Faire la grève est et reste notre droit ! Pas de pacte contre les grèves « sauvages », des patrons arrêtez le chantage !

Tant Reynders que Leterme ont mis en avant dans leurs notes pour la formation d’un gouvernement l’idée d’un service minimum en cas de grève Avant cela, le MR avait déjà introduit une proposition de loi dans ce sens. Les organisations patronales poussent de hauts cris à chaque grève des services publics. Ryanair fait du chantage pour obtenir l’octroi d’un service minimum. 48 travailleurs de l’aéroport de Zaventem sont traînés en justice pour avoir fait grève le 13 avril contre la politique dictatoriale de leur direction.

Luc Janssens

A l’aéroport de Charleroi, la société irlandaise Ryanair a menacé de cesser ses activités si elle n’obtenait pas de dédommagement pour les pertes causées par la mise à l’arrêt de l’aéroport, suite à la grève menée le 25 juin par les agents des services de sécurité contre la proposition de privatiser leur service.

Avec ce chantage, Ryanair exigeait un dédommagement d’un million d’euros et l’interdiction de fait du droit de grève dans l’aéroport ! O’Leary, le dirigeant de Ryanair semble ainsi vouloir aller encore plus loin dans la discussion sur le service minimum.

Pourquoi s’en prennent-ils au droit de grève ?

Avant les élections, il y a eu plusieurs grèves « sauvages » (c’est-à-dire spontanées), entre autres dans les transports en commun. Le patronat a saisi ces occasions pour s’en prendre au droit de grève. Il est clair qu’il se passerait bien de mouvements comme ceux contre le Pacte des Générations et qu’il veut d’ores et déjà se tenir prêt face à d’éventuels mouvements à venir.

Mais nous devons aussi nous demander pourquoi le patronat et les politiciens arrivent à faire passer leurs propositions sans trop de souci. Les directions syndicales portent également une part de responsabilité. Les grèves dans les transports en commun sont souvent peu organisées et sans revendications concrètes qui puissent être comprises et soutenues par les usagers. Craignant de perdre le contrôle sur un mouvement d’ampleur, les directions syndicales préfèrent une tactique de guérilla où de petits groupes paralysent tout le réseau plutôt que d’opter pour la construction d’un front large de solidarité entre le personnel et les usagers.

Si les « réactions à chaud » du personnel contre les actes de violence et les revendications syndicales à ce sujet étaient reliées clairement à une opposition à toute privatisation, à l’exigence de plus de personnel et par conséquent à des transports en commun plus confortables, plus ponctuels et meilleur marché, les exigences du personnel rencontreraient beaucoup mieux les préoccupations des voyageurs. Ainsi, le grand public accueillerait les grèves avec plus de compréhension et cela rendrait beaucoup plus difficiles les attaques contre droit de grève.

N’entrons pas dans la logique patronale !

Au lieu d’essayer de construire un soutien aux travailleurs dans l’opinion publique, les directions syndicales se plient de plus en plus à la logique du patronat. Luc Hamelinck, dirigeant flamand de la CSC-Services Publics, fort de l’appui du président national de la CSC Cortebeeck, a proposé un « pacte contre les grèves sauvages » comme « riposte » aux propositions de service minimum. Ce pacte impliquerait que la grève ne pourrait avoir lieu qu’en tout dernier recours, après dépôt obligatoire de préavis de plusieurs jours et intervention de médiateurs gouvernementaux. La CGSP flamande a réagi en affirmant qu’il valait mieux faire des conventions secteur par secteur !

A De Lijn (les TEC flamands), on a même été plus loin. Après que la direction syndicale ait déjà conclu à la fin 2006 un accord avec la direction mettant en avant que tout serait fait pour empêcher des grèves sauvages, il est stipulé dans la collection collective 2007-2008 qu’en cas de grève sauvage, un service minimum serait prévu pour les écoliers.

Si nous rentrons dans la logique patronale, nous ne tarderons sans doute pas à connaître les mêmes sentences juridiques qu’en Allemagne ou à subir des lois imposant un service minimum (la proposition de loi du MR a provisoirement encore été rejetée par le Conseil d’Etat). Une opposition déterminé à cette logique est nécessaire, tant sur le plan syndical que sur le plan politique.

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