Carrefour veut fermer 16 de ses supermarchés GB. Raison avancée : ils ne sont pas assez rentables. 900 emplois sont menacés.
Les supermarchés GB sont de deux types : les magasins intégrés à la chaînes et les filiales franchisées dirigées par des gérants indépendants. Dans les 78 supermarchés intégrés – qui emploient ensemble 5.502 travailleurs – les coûts du personnel sont à peu près un quart plus élevé parce que les conditions salariales y sont meilleures et parce que le personnel est plus âgé (avec une ancienneté moyenne de 17 ans). Ce sont 16 de ces supermarchés intégrés qui sont menacés de fermeture avant la fin de l’année : 5 dans le Hainaut (La Louvière, Gilly, Anderlues, Tournai, Quiévrain), 2 à Liège (Rocourt et Grivegnée), 1 à Bruxelles (Uccle Marlow) et 7 en Flandres.
Par contre, les magasins franchisés dirigés par des gérants indépendants travaillent avec du personnel plus jeune et des intérimaires qui ont dû accepter des salaires nettement plus bas et des conditions de travail plus dures. Pour les syndicats, la manoeuvre de Carrefour est claire : faire passer les 16 magasins condamnés dans le réseau franchisé pour casser les coûts. Et elle n’a pas peur d’un massacre social pour y arriver.
Ces fermetures seraient un drame pour les travailleurs mais aussi pour les clients. Ces magasins ont souvent une clientèle plus âgée qui utilise ces GB comme des magasins de quartier et y passe régulièrement pour des petits achats. Pour une telle grande entreprise, ce n’est évidemment pas assez rentable.
Dans le conseil d’administration de Carrefour Belgium, on trouve entre autres Willy Claes (ancien ministre socialiste flamand). Dans le temps, les “socialistes” étaient présents aux piquets de grève et se trouvaient parmi les travailleurs. Maintenant ils sont dans les conseils d’administration, parmi les managers et les directions des entreprises qui trouvent que les travailleurs plus âgés coûtent trop cher et qu’il faut les licencier…