Vers un changement de cap à travers l’Europe !

Syriza et un deuxième plan d’action en Belgique

cap_marsLe nouveau gouvernement grec refuse de persévérer dans l’austérité. La FGTB quitte les négociations du ‘‘groupe des 10’’. Ce changement de cap, il vient des tripes de la société. On peut aussi le voir s’épanouir en Espagne avec Podemos et en Irlande avec l’Alliance Anti-Austérité (AAA). Aux dires des médias, ils ne font que s’isoler : ‘‘Le gouvernement grec se tient seul face aux 18 autres gouvernements de l’Eurozone et aux 27 pays de l’Union’’, ‘‘la FGTB est la seule des six organisations sociales qui est sortie des négociations’’.

Par Eric Byl, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

En ce moment pourtant, le gouvernement grec surfe sur une vague d’enthousiasme. La résistance du gouvernement Tsipras contre les dictats européens est soutenue par 72% des Grecs. Si de nouvelles élections avaient lieu, SYRIZA remporterait 45% (+ 9%) des suffrages. Quel autre parti au gouvernement pourrait en rêver actuellement en Europe? Quel mouvement des travailleurs, quel syndicat, quel mouvement social n’assiste pas à ça avec envie ?

Si même le conseil national de la CSC n’a approuvé l’accord social qu’à 49%, après que le président Marc Leemans ait dû assurer que la CSC continuerait de mener des actions concernant les thèmes qui ne sont pas couverts par l’accord (voir en pages syndicales), qu’est-ce que cela ne doit pas être à la base… La FGTB est isolée ? Vraiment?

Jusqu’à récemment, la tendance dominante au sein du mouvement organisé des travailleurs s’approchait du désespoir: ‘‘Nous avons obtenu tout ce que nous pouvions, mais il n’y a plus rien.’’ Le gouvernement Michel espère que la CSC empruntera cette voie, celle défendue par Di Rupo & Co. Le projet est contrarié. Dans les écoles et les quartiers ou encore sur les lieux de travail, on en a marre depuis déjà longtemps. Si jusqu’il y a peu, il semblait qu’aucune alternative n’existait, ce n’est plus le cas.

Désormais, cette tendance défaitiste est contestée par une autre, celle de l’espoir. Nous ne savons pas si le gouvernement grec durera ou si la population grecque est suffisamment préparée pour tous les scénarios possibles. Spontanément, les Grecs sont descendus dans les rues soutenir leur gouvernement. Mais est-ce fait de manière suffisamment structurée de sorte que la politique du gouvernement soit comprise et activement soutenue dans tous les recoins du pays et même ainsi adaptée si nécessaire?
La solidarité internationale avec le peuple grec sera hautement nécessaire. De nombreux syndicats, y compris IG-Metall (Allemagne), la FGTB et la CNE ont déjà publiquement exprimé leur soutien. Pourquoi attendre avant d’organiser une manifestation européenne? Pourquoi pas par toute la Confédération européenne des syndicats ? Que faire si l’establishment européen pousse la Grèce jusqu’au Grexit?

Aller vers une grève générale européenne?

La lutte menée en commun est la meilleure forme de solidarité. Le nouveau plan d’action de nos syndicats ouvre des perspectives, mais seulement à condition d’être bien organisé. Il nous faut la date d’une nouvelle manifestation nationale! Il nous parvient que beaucoup de collègues souhaitent une nouvelle manifestation nationale depuis celle du 6 novembre. Il serait peut-être possible d’atteindre les 200.000 participants, mais pas si l’appel est tardif et sans enthousiasme. Nous ne voulons pas entendre par la suite: ‘‘on voulait bien nous, mais on n’a pas été suivis.’’

Le gouvernement a vacillé sous les coups du précédent plan d’action, mais la direction syndicale s’est laissée entrainée dans les négociations du prétendu accord social avec une embarrassante marge salariale de 0,8% brut à la clé. Même affaibli, ce gouvernement ne cèdera rien. Il doit être balayé, lui et toute la politique d’austérité. Cela exige des mots d’ordre à hauteur du défi : un plan d’action plus massif et plus dur que le précédent. Continuer la lutte quelques mois encore sans consulter la base à l’avance est une erreur à ne pas reproduire. Celui qui fait grève veut également décider des actions à venir. Et si négociations il y a, les militants doivent pouvoir déterminer où, quand et quoi.

Lors des réunions du personnel, nous voulons non seulement être informés et organiser les actions, mais aussi envisager les mesures nécessaires au bon fonctionnement de notre entreprise, de notre secteur, de notre service, et ce, de manière humaine. En bref, nous voulons impliquer nos collègues dans l’élaboration et le développement d’une alternative à cette société où prime la soif de profits.

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