Le gouvernement Syriza défie l'austérité européenne

griekenland-300x187Trois semaines après les élections du 25 janvier, 81,3% des Grecs donnaient une appréciation positive ou très positive de l’activité du nouveau gouvernement. À la mi-février, un sondage réalisé par la chaine Alpha TV estimait que SYRIZA pouvait compter sur 45% des voix (contre 36% le 25 janvier). Ces chiffres sont aussi impressionnants qu’inaccessibles aux autres gouvernements, même en rêve. Le contraste entre le gouvernement SYRIZA et les autres est saisissant, il ne peut que susciter l’intérêt et l’enthousiasme. Au lendemain des élections déjà, une vaste opération était lancée pour forcer le gouvernement grec à finir sur les genoux. Toute possibilité de compromis a rapidement été éliminée, les seules options sur la table étaient de se soumettre à la Troïka (Banque centrale européenne, Union européenne, Fonds monétaire international) ou d’emprunter une voie alternative, celle du socialisme.

Dossier de Bart Vandersteene

Qu’un gouvernement populaire instaure une alternative à l’austérité représente certainement le pire cauchemar de l’establishment capitaliste européen. Pour ce dernier, le gouvernement SYRIZA doit échouer. Dans cet objectif, tous les moyens possibles et imaginables seront utilisés. La Grèce a besoin de ressources pour son secteur financier toujours malade et afin de refinancer sa dette souveraine. Les ministres des finances européens, la BCE et le FMI tiennent leur couteau sous la gorge du gouvernement grec. Ce qu’ils réclament n’est rien de moins qu’une capitulation totale. Ils ne veulent pas seulement des concessions, ils exigent que les dictats de la Troïka qui figurent dans les deux memoranda (qui regroupent les conditions nécessaires à l’obtention de ‘‘l’aide’’ européenne par la Grèce) soient scrupuleusement respectés par le nouveau gouvernement. Cela signifie plus de privatisations et plus de coupes budgétaires dans les services publics et la sécurité sociale, très exactement les recettes qui ont plongé la Grèce dans un drame social aussi profond.

‘‘La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent’’, selon la définition d’Albert Einstein. Pour de nombreux commentateurs, la politique européenne de ces dernières années peut donc être qualifiée de furieusement cinglée. ‘‘Ma préférence serait accordée à la cessation complète des politiques qui ont échoué ces cinq dernières années’’(1) a écrit l’économiste Münchau dans le Financial Times. Les dirigeants européens sont-ils fous ou représentent-ils avant tout un système absurde? La première éventualité nécessite de choisir des politiciens moins déséquilibrés. La seconde représente à première vue un cas plus difficile, car il contraint à élaborer une stratégie destinée à balancer le capitalisme dans les poubelles de l’Histoire.

Un gouvernement SYRIZA en conséquence des luttes

Ce gouvernement et ses pratiques ne tombent pas du ciel. Ils sont nés de la plus profonde crise qui ait affecté un pays d’Europe occidentale depuis les années ’30 et de l’héroïque résistance de la population contre les programmes d’austérité dramatiques imposés par l’establishment politique et économique grec et européen.

Pendant longtemps, les travailleurs et les jeunes ont placé leurs espoirs dans le parti social-démocrate le plus à gauche en Europe, le PASOK. Entre 1981 et 2009, ce parti de masse a systématiquement su s’attirer entre 38 et 48% des voix. Alors qu’en 2009, il récoltait encore 43,9%, six ans plus tard, seuls 4,7% des électeurs lui accordaient toujours leur confiance… Quand il a été clair que le PASOK défendait les intérêts des 1% les plus riches comme jamais à ce point auparavant, la sanction fut terrible. Les masses ont alors scruté l’horizon à la recherche d’une alternative. Si SYRIZA a su se faire remarquer, ce fut grâce à son attitude ferme et cohérente à l’égard de l’austérité. Le parti de gauche radicale a traduit sa volonté dans l’idée simple que la Grèce avait besoin de politiciens osant dire NON aux dictats de la Troïka et qu’un gouvernement de gauche serait en mesure de représenter les aspirations des Grecs ordinaires. En défendant ce message, SYRIZA est passé de 4,6% en 2009 à 16,8% en mai 2012, puis à 26,9% en juin 2012, à 36,3% en janvier 2015 et, selon les sondages, à 45% environ aujourd’hui.

