22 avril – Grève de 24h des services publics : tous les syndicats ensemble !

SP_19marsUn nouveau plan d’action pour balayer toute la politique d’austérité !

Pour le gouvernement Michel, il est scandaleux que les dépenses publiques représentent 55% du PIB du pays. Manque de classes pour nos enfants? Manque de greffiers dans nos tribunaux? Manque d’inspecteurs des impôts pour contrôler les entreprises? Prisons surpeuplées? Manques d’arrêts de bus à proximité? Pas de chance. Tant que les dépenses publiques seront au-dessus de la moyenne européenne, ce gouvernement ne va pas céder d’un pouce, même si cela signifie un manque de logements, d’écoles, de soins, de transports ou de moyens pour la justice.

Michel veut épargner 2,3 milliards € dans les services publics. Quatre cinquièmes des fonctionnaires partant en retraite ne seraient pas remplacés, les frais de fonctionnement seraient réduits de 28% et les investissements de 33%. Ce que le gouvernement veut faire à nos pensions est encore à voir mais, de toute façon, nous devrons, comme nos collègues du privé, travailler plus longtemps pour des pensions plus faibles. Dans ce domaine, “harmonisation” signifie nivellement par le bas.

Ce gouvernement veut mettre les services publics à sec et ainsi alimenter les frustrations des usagers. L’opinion publique serait ainsi préparée pour l’externalisation de certaines tâches au secteur privé, comme dnas les prisons ou concernant l’accompagnement des demandeurs d’emploi. Belgacom et B-Post sont devenues des entreprises performantes, non pas en termes de service et certainement pas en termes de conditions de travail, mais bien concernant les dividendes versés aux actionnaires. Dans d’autres services publics, Michel veut inverser les rapports de force en instaurant un service minimum, en érodant ou supprimant le statut des fonctionnaires et en ouvrant ainsi la voie aux investisseurs privés.

Notre enseignement fonctionne la tête à l’envers. Le travail d’un enseignant offre les meilleures chances de finir en épuisement professionnel. Les parents campent à nouveau devant les écoles afin d’inscrire leurs enfants. Le retard d’investissements est incroyable, nos enfants suivent leurs cours dans des bâtiments délabrés ou dans des salles préfabriquées. Dans l’enseignement supérieur, le personnel ne suit pas l’augmentation du nombre d’étudiants. Avoir un ou plusieurs diplômes est en effet aujourd’hui une exigence absolue sur le marché de l’emploi. Mais les autorités ont l’intention de résoudre le problème en augmentant le seuil financier pour accéder à l’enseignement supérieur.

La réforme de l’État est conçue de telle sorte que la politique austéritaire se produit simultanément à tous les niveaux : fédéral, régional et local. Cela conduit à abuser des contrats précaires, de charges de travail excessives, de licenciements ou de non-remplacement des retraités, de manque de ressources, d’augmentations des tarifs à la population, de fermetures ou de réductions de services, etc.

Les négociations n’ont livré que la division

A l’automne dernier, nous avons ébranlé le gouvernement avec notre plan d’action. Malheureusement, nous n’avons pas fini le travail. À la demande des patrons et du CD&V, les syndicats se sont assis à la table de négociation. Notre moment a été gaspillé. Et pour quel résultat? Un gain de temps crucial pour le gouvernement et, pour nous, une minuscule compensation pour le saut d’index avec une augmentation brute de 0,8% en 2016 dans le secteur privé. A cela s’ajoute, pour la énième fois, l’enveloppe pour les allocations sociales les plus basses, ce qui est déjà un acquis depuis 2005. La FGTB a rejeté l’accord à juste titre, tout comme 46% du conseil national de la CSC. Avec sa déclaration qu’une taxshift ne peut être rien d’autre qu’une augmentation de la TVA, le ministre des Finances Van Overtveldt (N-VA) a livré sa contribution à l’opposition à l’accord au sein des syndicats. Depuis, pas un jour ne passe sans une provocation des partis gouvernementaux.

A l’automne, les dirigeants syndicaux ont appelé à suivre attentivement les mots d’ordre. Maintenant, on dirait qu’ils organisent le chaos. La CSC a ouvert la porte à un fouillis d’accords séparés. Jorissen (président de l’ABVV-metaal) et Dedeyn (président du SETCa) ont estimé que le saut d’index ne valait pas une grève, sans consulter la base de leurs centrales ou le sommet de la FGTB. Il faut bien admettre que certains de nos secrétaires dans les services publics n’étaient pas non plus très chauds quand il fallait lutter tous ensemble. Si nous continuons à ce rythme, tout le monde aura bientôt un accord pourri et quand ce sera au tour des services publics, il ne restera plus personne avec qui combattre.

