Tout Autre Chose / Hart boven Hard mobilisent l'indignation dans la rue

GrandeParade01En dépit du vent et de la pluie, au moins 20.000 personnes se sont retrouvées ce dimanche dans les rues de Bruxelles à l’occasion de la Grande Parade organisée par Tout Autre Chose / Hart Boven Hard. Cette manifestation a réuni un horizon très diversifié de militants, illustration claire que la colère ressentie face à l’austérité appliquée par tous les gouvernements est très large.

La majorité des manifestants étaient néerlandophones, Hard Boven Hart étant plus développé au Nord du pays. La Grande Parade a confirmé ce que nous avions déjà constaté durant le premier plan d’action du front commun syndical en novembre/décembre : la résistance contre la politique des Thatcher belges se développe à une échelle nationale. La N-VA aime affirmer qu’il existe deux démocraties en Belgique, c’est bien vrai, mais la ligne de démarcation n’est pas communautaire contrairement à ce qu’affirment les nationalistes flamands. Contre la politique des riches imposées par en haut se construit la résistance de la base de la société.

La Grande Parade a montré une nouvelle fois que le potentiel est bel et bien présent pour un large mouvement anti-austérité. A la fin du premier plan d’action, fin 2014, les dirigeants syndicaux semblaient réticents à poursuivre le combat, ce qui s’est exprimé par la négociation d’accords partiels vides de contenu et par une multitude d’actions et d’appels allant dans tous les sens. Durant toute cette période, le PSL a continué de défendre la nécessité d’un deuxième plan d’action. Les concentrations syndicales des 11 et 19 mars avaient déjà démontré que la volonté de poursuivre la lutte était présente, le succès remporté par la Grande Parade n’a fait que confirmer ce constat.

Tout Autre Chose / Hart boven Hard a illustré la nécessité de construire une solidarité plus large contre la politique d’austérité. Avec leurs actions menées à l’automne dernier, les syndicats ont su tirer à eux bien au-delà des rangs des syndicalistes. Les jeunes avaient ainsi pris la tête de la manifestation du 6 novembre, à la grande joie des syndicalistes. Nombre d’entre eux étaient néerlandophones, dont une importante délégation d’étudiants de Gand. Mais le secteur socio-culturel n’était pas en reste. Tout Autre Chose / Hart boven Hard a su agrandir cette base.

La Grande Parade a renforcé la résistance anti-austérité. Malheureusement, certains dirigeants syndicaux ont utilisé cette mobilisation pour éviter d’organiser une nouvelle manifestation de masse afin de soutenir un deuxième plan d’action. Les directions syndicales ont semblé être à la remorque de Tout Autre Chose / Hart boven Hard. Plus de 20.000 personnes ont bravé la météo ce dimanche tandis que bien d’autres ne sont pas venus au dernier moment au vu des conditions météorologiques, très certainement dans le cas de familles avec enfants. Cela indique que la volonté de continuer les actions est énorme. Pourquoi donc attendre de mobiliser cette volonté de passer à l’action avec un nouveau plan d’action généralisé ?

GrandeParade02Les organisateurs de la Grande Parade ont voulu mettre l’accent sur la diversité du mouvement. Nous pensons toutefois que la diversité ne doit pas être régie par des règles imposées mais doit se développer spontanément. Des obligations telles que, entre autres, la limitation du nombre de drapeaux d’organisations, uniquement admis dans le dernier bloc de la manifestation, peuvent se retourner contre nous. Il suffit de penser à la récente mobilisation de la CGSP à Anvers, le 24 mars, où les syndicalistes ont à juste titre dénoncé les règles imposées par la ville pour leur manifestation. Les syndicalistes avaient dû faire savoir à l’avance qui allait prendre la parole à la manifestation, quels slogans allaient être scandés tandis qu’il était interdit d’exhiber des « banderoles ou pancartes provocatrices » ou de crier des « slogans provocateurs ». La liberté des participants de discuter entre eux ne peut que nous renforcer tout en permettant aussi d’affiner le programme dont le mouvement social a besoin. Une approche inclusive et non exclusive nous semble être le meilleur moyen de donner un véritable espace à la diversité du mouvement anti-austérité. De cette façon, nous pouvons également empêcher que des groupes tels que les Berbères et les Kurdes qui étaient présents soient directement relégués en queue de cortège parce qu’ils arboraient des drapeaux.

Après cette Grande parade et cette nouvelle confirmation du potentiel dont bénéficie la résistance à la politique thatchérienne ont suivi des actions syndicales régionales, qui n’ont hélas pas été aussi bien organisées, avec notamment des divisions parmi les sommets syndicaux. La meilleure manière d’y répondre est l’unité de la base pour que la réussite de nos actions force nos dirigeants à développer un nouveau plan d’action. Le gouvernement serait-il capable de survivre à un nouveau plan d’action avec une manifestation nationale massive en front commun préparant une grève générale de 48 heures?

La population grecque démontré qu’il était possible de développer une alternative politique contre l’unité néolibérale. Une approche offensive et unitaire a permis à SYRIZA de diriger le nouveau gouvernement. Marcher dans cette direction est également nécessaire en Belgique, d’où notre soutien à l’appel lancé en 2012 par la FGTB de Charleroi & Sud Hainaut pour unir tous ceux qui se situent à la gauche de la démocratie chrétienne, de la social-démocratie et des Verts au sein d’un large parti de lutte démocratique et inclusif, dans le respect de tous les participants. Nous regrettons que la PTB ait mis fin au « GO » (Gauche d’Ouverture) du côté francophone après les élections. La discussion concernant la traduction politique de la résistance se poursuivra toutefois et le PSL est prêt à en discuter et à mener des actions avec chacun dans ce cadre.

Reportage-photos de SooRa

Reportage-photos de Jente

Reportage-photos de PPICS

Reportage-photos de M.

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