Un plan d'action généralisé jusqu'à la chute du gouvernement des riches!

ls200Pour les très riches, notre pays est en train de devenir non seulement un paradis fiscal, mais aussi un havre de paix au niveau de l’austérité. Dès qu’une idée est lancée pour les faire (un peu, très peu) contribuer aux efforts austéritaires, elle est descendue en flèche. Ainsi, la taxe ‘‘caïman’’ (‘‘taxe de transparence’’, destinée à frapper les revenus tirés de constructions juridiques faiblement imposées détenues par des Belges) a été dépouillée de son contenu avant même d’avoir vu le jour. Pour la N-VA, le ‘‘taxshift’’ (visant initialement à alléger la fiscalité sur le travail) ne visera qu’à nous prendre dans une poche avec la TVA ce qui était précédemment pris dans l’autre. Pendant ce temps, les plus grandes entreprises engrangent d’excellents résultats financiers, de même que les grands actionnaires et les topmanagers.

Par Stéphane Delcros

Ce paradis pour les riches signifie un enfer social pour notre classe sociale : la misère est croissante à mesure que grandit l’offensive contre nos conditions de vie et nos acquis sociaux. Chaque jour connaît son attaque ou sa provocation antisociale. Les prépensionnés doivent désormais être disponibles sur le marché du travail, des travailleurs âgés font face à l’éventualité de voir disparaître la possibilité de retraite anticipée et devront donc travailler parfois jusqu’à 10 ans de plus, les services publics sont réduits à tel point qu’un patient psychiatrique mineur a été placé dans une cellule de commissariat en Flandre faute de place en institution, des bibliothèques sont menacées de fermeture,… On peut sortir des exemples par dizaines ; de l’accueil de la petite enfance à l’enseignement, des transports en commun aux tribunaux. A tout cela s’ajoutent encore les attaques contre nos salaires, notamment le saut d’index.

Et qu’on ne s’avise pas de protester contre cette situation ! La FGTB est ainsi un ‘‘club d’idiots, asocial, archaïque et myope’’, selon la députée flamande de la N-VA Annick De Ridder, qui a probablement exprimé là le sentiment profond d’une bonne partie du gouvernement fédéral et des membres des partis dont il est composé. Une déclaration de plus, et certainement pas la dernière, qui souligne les deux visions qui s’opposent en Belgique face à l’austérité brutale imposée. Les contradictions dont il s’agit ici ne sont pas communautaires ou religieuses : ce sont des lignes de fracture basées sur les classes sociales. Un gouvernement de droite dure mène une politique d’austérité brutale dans l’intérêt de la classe la plus riche et en défaveur de toutes les autres, et ceci avec l’ambition non dissimulée de casser les relations de forces sociales dans la société. Cette classe sociale privilégiée contrôle la propagande quotidienne des médias de masse et donne le ton du débat politique. Nous avons pourtant le pouvoir de notre nombre: les victimes de l’austérité sont beaucoup plus nombreuses que ceux qui en bénéficient. Mme De Ridder, il y a bien plus d’idiots asociaux, archaïques et myopes que ce que vous semblez penser !

Ce gouvernement ne fera pas de concessions. Nous devons réussir à construire un mouvement large, bien construit et avec des mots d’ordre clairs jusqu’à sa chute. Repartons sur les principes du premier plan d’action, et construisons un plan d’action plus massif et plus dur que celui de fin 2014. Un agenda d’actions et de grèves allant crescendo, autant de mobilisations construites par la base, à l’aide de séances d’information et d’assemblées générales. Il faut construire l’enthousiasme parmi les rangs syndicaux, mais aussi autour du milieu traditionnel syndical. Impliquer toutes les couches de la société touchées par l’austérité est fondamental pour mener ce mouvement général vers une victoire.
Lors du plan d’action syndical fin 2014, certains groupes de la jeunesse, des écoliers et étudiants, ont rejoint la lutte. Certaines couches du milieu socio-culturel aussi, notamment avec Hart Boven Hard et son pendant francophone, Tout Autre Chose. Leur Parade organisée le 29 mars est une première expérience importante. Malgré des faiblesses organisationnelles et en termes d’orientation politique, ces initiatives comblent un vide important que n’ont pas investi les directions syndicales. Réussir à coordonner le tout dans un mouvement alliant clarté des objectifs et des mots d’ordre à l’agenda d’actions serait un pas majeur vers la chute du gouvernement Michel et de toute la politique d’austérité.

Il existe une alternative à cette politique. Refuser le diktat des marchés et commencer à construire une société basée sur la satisfaction des besoins de l’ensemble de la population en mettant les immenses richesses produites sous le contrôle démocratique de l’ensemble de la communauté par la nationalisation des secteurs-clés de l’économie. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un changement radical de l’organisation même de la société.

Partager :
Imprimer :
Première page de Lutte Socialiste