Protestation anti-immigrés en Allemagne

pegida-300x160Dans toute l’Europe occidentale, l’extrême droite a en ce moment les yeux rivés sur l’Allemagne où le groupe anti-immigrés Pegida (Patriotische Europäer Gegen die Islamisierung des Abendlandes, Européens Patriotiques contre l’Islamisation de l’Occident) a réussi à mobiliser 15 000 personnes à Dresde. Ce groupe se présente comme un mouvement citoyen contre l’islamisation, mais il s’agit en fait d’une tentative de mettre en avant l’antipathie envers tous les migrants.

D’ailleurs les néo-nazis de tous horizons prennent le train en marche. C’est une évolution dangereuse parce que le sol est pavé de violence raciste et de divisions au sein de la population active.

Les dirigeants de Pegida profitent de la terreur engendrée par l’État Islamique (EI) pour mettre tous les musulmans dans le même sac. Dans le même temps, ce groupe proteste contre les personnes fuyant l’EI et qui débarquent en Allemagne. Le succès relatif de Pegida renforce les néo-nazis et conduit à la violence. C’est ainsi qu’il y a eu notamment un incendie criminel dans un centre pour réfugiés à Vorra, près de Nuremberg.

Il y a également un mouvement de protestation contre Pegida. Le 15 décembre dernier, il y avait à Dresde, 9000 contre-manifestants et à Munich le 22 décembre, pas moins de 25 000. Il y a aussi eu des manifestations entre autres à Bonn et à Cassel. Là où des groupes émanant de Pegida, habituellement des néo-nazis, organisent des actions locales, ils se heurtent invariablement à des protestations. Mais il n’y a pas de coordination nationale de cette protestation antiraciste et alors que des membres aussi bien des syndicats que du parti Die Linke sont présents, ni la direction du syndicat, ni celle du parti Die Linke ne prend d’initiatives.

Pourtant, il doit être très clair que tout ce qui divise le mouvement des travailleurs, l’affaiblit également. La firme de distribution Amazon a fait parler d’elle à plusieurs reprises dans les médias ces derniers mois à cause d’actions de grève. À Amazon les travailleurs sont issus d’environ 50 pays différents. Les grévistes d’Amazon ont également bénéficié de l’appui de leurs collègues polonais, une partie des envois passant par ce pays. Si le personnel est divisé, il est plus faible et ne peut pas gagner. Cela vaut pour le personnel d’Amazon, mais tout autant pour l’ensemble du mouvement des travailleurs.

Une protestation de masse contre Pegida et contre le racisme est nécessaire et il faut aussi que les syndicats mobilisent sur les lieux de travail en organisant des discussions lors des réunions de militants ou entre collègues, et en distribuant des tracts. À Cassel, une discussion sur une variante locale de Pegida a déjà eu lieu, par exemple, lors d’une réunion du personnel chez Volkswagen. Les syndicats doivent également soutenir les réfugiés et lutter avec eux. Il s’agit souvent de personnes qui étaient syndicalement ou politiquement actives dans leur pays d’origine.

Pegida & Co tirent profit de véritables pénuries en matière de logement, de soins de santé médiocres et des problèmes dans l’enseignement. Cependant, ces problèmes ne sont pas de la responsabilité des immigrés, mais bien de celle des politiciens allemands et des entreprises capitalistes.

Pour arrêter les protestations contre les immigrés, les contre-actions devraient être de plus grande ampleur et une journée nationale d’action avec une grande manifestation est nécessaire. Cela permettrait également de renforcer les actions locales. Il ne faut pas compter sur les partis établis pour mettre fin au racisme, leur politique renforce les préjugés et la dégradation sociale, laquelle permet ensuite aux divisions de se développer. Une réponse indépendante de la gauche est nécessaire, par laquelle l’opposition au racisme doit être couplée à une lutte unifiée de tous les travailleurs et chômeurs pour des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail, des logements abordables et de bonnes allocations sociales, …

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