Le gouvernement algérien, qui voit la manne pétrolière se réduire avec la baisse du prix du pétrole, a fait depuis décembre 2014 ses premiers forages de prospection de gaz de schistes dans le Sud algérien. Et les premières luttes des habitants ont commencé. Depuis plus de 60 jours, les mobilisations, qui ont commencé d’abord à In-Salah (près du premier site d’exploration dans le Sahara algérien, à 1 500 km au sud d’Alger) ne faiblissent pas, malgré une répression dure. D’autres manifestations, sit-in et grèves se sont répandues à Tamanrasset et dans d’autres villes.
Ces luttes prennent un caractère vital car les conditions de survie sont déjà très difficiles. Dans un pays qui manque d’eau, mettre en place la fracturation hydraulique signifie risquer de polluer les réserves d’eau actuelles et futures. C’est tout simplement meurtrier pour les habitants qui seront les premiers touchés, et durablement!
Les slogans ciblent aussi la corruption et les sociétés étrangères telles que TOTAL, symbole de l’impérialisme de l’ex-puissance coloniale. La lutte pourrait devenir hautement politique contre les privatisations, la corruption du régime de Bouteflikha et ses liens avec les grandes firmes capitalistes.
Un moratoire pourrait temporairement stopper l’exploration et l’exploitation. Mais en réalité il faut imposer l’interdiction de l’exploitation des gaz de schistes. Et pour cela, le seul moyen est d’exproprier les multinationales et les consortiums. La priorité est aussi le contrôle et la gestion par les habitants des entreprises privées, et publiques, telle que la Sonatrach algérienne corrompue.
Planifier durablement l’utilisation des ressources n’est pas possible dans le système capitaliste qui tend à la recherche permanente de profits immédiats quoi qu’il en coûte. Le sol et le sous-sol doivent être propriété collective des habitants et contrôlés par eux. Seule une société socialiste, débarrassée de la vision capitaliste à court terme et anarchique, permettra d’utiliser et de préserver les ressources dans le même temps.