Quelque 10.000 personnes se sont à nouveau réunies aujourd’hui à Bruxelles pour une nouvelle concentration du front commun syndical Place de la Monnaie, là même où avait pris place le rassemblement de fin septembre qui avait précédé le lancement du premier plan d’action contre le gouvernement Michel en novembre/décembre. De nouvelles actions ont directement été annoncées, semblant à nouveau suivre une optique allant crescendo.
Encore une fois, les raisons de participer à ce rassemblement étaient nombreuses : opposition à l’augmentation de l’âge de la pension, aux attaques contre les chômeurs, au saut d’index, à la dégradation de nos services publics ou encore au laxisme vis-à-vis de la fraude fiscale; au côté de la défense du droit à un emploi de qualité, à des allocations sociales qui permettent de mener une vie décente, à une protection sociale forte,… L’arrogance des partis au gouvernement était aussi régulièrement dénoncée, illustrée hier encore par les propos tenus par la députée N-VA Annick De Ridder sur Twitter. Pour elle, la FGTB est un « club d’idiots, antisocial, archaïque et myope ». Ce fut à n’en pas douter un bon dernier coup de pouce pour la mobilisation de ce mercredi, qui ne restera pas isolée.
Le 19 mars, les services publics manifesteront en front commun à Bruxelles. Le rendez-vous sera à 11h, à nouveau Place de la Monnaie. Ensuite, le front commun a annoncé la tenue de manifestations de masse dans toutes les provinces entre le 30 mars et le 3 avril. Deux dates sont dores et déjà connues : le 31 mars à Bruxelles et le 1er avril à Liège. S’il n’a pas encore été ouvertement question d’une nouvelle grève générale, le mot d’ordre était sur toutes les lèvres, et plusieurs militants ont scandé « grève générale » à plusieurs reprises durant les prises de paroles des dirigeants syndicaux.
L’annonce de ces nouvelles mobilisations est une bonne chose. Comme le PSL le disait dans le tract distribué aujourd’hui sous le slogan « Ne nous laissons pas diviser : Un nouveau plan d’action jusqu’à la chute de Michel 1er! » : « La force du plan d’action précédent résidait précisément dans le fait que chaque rendez-vous était connu bien à l’avance, avec du bon matériel d’information et de mobilisation. Les réunions interprofessionnelles ont aidé à la préparation. Lors des réunions du personnel, les délégués savaient ce qu’ils avaient à soumettre. Maintenant, ils ne savent même pas où ils en sont. » Voilà maintenant de quoi concrètement alimenter les discussions avec les collègues et donner corps à de nouvelles assemblées de personnel. Ces réunions sont le lieu idéal pour discuter des modalités visant à faire de ces manifestations des réussites historiques, pour affiner le programme de revendication à pousser de l’avant et pour discuter de la suite des actions. Pourquoi ne pas suggérer la tenue d’une nouvelle manifestation nationale massive, en front commun, annonciatrice d’une grève générale de 48 heures, autour du 1er mai par exemple ?
Ce gouvernement a déjà clarifié qu’il poursuivrait sur sa voie antisociale, le plan d’action doit viser à le faire dégager par la grève! Il nous faut d’ailleurs également aborder la question de l’alternative à défendre contre ce gouvernement. Certains dans les sommets syndicaux espèrent obtenir plus d’écoute de la part d’un gouvernement comprenant les chrétiens et sociaux-démocrates. Mais ceux-là aussi estiment qu’il faut travailler plus longtemps, que nos salaires sont trop élevés et qu’il faut attirer les investisseurs avec des cadeaux fiscaux! « Faut-il vraiment nous tourner de nouveau vers Di Rupo pour que la N-VA ou des populistes pires puissent ensuite encore instrumentaliser la désillusion consécutive à ses politiques ? », avons-nous soulevé dans notre tract. La FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut appelle depuis plusieurs années à rompre avec les chrétiens-démocrates, les sociaux-démocrates et les Verts pour réunir ce qui se trouve à leur gauche dans un parti de lutte large, démocratique et inclusif qui respecte tous les participants. Le PTB-GO constituait une première étape dans cette direction, mais c’est déjà fini. Le PSL reste disponible pour poursuivre ces discussions avec ceux qui le souhaitent.
Photos : MediActivista
Le PSL défend :
- Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
- Pas de sape des contrats de travail pour la sous-traitance, le recours à l’interim ou d’autres boulots précaires !
- Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
- Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
- Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
- Stop à la chasse aux chômeurs ! Pas de dégressivité, pas de service obligatoire à la communauté, mais la répartition collective du temps de travail vers les 32h/par semaine sans perte de salaire !
- 85% des Flamands sont favorables à un impôt sur les fortunes supérieures à un million d’euros. Nous soutenons cela et souhaitons y coupler la nationalisation sous contrôle démocratique du secteur financier pour éviter la fuite de capitaux.
- Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique par la collectivité !
- L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’assurent pas de garantie pour l’emploi. Pour une économie planifiée démocratiquement gérée et contrôlée par la collectivité dans le cadre d’un socialisme démocratique !