En août, des écologistes ont organisé pendant une semaine un « climate action camp » à l’aéroport londonien de Heathrow pour protester contre l’élargissement annoncé de cet aéroport. La construction de la troisième piste d’atterrissage ferait en effet disparaître plusieurs villages voisins. Les actions ont connu leur apogée lors d’une manifestation le 19 août, sous une présence policière particulièrement renforcée.
Les médias n’ont pas manqué de rapporter ces actions, mais en prenant clairement position contre les militants.
Un grand point positif a été la coopération réussie entre les militants écologistes et la population locale concernée. Cela a donné aux activistes la possibilité de discuter de leurs idées avec les habitants et a aussi donné un caractère plus large et plus représentatif à la manifestation, ce qui a laissé moins de latitude aux médias – et aux policiers – pour isoller les actions.
En revanche, il régnait parmi les militants une grande confusion vis-à-vis des méthodes politiques et les revendications mises en avant étaient à la fois limitées et vagues. Aucun lien clair n’a été établi avec la responsabilité du capitalisme dans ce problème et tout dialogue avec le syndicat des pilotes a été rejeté.
Comment résoudre vraiment les problèmes écologiques ?
Partout, les gouvernements prétendent se pencher sur la question du climat mais cette préoccupation ne se concrétise vraiment que lorsqu’elle permet de dégager du profit. Par contre, chaque proposition visant à élargir les services publics est fanatiquement rejetée. Les autorités politiques et les grands patrons de l’économie sont sans aucun doute responsables de la quasi-absence de moyens et de planification face aux catastrophes naturelles ainsi que de la faiblesse des moyens accordés à la recherche d’alternatives non polluantes. C’est aux consommateurs (nous, donc) de payer la casse, au contraire des patrons qui possèdent pourtant les moyens de production et qui déterminent la manière de les utiliser.
Résoudre ces problèmes exige des mesures collectives, ce qui ne veut pas dire que nous avons tous à payer le prix des « solutions », mais que ces solutions doivent être collectivement organisées pour faire payer les vrais responsables. Pour cette raison, nous tirons la conclusion que seul un contrôle démocratique des moyens de production par la population peut offrir une réponse conséquente aux problèmes environnementaux sur le plan international parce qu’il permettrait de réorganiser la production sur une base socialement et économiquement utile et non-polluante.