% le plus riche dans la société dispose de nombreux moyens pour éviter de payer ses impôts et les banques peuvent même les aider activement. Le PSL trouve intéressante l’idée d’un impôt sur la fortune, tout comme d’autres moyens permettant d’assurer que les plus riches contribuent aux efforts de la collectivité, mais cela pose immédiatement la question de savoir comment avoir le contrôle sur ce qu’il advient de ces richesses. Ceci exige que la collectivité prenne elle-même en mains le secteur financier et les multinationales. Des scandales tels que HSBC, Luxleaks, les Îles Caïmans,… démontrent que ce monde dispose de suffisamment de richesses pour assurer à chacun une vie décente et épanouissante. Mais afin d’assurer que ces ressources soient utilisées au bénéfice de la majorité de la population, un contrôle démocratique direct sur la production et la distribution des ressources est nécessaire. C’est ce sur quoi repose le système socialiste démocratique que nous défendons tous les jours!

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