Croissance de la menace terroriste

Photo: MediActivista

La Belgique a connu une opération anti-terroriste de grande ampleur contre des djihadistes, dont deux ont été tués et plusieurs arrêtés. L’armée a été déployée pour assurer des tâches de sécurité. La menace terroriste n’est pas limitée à la Syrie, à l’Afghanistan, au Pakistan ou à Paris. Verviers, Vilvoorde ou encore Molenbeek ; ces noms rendent la menace plus palpable. Ce danger ne tombe pas du ciel.

Par Geert Cool

Ces derniers mois, près de 400 jeunes sont partis de Belgique pour se battre en Syrie. Une partie d’entre eux reviennent déçus, mais ce n’est pas le cas de tous. Certains veulent poursuivre leur combat. Les organisations du type d’Al-Qaïda et de l’État Islamique qui encouragent le terrorisme en Occident sont très autoritaires et profondément réactionnaires. Leur volonté est d’instaurer des régimes basés sur l’exploitation capitaliste et féodale, la censure et la servitude. Comment peuvent-elles exercer une force d’attraction ?

Dès avant les guerres impérialistes menées en Irak et en Afghanistan, nous avions prévenu du danger des répercussions terroristes en Occident. Si la colère était massive à travers le monde contre ces guerres, ce fut très certainement le cas parmi les communautés musulmanes. L’intervention impérialiste et son cortège de morts et de destructions suscitaient une répulsion extrême. À cela s’ajoutait encore l’oppression continue de la population de Gaza. L’impérialisme n’a, par ailleurs, pas hésité à stigmatiser les musulmans pour justifier ses guerres, parallèlement au renforcement de la répression policière et de la limitation des libertés démocratiques.

Ensuite, les inégalités – déjà fortes – ont été renforcées par l’austérité instaurée dans nos pays. En raison des diverses formes de discrimination, cette réalité est devenue encore plus crue pour les jeunes d’origine immigrée. Et faute de tout espoir d’amélioration, des circonstances désespérées ne peuvent conduire qu’à des opinions désespérées. Selon nous, la seule perspective positive réaliste part d’une canalisation de la colère contre ce système, dans la lutte du mouvement organisé des travailleurs pour une société qui rompe avec la logique du chacun-pour-soi capitaliste. Mais au cours de ces dernières décennies, le mouvement syndical et la gauche se sont retrouvés en position de faiblesse, dans la défensive. L’espace a ainsi été laissé pour toutes sortes d’actes désespérés, comme les émeutes des banlieues françaises (2005) ou en Angleterre (2011).

Pire encore, le fondamentalisme religieux peut exercer un certain attrait, de la même manière que le racisme et le nationalisme dans les pays capitalistes développés. La crise économique et sociale en cours mondialement entraine une désintégration du tissu social et l’émergence d’éléments de barbarie, la Syrie ou l’Afghanistan constituant des exemples parmi les plus extrêmes. L’horreur causée par le capitalisme ne justifie toutefois en aucun cas d’infliger une abomination similaire à la population ordinaire.

Le terrorisme est un danger que les classes dirigeantes et les gouvernements capitalistes sont incapables d’éloigner. Ils sont eux-mêmes responsables du terreau à la base de la croissance de ce terrorisme. Aucun renforcement de la répression d’État n’éliminera la menace. Ce qu’il nous faut, c’est une lutte unitaire contre les politiques d’austérité et les interventions impérialistes de l’establishment capitaliste.

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