Ce gouvernement bénéficie également, du moins provisoirement, du soutien d’une couche de Grecs qui n’ont pas voté SYRIZA mais qui estiment que le parti fait tout pour tenir ses promesses électorales.

C’est très différent de ce que les Grecs et nous-mêmes avons vécus… Ces engagements sont d’ailleurs impressionnants :

– Il a promis de rompre avec la tradition de cupidité : les ministres voyagent en classe économique, ont revendu la couteuse flotte de véhicule des ministères et ont retiré les barrières Nadar qui encerclaient le parlement pour signifier que cette assemblée-ci n’avait pas à craindre la colère de la population.
– Les grands symboles de lutte ont été récompensés. Les 600 femmes de ménage du ministère des Finances licenciées par le gouvernement précédent ont été réintégrées. Les autorités ont, de plus, expliqués que leur travail devait être plus valorisé, tandis que des ‘‘experts’’ financiers très couteux ont, quant à eux, été renvoyés.
– Après des mois de résistance populaire, le nouveau gouvernement a promis d’enterrer le projet très polluant d’exploitation de mines d’or de la région de Chalkidiki par une multinationale canadienne.
– Les personnes en retard pour rembourser leur prêt hypothécaire ne pourront plus être expulsées de leur maison et l’électricité ne peut plus être coupée.
– Les travailleurs de la chaine radiotélévisée publique ERT, qui se sont battus durant des mois, sortent victorieux du conflit. L’ERT va à nouveau émettre et sera gérée par les structures que les travailleurs ont eux-mêmes construites durant le conflit.
– Le salaire minimum a été restauré à 751 € par mois (les gouvernements précédents l’avaient diminué à 500€). Cela agit bien entendu comme pression à la hausse pour tous les autres salaires.
– Les enfants d’immigrés nés en Grèce recevront la nationalité grecque.
– Des fonctionnaires licenciés peuvent réintégrer leur emploi.

Épreuve de force avec l’UE

La date d’expiration du précédent Mémorandum arrivait en vue, le 28 février. Des négociations entre la Grèce et l’Union européenne ont donc eu lieu.

Le nouveau ministre grec des Finances Yanis Varoufakis n’a pas vraiment pu compter sur des alliés lors des réunions avec les ministres des Finances européens. La Belgique, par la voix du ministre Van Overtveldt (N-VA), a rejoint la ligue des inflexibles pour qui il était hors de question de quitter la table sans une reddition grecque. L’Allemagne, la Finlande, les Pays-Bas et l’Autriche figuraient aussi dans ce groupe, au côté des pays baltes, de la Slovaquie et, plus étonnant, du Portugal, de l’Espagne, de l’Irlande,… Ces trois derniers pays se sont exprimés de manière particulièrement féroce contre tout compromis avec la Grèce. Pour ces gouvernements, qui ont eux aussi été sous la coupe de la Troïka, une victoire de la Grèce pour mettre fin à l’austérité serait dramatique. Une telle situation leur rendrait impossible de continuer à se cacher derrière l’adage selon lequel ‘‘il n’y a pas d’alternative’’ précisément au moment où des formations anti-austérité se développent dans leurs pays respectifs, avec Podemos en Espagne et l’Alliance Anti-Austérité en Irlande.

