Un plan d’action illustratif de la force potentielle du mouvement des travailleurs!

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Les partis ouvertement de droite et les patrons ont réveillé une chose considérée par beaucoup, mais à tort, comme désormais inexistante : la capacité du mouvement ouvrier à résister à l’exploitation et à la casse sociale. Ni la volonté de lutter, ni les travailleurs militants ayant une conscience de classe ne manquaient à l’appel. Non, ce qui faisait défaut, ce sont des mots d’ordre clairs et un plan d’action bien organisé. De Wever a raison, la ‘‘force du changement’’ (slogan N-VA) existe bel et bien, mais elle se ne se trouve pas là où il le pensait.

1/ Le coup d’envoi avec un rassemblement

2309_pancartePeu de monde avait correctement senti les choses. Nombreux sont ceux qui ont cru que les paroles ne seraient pas suivies d’actes. Cependant, du point de vue du mouvement ouvrier, le meeting syndical du 23 septembre a constitué un jalon nécessaire. En effet, la participation de 7.000 personnes, essentiellement des militants et des délégués, a permis de rassembler les troupes une première fois afin de se préparer au combat.

À ce moment-là, le gouvernement devait encore être formé, mais le caractère qu’il allait prendre ne laissait planer aucun doute. Le PSL a, alors, lancé le slogan ‘Pas de Thatcher en Belgique’. Nous voulions attirer l’attention sur le danger d’un tel gouvernement des riches en défendant immédiatement la nécessité d’un plan d’action. Il veut suivre la voie symbolisée par Thatcher et Reagan : un néolibéralisme pur et dur accompagné d’une confrontation ouverte avec le monde du travail. La plus grande différence qui existe entre ce gouvernement et celui de Thatcher est peut-être que Michel 1er attaque simultanément tous les fronts, alors que Thatcher s’en est d’abord pris à un seul secteur, celui des mineurs, pour servir d’exemple.

2/ Manifestation de masse : la force de notre nombre

Le 6 novembre, nous avons connu la plus grande manifestation syndicale depuis celle du 31 mai 1986, lorsque le coup de grâce avait été donné au gouvernement ouvertement de droite Martens-Gol. Ce premier jeudi de novembre, les écoliers, le secteur culturel et même un certain nombre de petits indépendants ont rejoint le mouvement. Nous étions peut-être 150.000. Quelle illustration de la force du nombre ! Parvenir à balayer le gouvernement par la grève est alors devenu directement beaucoup plus réaliste. Mais pour le remplacer par quoi ? Le PSL défendait le slogan “Grève pour faire tomber Michel 1er, mais aussi toute l’austérité’’.

Les médias dominants et les politiciens ont tenté de noyer ce tour de force en accordant quasi-exclusivement leur attention aux violences à sa marge. Ces émeutes n’ont très certainement pas renforcé la lutte. Nos opposants les ont instrumentalisées dans le but de miner le soutien au mouvement ou, à tout le moins, pour semer le doute. Tout le monde n’est pas toujours correctement préparé pour une manifestation. Certains se laissent entraîner par des provocateurs de la police et des infiltrés de l’extrême-droite, d’autres estiment que la confrontation est essentiellement physique et non politique. Ils se trompent! Des délégations bien organisées, armées d’une stratégie audacieuse pour gagner peuvent éviter cette confusion.

3/ Tournée de grèves régionales : la construction du mouvement se poursuit

Le 6 novembre n’était encore qu’un début. L’idée derrière un plan d’action est que chaque action construit le mouvement pour le rendre sans cesse plus robuste. Le succès de la journée de grèves régionales du 24 novembre provenait de celui du 6 novembre. Si le port de Gand était totalement à l’arrêt le 1er décembre, pour la première fois de son histoire, c’était la conséquence de la fermeture complète du port d’Anvers la semaine précédente. Anvers, Hainaut, Flandres occidentale et orientale, Namur, Liège, Bruxelles et les Brabants,… tant le côté néerlandophone que le francophone ont fait grève avec enthousiasme.

En plus, les contacts noués assurent que des lieux de travail supplémentaires seront fermés le jour de la grève générale nationale. Des piquets communs permettant la fermeture complète de zonings industriels ont été préparés. Les grèves régionales ont renforcé notre organisation locale, cela nous offre la possibilité d’étendre l’ampleur de la protestation. Ces actions constituent aussi une excellente occasion de discuter et d’affiner nos revendications. Lors des grèves régionales, le PSL a mis en avant qu’il est possible de balayer la politique d’austérité par la grève et que, moyennant une bonne préparation via des assemblées générales, le 15 décembre peut devenir la plus grande grève générale de 24 heures de l’histoire de notre pays.

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4/ Journée de grève générale nationale : point d’orgue provisoire

La grève du 15 décembre peut mettre tout le pays à l’arrêt. De même que beaucoup manifestaient pour la première fois le 6 novembre, beaucoup feront grève pour la première fois le 15 décembre. Les plus riches, pour qui travaillent les autorités de droite, sentiront notre mécontentement dans leur portefeuille. Nous avons aussi mis l’accent sur le fait que nous sommes ceux qui créent la richesse. “Tout l’engrenage peut être arrêté si votre bras puissant le veut” disait déjà le slogan de la grève du rail néerlandais en 1903.

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