Les syndicats des services publics peuvent prendre les devants

La force du plan précédent était que que chaque rendez-vous était connu bien à l’avance, avec du bon matériel d’information et de mobilisation. Les réunions interprofessionnelles ont aidé à la préparation. Lors des réunions du personnel, les délégués savaient ce qu’ils avaient à soumettre. Maintenant, ils doivent hélas deviner. Qu’attend t-on de nous pendant les actions provinciales du 31 mars et du 1er avril? Ce seront des manifestations ou autre chose? Avec ou sans grève? Moins de deux semaines à l’avance, nous sommes encore à tâtons dans l’obscurité, ce n’est quand même pas sérieux ?

Les dirigeants de la FGTB et de la CSC ont facile : alors que l’un signe l’accord social que l’autre rejette, le front commun syndical est maintenu. Mais pourrions nous aussi maintenant savoir ce que le front propose, plus d’une semaine à l’avance de préférence, afin de pouvoir diffuser les informations et l’argumentation ? Pour les services publics, entre autres, temporiser, c’est risquer la catastrophe. Il suffit de regarder autour de nous, vers les collègues, pour se rendre compte que ça ne peut pas continuer ainsi. Nous sommes plus qu’assez pour sérieusement pousser le mouvement de résistance de l’avant.

En annonçant une grève générale des services publics de 24h, la CGSP a finalement brisé la procrastination. Qu’attendent les autres syndicats des services publics pour la rejoindre sans équivoque ? Que le gouvernement plie de lui-même? Pourquoi les syndicats des services publics n’appellent-ils pas les centrales des secteurs privés à organiser une nouvelle manifestation nationale en front commun le 22 avril, annonciatrice d’une grève générale de 48 heures? Voyons voir si le gouvernement saura survivre à ça.

Une alternative politique est nécessaire

Retrait du saut d’index et liberté de négociations salariales, une sécurité sociale forte et une bonne protection sociale, maintien et renforcement des services publics sans toucher au statut des fonctionnaires et une fiscalité plus juste : sans ce minimum, selon les directions syndicales, il n’était pas question d’accord. Plus tard s’est également ajoutée la revendication du retrait de la mesure d’exclusion des chômeurs des allocations dites d’insertion. Alors que le gouvernement a immédiatement fait comprendre que cela était hors de question, les dirigeants syndicaux ont tout de même pris leur place à la table de négociation. Pourquoi donc ? Parce qu’eux-mêmes ne croient pas en l’existence d’une alternative. Ils espèrent obtenir bien plus d’écoute d’un gouvernement comprenant les chrétiens et sociaux-démocrates, mais ils savent que ceux-là aussi estiment qu’il faut travailler plus longtemps, que nos salaires sont trop élevés et qu’il faut attirer les investisseurs avec des cadeaux fiscaux. Faut-il vraiment nous tourner de nouveau vers Di Rupo pour que la N-VA ou des populistes pires puissent ensuite encore instrumentaliser la désillusion consécutive à ses politiques ?

La population grecque a montré qu’il peut en être différemment en votant en masse pour SYRIZA puisqu’il avait offert aux communistes et à d’autres groupes de la gauche radicale de lutter ensemble pour une majorité anti-austérité. Aujourd’hui, dans les sondages, SYRIZA obtient 47%! Cela devrait donner suffisamment de confiance à SYRIZA pour résister à la pression de l’establishment européen, stopper l’austérité et appliquer une politique véritablement socialiste. La FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut appelle depuis plusieurs années à rompre avec les chrétiens-démocrates, les sociaux-démocrates et les Verts pour réunir ce qui se trouve à leur gauche dans un parti de lutte large, démocratique et inclusif qui respecte tous les participants. Le PTB-GO constituait une première étape dans cette direction, mais c’est déjà fini. Le PSL reste disponible pour poursuivre ces discussions avec ceux qui le souhaitent.

Le PSL défend :

– Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
– Pas de sape des contrats de travail pour la sous-traitance, le recours à l’interim ou d’autres boulots précaires!
– Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
– Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
– Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
– Stop à la chasse aux chômeurs ! Pas de dégressivité, pas de service obligatoire à la communauté, mais la répartition collective du temps de travail vers les 32h/par semaine sans perte de salaire !
– 85% des Flamands sont favorables à un impôt sur les fortunes supérieures à un million d’euros. Nous soutenons cela et souhaitons y coupler la nationalisation sous contrôle démocratique du secteur financier pour éviter la fuite de capitaux.
– Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique par la collectivité !
– L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’assurent pas de garantie pour l’emploi. Pour une économie planifiée démocratiquement gérée et contrôlée par la collectivité dans le cadre d’un socialisme démocratique !

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Première page de Lutte Socialiste