Toute la question était de savoir dans quelle mesure ils parviendraient à forcer SYRIZA à faire des concessions. Depuis les élections de 2012, SYRIZA a déjà mis beaucoup d’eau dans son vin, il y avait donc suffisamment de raisons de croire que sa direction serait sensible à la pression et ouverte aux négociations. La menace de mettre à sec le gouvernement grec et les banques mais aussi l’absence de plan ‘‘B’’ pour SYRIZA a déjà conduit à pas mal de concessions.

La Grèce a obtenu une prolongation de quatre mois de son programme de soutien. Mais en retour, son gouvernement a promis ‘‘de ne pas revenir sur les mesures des gouvernements précédents et de ne pas introduire de changements unilatéraux aux politiques et réformes structurelles qui auraient un impact négatif sur les objectifs budgétaires, la reprise économique et la stabilité financière, tels que déterminé par les ‘institutions’ [nouveau nom de la Troïka, ce terme étant trop compromis en Grèce]”.
Le gouvernement de SYRIZA s’est de la sorte acheté un certain répit, mais il reste pieds et poings liés à un accord lui interdisant de réaliser une seule de ses nombreuses promesses électorales fondamentales. La Troïka continue de détenir tout le pouvoir entre ses mains.

Un affrontement sur les défaillances de l’austérité européenne

Les 18 autres ministres des Finances de la zone euro avaient pour objectif de maintenir la Grèce dans le carcan de l’austérité.

Mais l’autorité de cette politique est mise sous pression, car elle se traduit par une période prolongée de très faible croissance, ce qui nécessite, à son tour, encore plus d’austérité. Il est frappant de voir comment les plus grands défenseurs du capitalisme mettent ainsi en garde les dirigeants politiques et économiques contre les conséquences de leurs actes. The Economist les a avertis que si Angela Merkel ‘‘continue à contrecarrer tous les efforts qui peuvent conduire à relancer l’économie et à éliminer la déflation, l’Europe sera condamnée à une décennie perdue qui sera encore plus débilitante que celle du Japon dans les années ‘90.’’ The Economist craint que cela ne provoque ‘‘une réaction populiste plus menaçante à travers l’Europe. Cela pourrait menacer la survie de l’euro et l’Allemagne en serait le plus grand perdant.’’(2)

Même au récent Forum Économique Mondial de Davos, les discussions ont porté sur le thème ‘‘Comment sauver le capitalisme des capitalistes’’. Le ministre grec des Finances Varoufakis appartient à la catégorie d’économistes désireux de prioritairement sauver la croissance du capitalisme en repoussant les recettes néolibérales désastreuses. Un de ses collègues économistes travaillant pour le journal radicalement pro-capitaliste Financial Times lui a parlé en ces termes : ‘‘Mon conseil à Yanis Varoufakis serait d’ignorer les regards irrités et les menaces voilées et de tenir bon. Il est issu du premier gouvernement de la zone euro disposant d’un mandat démocratique pour se révolter contre un régime totalement dysfonctionnel qui a prouvé qu’il était économiquement inefficace et politiquement intenable. Si la zone euro veut survivre dans le système actuel, alors ce régime doit s’en aller.” (3)

La direction politique actuelle de l’Union européenne ignore ce conseil. Elle s’accroche à la logique d’un capitalisme européen concurrentiel débarrassé des certitudes du passé : un emploi stable avec un revenu décent, une bonne sécurité sociale et des services publics. Selon elle, pour être capable de survivre face à la concurrence dans ce monde capitaliste globalisé, le taux de profit doit impérativement augmenter et les salaires doivent donc baisser. Afin de poursuivre la diminution continuelle des impôts sur les ‘entrepreneurs’, l’État doit être réduit à sa portion ‘adéquate’ et la dette publique doit être éliminée. L’Union Européenne et l’Union monétaire fournissent pour les capitalistes européens l’outil idéal pour créer une spirale négative de concurrence interne.

