Le sexisme, fléau qui touche la grande majorité de la population, reste dans la société actuelle un trait très exploité et exploitable dans la logique de profit de l’optique capitaliste. Ces aspects sont trop souvent justifiés irrationnellement par “la nature des rôles sexués” qui enferme les femmes et les hommes dans des rôles déterminés …
Une campagne publicitaire pour une société de location de DVD a beaucoup fait parler d’elle depuis le mois d’avril. Cette publicité, au nom d’un humour de second degré, a pour objet la possibilité fictive de louer des femmes sur Internet par l’intermédiaire d’un catalogue virtuel proposant pas moins de 9584 “créatures”.
Cela a suscité la réaction de différents partis et organisations notamment par la proposition d’une loi contre le sexisme. Ce projet de lutte contre cette forme de discrimination avait déjà été pensé préalablement par des organisations à caractère féministe tel que Vie Féminine et a été très rapidement repris par certains partis traditionnels tel que Ecolo, dans une logique purement accessoiriste (proposition de loi déposée en août 2006).
Mais ce genre de faits sexistes n’est pas une pratique exclusive des entreprises privées. En effet, on peut voir les organes gouvernementaux user de la même méthode.
En Grèce a été publié, par le ministère de la mobilité, un manuel d’auto-école à l’humour douteux : le prototype de la femme qui provoque des dommages au volant. De même, une publicité pour des manuels informatiques, initiative du ministère de l’information, renvoit la même image, celle de la femme perplexe face à la complexité de la technologie moderne. Et cela toujours sur un ton prétendument humoristique, pour adoucir les choses et les consciences. Mais le rapprochement fait entre la femme et son incapacité n’est pas le seul. Les femmes sont aussi trop souvent associées à de purs objets sexuels.
La société capitaliste a compris l’utilité de véhiculer cette image de la femme pour répondre à la logique dominante du profi t à tout prix.
Les étudiantes sont victimes de cette image de la femme “objet”, se sentant dans l’obligation de répondre à certaines normes, principalement physiques, imposées par la société capitaliste à travers les médias, et cela, par souci d’intégration. Leur budget, quand il est existant, se voit ainsi amputé d’une somme d’argent démesurée pour l’achat de produits cosmétiques, et ce, pour entretenir ce que l’idéologie capitaliste associe à la beauté.
Ce n’est pas le seul problème que les jeunes femmes rencontrent. Elles mettent souvent leur santé en péril à travers des méthodes de sévices corporels qui deviennent presque traditionnels dans la société. Il s’agit entre autre de régimes douloureux, conséquences de complexes institués, menant souvent à l’anorexie.
Cette proposition de loi antisexiste, même si elle doit être soutenue, est insuffisante dans le cadre d’une société prête à tout pour faire fructifier des marchés juteux (comme le sont la pornographie ou la cosmétique), tout comme est vaine une loi antiraciste isolée.
La situation féminine actuelle ne peut être comprise en dehors de la situation économique et sociale dans laquelle elle se trouve. Le salaire des femmes est encore de nos jours considéré comme d’appoint (elle serait donc simplement une force de travail supplémentaire). Celles-ci gagnent en moyenne à peine 70% du salaire des hommes et lorsqu’elles remplissent des fonctions équivalentes, le salaire reste en moyenne inférieur de 6%. Elles sont souvent embauchées dans les boulots flexibles, précaires, mal payés, tels que les chèques services, les temps partiels… Elles sont les premières touchées par le manque de moyens alloués à ce qui devrait être du service public (notamment les crèches, l’enseignement, …). En conséquence, il parait donc évident que les femmes doivent oeuvrer aux taches ménagères et à l’éducation des enfants, travail non rémunéré et trop souvent dévalorisé.
Cette situation économique et sociale de la femme est et restera ancrée dans les mentalités tant que la société de classes perdurera. Une lutte axée sur la morale ne peut mener à une victoire. L’organisation matérielle de la société doit être remise en question car elle est la base des conditions désastreuses de la femme.
Pour qu’elle soit réellement effective, une lutte pour l’abolition absolue du sexisme doit se faire dans le cadre d’une lutte pour une société plus juste et solidaire : une société socialiste !