Cette année, le Forum Social Mondial se déroule à nouveau à Tunis, tout comme en 2013. Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL est la section belge) sera à nouveau présent, notamment avec nos camarades d’Alternative Socialiste, section tunisienne du CIO. Un rapport sera publié sur ce site début avril. Vous trouverez ci-dessous le tract général d’intervention de l’équipe de militants du CIO au FSM.
Il est temps d’en finir avec le capitalisme mondial, un système qui n’engendre que la pauvreté, le chômage, la violence, la destruction de l’environnement, le terrorisme et les guerres !
Rejoins-nous dans la lutte pour un monde socialiste!
Selon le dernier rapport publié par le magazine Forbes, la valeur nette combinée des milliardaires de la planète a atteint en 2015 un nouveau record de 7,05 trillions de dollars. 80 individus sur la planète ont maintenant à eux seuls un revenu équivalent aux 3.5 milliards les plus pauvres. La polarisation actuelle entre les riches et les pauvres n’a pas d’équivalent dans toute l’histoire humaine. Le récent scandale planétaire du ‘Swiss Leaks’ n’est pas le résultat de dysfonctionnements de la part de quelques “pommes pourries” dans le système bancaire, mais le résultat de pratiques inhérentes au capitalisme, dont le seul moteur est la maximalisation du profit. L’épidémie d’Ebola a aussi montré à quel point la recherche effrénée du profit par des grosses compagnies pharmaceutiques est totalement incompatible avec la santé publique.
En automne dernier, la révolte de Ferguson a exposé la faillite totale du capitalisme américain, la perpétuation de l’oppression raciale et des brutalités policières, ainsi que le fossé sans cesse grandissant entre riches et pauvres dans le pays le plus puissant du monde. La reprise de l’économie américaine n’en est une que pour les profits des grosses entreprises: depuis 2009, quelques 95% de tous les gains en matière de revenus sont allés aux 1% les plus riches.
Instabilité à tous les niveaux
Chaque jour qui passe, le chaos et les crises provoqués par le capitalisme et l’impérialisme mondial deviennent plus évidents. Les régions du monde pour lesquelles le terme ‘stabilité’ peut encore s’appliquer se réduisent comme peau de chagrin. Même les pays capitalistes avancés sont en proie à une instabilité politique, économique et sociale aiguë.
La croissance des soi-disant “puissantes émergentes” telles que la Chine, la Russie ou la Turquie bat de l’aile. Le Brésil, tant vanté pour son prétendu miracle économique se retrouve en proie à la plus grave crise de pénurie d’eau de toute son histoire, conséquence du changement climatique mais aussi du manque de planification et des politiques désastreuses de privatisation des ressources publiques. Les dirigeants de la ville de São Paulo ont averti que bientôt, les habitants pourraient n’avoir accès à l’eau que deux jours par semaine. Plus d’un milliard de personnes – une personne sur sept sur la planète – n’ont actuellement pas d’accès à l’eau potable.
Le capitalisme est partout dans la tourmente. Sur fond de bataille pour les marchés et les zones d’influence, les tensions entre grandes puissances se cristallisent, et les conflits militaires se multiplient, de l’Ukraine au Pacifique, du Mali à la Syrie. Des pays entiers deviennent la proie de “guerres par procuration” pour lesquelles les populations paient le prix fort. Les peuples de Libye et d’Irak souffrent des conséquences calamiteuses d’interventions militaires néocoloniales cyniquement masquées sous le couvert d’objectifs humanitaires, tandis que le nombre de réfugiés à l’échelle mondiale a dépassé le seuil des 50 millions pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale.
L’auto-proclamé “Etat Islamique” est une organisation ultraréactionnaire qui pose une menace mortelle pour les minorités, les femmes et tous ceux qui se dressent sur son passage. Mais la progression de telles organisations intégristes est le fruit des politiques sanglantes des puissances impérialistes, qui ont joué des divisions sectaires pour imposer leur domination et piller les ressources du Moyen-Orient. Pour combattre les atrocités de tels groupes jihadistes, les masses laborieuses et les pauvres ne peuvent s’appuyer que sur leurs propres forces ; coupant cours aux divisions religieuses et ethniques, la construction d’une lutte de masse, indépendante aussi bien des forces impérialistes que du fondamentalisme réactionnaire, est la seule voie possible pour sortir de ce cauchemar.
Les tueries de Charlie Hebdo et du Bardo à Tunis ont montré que même dans les pays qui jusqu’a présent avaient été relativement épargnés par ce type de violences, la ‘lutte contre la terreur’ n’a fait qu’augmenter cette dernière, sans toucher aux problèmes de fond. La montée du racisme et du sectarisme religieux sont tous deux les produits de la putréfaction de la société, du désespoir social qui touche des pans importants de la jeunesse, et du manque d’une alternative positive qui puisse organiser l’unité et la solidarité entre tous les travailleurs et les pauvres face au pouvoir des possédants.