Il n’est toutefois pas exclu que, sous la pression des mouvements de masse, l’Union soit obligée de changer son fusil d’épaule. Le succès du mouvement en Grèce et l’inspiration que cela entrainerait internationalement pourraient énormément accélérer le processus. Mais vers où? Si la règlementation concernant le déficit budgétaire devenait plus lâche et si les réformes néolibérales pouvaient être introduites plus tardivement, l’État pourrait à nouveau investir. Cela atténuerait certainement les souffrances actuelles de la population, sans pour autant offrir de solution fondamentale. L’impulsion que recevrait l’économie avec une baisse moins rapide du pouvoir d’achat de la population et des investissements de la part des autorités se verrait contrariée par la chute des investissements des capitalistes puisque le retour sur investissement ne se verrait pas amélioré. Il n’est pas possible de sortir de cette crise en restant enserré dans le carcan du capitalisme.

SYRIZA tente-t-il de concilier l’eau et le feu ?

Au cours des négociations avec l’Eurogroupe, Yanis Varoufakis semblait naïvement croire que ses arguments pouvaient l’emporter. La direction de SYRIZA n’était pas préparée au scénario d’une Union européenne inflexible et aucun plan ‘‘B’’ n’était prévu. La population n’était pas préparée à la situation telle qu’elle se profile.

Xekinima, l’organisation sœur du PSL, milite activement en Grèce pour assurer que le gouvernement SYRIZA tienne bon et ne cède pas au chantage de l’establishment européen. Durant ‘‘Socialisme 2015’’ Nikos Kannelis (conseiller communal de Xekinima à Volos, élu sur une liste SYRIZA) nous donnera plus d’informations sur les développements cruciaux qui prennent place en Grèce et sur l’approche des marxistes révolutionnaires.
Xekinima, l’organisation sœur du PSL, milite activement en Grèce pour assurer que le gouvernement SYRIZA tienne bon et ne cède pas au chantage de l’establishment européen. Durant ‘‘Socialisme 2015’’ Nikos Kannelis (conseiller communal de Xekinima à Volos, élu sur une liste SYRIZA) nous donnera plus d’informations sur les développements cruciaux qui prennent place en Grèce et sur l’approche des marxistes révolutionnaires.

Durant sa campagne électorale, SYRIZA n’a pas abordé la thématique de la sortie de l’euro. Pour une grande majorité des Grecs, ce n’était pas une option à considérer jusqu’à tout récemment. Une bonne partie des Grecs estime spontanément que quitter l’Union monétaire, en restant sous le capitalisme, ne représenterait pas un pas en avant, voir même plutôt le contraire. L’establishment capitaliste européen sait pertinemment que la direction de SYRIZA n’a pas d’autre scénario en tête que celui de rester au sein de l’eurozone. Elle est par conséquent soumise à une énorme pression et reste sensible au chantage exercé sur elle.

Les ambitions de ce gouvernement, répondre aux aspirations sociales et non aux dictats des banques, entrent en complète contradiction avec la législation et les visées de la zone euro. La direction de SYRIZA doit donc préparer la base du parti et la population à l’éventualité d’un Grexit (une sortie de la Grèce hors de l’eurozone) si le gouvernement grec reste fidèle aux principes qui l’ont conduit au pouvoir.

Qu’importe que la Grèce se trouve en dehors ou au sein de l’Union européenne, la situation ne sera pas fondamentalement améliorée tant que les lois du libre marché et du capitalisme seront en vigueur. Sur base capitaliste, l’économie et les investissements ne peuvent positivement se développer qu’en générant des profits suffisants pour les 1% les plus riches. Cela est incompatible avec le programme de SYRIZA et avec les besoins des 99%.

