Officiellement, en Belgique, le statut d’artiste n’existe pas. Le jeune voulant entrer dans le monde artistique se retrouve d’abord confronté à un double problème de reconnaissance : d’une part, l’inexistence d’un statut clair et, d’autre part, bien souvent la non reconnaissance dans son propre entourage (« oui mais, c’est quoi ton vrai métier ? »).
Terence Deepijan
L’ONEm propose une demi-solution – « la protection de l’intermittence » – qui permet à un artiste de conserver ses allocations de chômage en ne déclarant qu’un seul contrat par an. Mais obtenir cette « protection » reste très difficile pour les jeunes artistes. Comme tout un chacun, un artiste doit cotiser s’il veut pouvoir bénéficier du chômage. Cependant on ne peut imaginer un musicien ou un comédien donner des représentations de 8h tous les jours, et encore moins un sculteur. Pour ces raisons, l’ONEm propose de convertir ces jours de travail en parts de cachet, mais il faut engranger pour plus de 17.000 € de cachet en un an pour pouvoir prétendre à ce droit !
Dans ces conditions, la sécurité offerte par cette « protection » ne sert qu’à ceux qui sont déjà à l’abri des problèmes financiers. Les difficultés ne s’arrêtent donc pas là : il faut encore pouvoir vivre de son travail d’artiste.
Dés lors la plupart des artistes « fraudent », mais parce qu’ils n’ont pas le choix s’ils veulent se loger et manger. Le seul autre « choix » qui leur est permis est de se résigner, de devenir un artiste du dimanche et de trouver un « VRAI » métier.