Les grandes déclarations sur la “liberté d’expression” ne font que démasquer l’hypocrisie sans bornes des classes dirigeantes, qui marchent pour les libertés dans les rues de Paris, mais les écrasent dans les rues du Caire et de Gaza, et se bousculent en condoléances face à la mort du despote saoudien Abdallah, dont le régime, réceptacle important du commerce juteux des multinationales d’armement, a entrepris davantage de décapitations que l’Etat Islamique lui-même.
L’Europe s’enlise dans la crise
La zone euro est quant à elle en proie à la stagnation économique et au spectre de la déflation. La plupart des pays européens sont frappés par des taux de chômage record, en particulier chez les jeunes, par des coupes drastiques dans les services publics et par la généralisation des emplois précaires. Comme aux USA, au Japon et en Grande-Bretagne, l’injection massive de liquidités dans l’économie par la Banque Centrale Européenne ne va servir qu’à spéculer et à enrichir davantage les plus riches. Les entreprises capitalistes refusent tout simplement d’investir dans une économie moribonde, et sont assises sur des gigantesques montagnes de cash, illustrant le caractère totalement parasitaire de leur système.
L’arrivée au pouvoir en Grèce d’un gouvernement dirigé par Syriza, promettant de réduire la dette du pays et d’abandonner l’austérité, a parlé à l’imagination de nombreux jeunes et travailleurs en Europe et au-delà. Une grande frayeur a gagné les élites européennes, et leur riposte ne s’est pas faire attendre.
L’establishment est conscient que la moindre concession au peuple grec redonnerait confiance aux espagnols, portugais et tous ceux qui subissent l’austérité. La leçon des premières semaines de Syriza au pouvoir a montré clairement qu’on ne peut pas «domestiquer » le grand capital : seules les travailleurs et les jeunes mobilisés peuvent créer le rapport de force nécessaire pour faire reculer ceux qui leur font payer la crise, et empêcher que les nouvelles autorités grecques ne cèdent à l’ignoble chantage des institutions européennes.
L’outil de la grève générale a refait surface non plus seulement dans les pays “périphériques” d’Europe du Sud, mais aussi au Nord du continent, comme l’ont montré les grèves générales récentes en Belgique, en Irlande du Nord et en Norvège. Depuis septembre dernier, plusieurs manifestations de plus de 100.000 personnes ont surgi en République Irlandaise pour protester contre l’imposition d’une taxe honnie sur la distribution d’eau. La campagne de non-paiement de cette taxe, encouragée par l’ ‘Anti-Austerity Alliance’ (AAA), une initiative du Socialist Party (la section irlandaise du CIO) fait figure d’exemple sur la manière de construire un mouvement de masse, structurée par la base à travers une multitude de comités démocratiquement organisés dans les quartiers.
Une jeunesse en révolte
Aux Pays-Bas, les universités ont été récemment secouées par une vague de protestations et d’occupations étudiantes sans précédent depuis les années ‘60, contre le néolibéralisme et la privatisation de l’enseignement supérieur. Le «printemps érable» des étudiants québécois de 2012 est quant à lui en train de se reproduire dans sa version syndicale, avec des actions de grèves entraînant dans la lutte des dizaines de milliers de travailleurs du secteur public, contre les mesures d’austérité de la droite au pouvoir au Québec. Souvent, la jeunesse est la première à se mobiliser pour changer la société ; cependant, ce sont les travailleurs qui ont le pouvoir de bloquer l’économie et donc de heurter de plein fouet les intérêts du grand capital.
Afrique : entre horreurs impérialistes et luttes de masse
Les conflits ethniques et religieux, le sous-développement et la pauvreté abjecte qui caractérisent des pans importants du monde néocolonial, et de l’Afrique en particulier, trouvent leur source dans l’exploitation impérialiste et le maintien au pouvoir de régimes corrompus à la solde des classes possédantes.
«Diviser pour régner» a, depuis l’époque coloniale, été l’une des armes principales des classes dirigeantes. Néanmoins, les jeunes, les travailleurs et les pauvres de différentes origines ethniques ou religieuses ont un intérêt commun dans la lutte contre leurs exploiteurs et contre les politiciens capitalistes. La lutte commune sur une base de classe, et un programme visant à garantir les droits des minorités et s’opposant à toutes les discriminations, est la seule voie pour surmonter les divisions et les conflits. La grève générale au Nigéria en 2012, unifiant dans l’action travailleurs chrétiens et musulmans, en avait offert un exemple marquant : durant la semaine de grève, pas une seule attaque de Boko Haram n’avait frappé le pays.