Le gouvernement doit préparer la population à une confrontation directe et lui soumettre une stratégie capable d’arracher la victoire. Oui, il faut négocier et tester les limites de ce qu’il est possible de faire dans le cadre des relations de forces actuelles au sein de l’Union européenne. Mais il faut parallèlement développer le mouvement social ainsi que son auto-organisation en Grèce de même qu’à l’étranger en s’engageant à répondre par une riposte sérieuse à chaque menace de mettre la population au pain sec et à l’eau. En réponse à la fuite des capitaux, il faut instituer un contrôle des capitaux. La collectivité a suffisamment payé pour sauver le secteur financier, autant qu’il soit placé sous contrôle et gestion publics. Voilà qui balayerait tout chantage financier en dégageant les moyens pour un vaste programme d’investissements publics. La menace des 1% de délocaliser les entreprises ou d’arrêter tout investissement afin de créer un cimetière social peut être coupée court par l’expropriation. Les secteurs clés de l’économie doivent être démocratiquement nationalisés avec pour objectif que la création des richesses soit utile à la majorité sociale et non pas consacrée à la maximisation des profits d’une infime minorité. Un tel programme offensif – traduit aux bons moments en slogans directs et en propositions concrètes – pourrait convaincre la majorité des Grecs d’emprunter la voie du socialisme et de préparer le terrain pour une Europe de la solidarité.

À qui la faute?

Un récent éditorial du Financial Times suggérait que la dette publique grecque réduisait le pays quasiment au rang d’esclave. ‘‘Pour être en mesure de rembourser ses dettes, la Grèce devrait fonctionner quasiment comme une économie esclave qui devra atteindre des années durant un excédent budgétaire primaire de 5% du PIB uniquement aux bénéfices de ses créanciers étrangers.’’ (4)
La dette grecque est effectivement tel un roc pendu au cou de la population qui en supporte collectivement la charge. Cela est largement dû au casino financier mondial. L’un des endroits les plus lucratifs a longtemps été la Grèce. Les banques étrangères y ont engrangé de gigantesques gains spéculatifs année après année, tandis que les dettes ont été renvoyées à la population. Une autre portion de cette dette publique résulte du clientélisme instauré par l’élite politique et économique afin de graisser le système lui permettant de s’enrichir. L’exemple des Jeux olympiques organisés à Athènes en 2004 est particulièrement illustratif : les juteux contrats conclus entre les politiciens et leurs amis entrepreneurs ont finalement centuplé le montant initialement prévu pour l’organisation de l’évènement (11,5 milliards d’euros au lieu de 123 millions).

De l’argent accordé à la Grèce par la Troïka, seuls 11% ont été utilisés pour soutenir les finances de l’État alors que la véritable crise humanitaire qui a lieu dans le pays a considérablement accru les besoins sociaux et que pendant ce temps, les 0,1% les plus riches n’ont pratiquement pas payé d’impôts. Le reste de l’argent prêté par la Troïka a totalement disparu dans le remboursement des dettes de jeu des requins du secteur financier international.

La revendication de l’annulation de la dette publique doit être liée à celle de faire payer les véritables responsables. Grâce à la confiscation des profits spéculatifs, à l’imposition des fortunes et à la collectivisation du secteur financier, la société pourra récupérer ce qui lui a été volé. Ces exigences sont nécessaires pour répondre à la propagande qui vise à diviser les peuples d’Europe à l’instar de cette idée selon laquelle chaque Belge devrait payer les dettes des Grecs. Organisons la solidarité internationale avec leur lutte ! Une victoire remportée en Grèce renforcerait la lutte contre nos propres autorités austéritaires.

Pour plus d’infos et d’analyses : Rubrique « Grèce » de ce site

Notes

1. Wolfgang Münchau; FT; 15 février 2015 Athènes doit tenir ferme contre l’échec des politiques de la zone euro
2. The Economist, 31 janvier 2015, ‘‘ Go on, Angela, Make My Day’’
3. Wolfgang Münchau; FT; 15 février 2015 Athènes doit tenir ferme contre l’échec des politiques de la zone euro
4. Financial Times; 26 janvier 2015; La victoire électorale de SYRIZA est une chance de parvenir à un accord

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