Le continent africain a lui aussi connu d’importantes luttes ouvrières et populaires. En Afrique du Sud, le nombre de protestations liées à une prestation médiocre ou inexistante de services (tels que le logement, l’électricité, l’eau, la santé) a grimpé à de nouveaux sommets – 2014 étant l’année avec le plus grand nombre de ces manifestations jamais enregistré. La chute du Président Compaoré au Burkina Faso suite à une insurrection des masses en octobre dernier a montré une nouvelle fois le potentiel pour la construction de mouvements puissants capables d’en finir avec les régimes dictatoriaux pourris. Cette victoire a inspiré les masses de la région. En janvier dernier, c’était au tour de la jeunesse congolaise de se révolter contre le régime corrompu de Kabila.
Pour une alternative socialiste
En dépit d’une crise de proportion historique, le capitalisme ne disparaîtra pas de lui-même. Les travailleurs, les jeunes et les opprimés ont un besoin vital d’organisations qui lient leurs luttes au quotidien pour des meilleures conditions de vie et de travail à l’objectif de transformer durablement la société.
L’élan révolutionnaire des masses d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient avait initialement rencontré un puissant écho à l’échelle internationale. Mais l’absence d’organisations révolutionnaires avec un enracinement suffisant parmi les travailleurs, les classes populaires et dans la jeunesse, ont ouvert la voie à un retour de la contre-révolution sous différentes formes. Partout, la colère des « 99% » gronde. Le seul élément déficient est une alternative politique de masse qui puisse organiser la classe ouvrière, la jeunesse et les pauvres à l’échelle internationale autour d’un programme cohérent de transformation sociale.
Face au chaos capitaliste, la seule reprise économique viable est celle qui viserait à ce que la classe des travailleurs se réapproprient le contrôle des grandes banques et des secteurs stratégiques de l’économie, et planifient démocratiquement la production, afin de répondre aux besoins de tous et toutes. Le socialisme démocratique permettrait que l’ensemble des ressources et capacités productives modernes soient mis au service de toute la société, et dans le respect de l’environnement, au lieu d’être siphonées par une minorité qui s’enrichit toujours plus tout en ruinant la vie de l’immense majorité des habitants de la planète.
Notre organisation socialiste internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), lutte sans relâche au côté des travailleurs et des jeunes à travers le monde. Nous disposons de sections, de militants et sympathisants dans une cinquantaine de pays sur tous les continents, du Sri Lanka au Chili, du Kazakhstan à la Tunisie. Rejoins-nous dans la lutte révolutionnaire, pour un monde socialiste!
PLANETE EN DANGER
Les forces du marché freinent le développement d’énergies renouvelables. Les entreprises et pays capitalistes sont en compétition effrénée dans la course au profit ; cette situation se traduit par l’absence de toute forme de planification à long terme des ressources énergétiques, et dans le manque total de considération pour des investissements verts ou pour la vie des travailleurs et des populations.
Illustrant la volatilité de marchés névrosés, la chute des prix du pétrole aiguise les tensions géopolitiques et augmente l’instabilité dans les pays producteurs. La chute des revenus pétroliers a poussé l’élite au pouvoir en Algérie à accélérer ses projets d’exploration du gaz de schiste, mettant en danger l’eau des provinces sahariennes du Sud algérien. La population locale est entrée depuis plus de deux mois dans un mouvement de résistance incluant des grèves, sit-in et protestations de masse, s’étendant maintenant jusqu’à la capitale Alger.
En Inde, des dizaines de milliers de paysans sont récemment descendus sur la capitale New Delhi pour protester contre un projet de loi qui vise à faciliter l’acquisition de terres cultivables par les grosses entreprises sans l’accord des communautés locales, au mépris total de la vie de populations qui dépendent de l’agriculture pour subsister.
Le capitalisme s’accompagne d’une multiplication des désastres environnementaux, menaçant de grandes parties de la planète. En septembre dernier, la ville de New York fut le théâtre d’une manifestation de 400.000 personnes contre le changement climatique, la plus grosse manifestation environnementale de l’histoire.
A travers les USA, les travailleurs de la restauration rapide et d’autres secteurs à bas salaire ont engagés des actions de grève pour des augmentations salariales. La lutte pour des salaires décents a trouvé une puissante caisse de résonance grâce à la victoire de Kshama Sawant (membre de Socialist Alternative, le CIO aux USA), la première élue ouvertement socialiste au conseil communal de Seattle. En mai dernier, Seattle est devenue la première ville américaine à octroyer une augmentation du salaire minimum à 15$ de l’heure, grâce à une campagne combative dont les méthodes d’organisation ont rapidement fait des émules dans d’autres villes du pays.
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« Résistance mondiale contre la domination du ‘1%’ – quelle alternative face aux horreurs de la crise capitaliste? » jeudi 26/03 de 15h à 17h30, salle 105-104
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