Grève à Luminus: Le CAP est solidaire.

Alors que jamais les grosses entreprises ne se sont portées aussi bien, les coups pleuvent sur les travailleurs. Ce mardi, les travailleurs de la SPE (Société de Production d’Electricité) étaient en grève pour protester contre le plan de restructuration particulièrement brutal de la direction. Le CAP était présent à leur piquet de Liège.

Ces travailleurs produisent l’électricité vendue sous le nom de « LUMINUS ». Si la direction arrive à faire passer son plan, ils seront 30% de moins à assurer la production dans le Sud du pays. Cela signifie que 47 emplois vont disparaître « pour toujours plus de profits, au mépris des travailleurs », comme l’explique le tract du front commun FGTB-CSC. Ce plan est de plus une rupture d’un protocole d’accord datant de 2005. On sait à quel point les directions sont promptes à s’assoir sur les promesses faites aux travailleurs…

Cette restructuration a été rendue publique le 31 janvier 2007. Depuis lors, 15 réunions entre le personnel et la direction ont eu lieu, desquelles rien n’est ressorti si ce n’est l’arrogance de la direction. Lors de ces négociations, la direction avait proposé de diminuer les licenciements de 30% du personnel à 20%. Solidaire de chaque emploi, les travailleurs ont voulu continuer les discussions, face à quoi la direction a décidé unilatéralement d’appliquer le plan initial à partir du 1er juin.

Pour les travailleurs, cette restructuration a une logique visant à éliminer les anciens contrats. Trois contrats différents existent déjà, et la différence salariale entre le premier et le troisième est de 40% ! « On vire et on engage des sous-statuts » dénonce un gréviste. « C’est la crainte à long terme pour la lutte, nous serons de moins en moins à défendre ces anciens statuts et leur élargissement aux autres travailleurs » dit-il encore.

De l’arrogance de la direction, il en est encore question au sujet des sous-traitants. Le directeur Luc Sterks a récemment déclaré à la presse « oui, à Liège, nous engageons ». Foutaises, répondent les travailleurs de la SPE qui dénoncent, aux même titre que les sous-traitants présents au piquet, des jobs précaires à 1.000 euros le mois dans des conditions épouvantables. Ecoutés, enregistrés, parqués dans des « box à lapins », personne ne s’étonne de la rotation du personnel. « Nous sommes peu nombreux à tenir plus de quelques mois » nous dit, épuisée, l’une des travailleuses de l’entreprise de sous-traitance CALLIT. Pendant le piquet, cette entreprise cherchait d’ailleurs des cars pour emmener ses travailleurs bloqués par les grévistes de la SPE bosser à Hasselt…

Accompagnant la casse sociale, la casse écologique.

Les conséquences de cette restructuration seront nombreuses, et concernent également l’écologie. Car la production « verte » assurée par les centrales hydrauliques sera délaissée au profit des centrales thermiques (qui fonctionnent au gaz, au nucléaire,…). Des milliers de tonnes de CO2 supplémentaires (250.000 exactement) seront chaque année déversées dans notre atmosphère pour la seule soif de profit de la direction et des actionnaires. A l’heure où s’enchaînent les débat sur l’environnement et le protocole de Kyoto, cette décision se distingue par son mépris de l’avenir des travailleurs et de leurs enfants qui auront à vivre sur une planète combien déteriorée si les choses continuent à ce rythme. Cette préocupation est d’ailleurs bien présente parmi les travailleurs. « J’ai des enfants, que va-t-on leur laisser ? » nous explique avec angoisse un gréviste.

Une autre politique est nécessaire !

Inévitablement, il est question de la politique et des politiciens traditionnels. Nos tracts sont très bien acceuillis et permettent d’engager la discussion sur d’autres thèmes. Le communautaire si cher à nos politiciens ? « On s’en fout » répondent en choeur plusieurs travailleurs, « on essaye d’abord de joindre les deux bouts ». Et si peu de gens réagissent « beaucoup ne se rendent compte de rien en étant trop la tête dans leurs problèmes, ça devient grave ». Il est difficile de voir à quel point nos tracts ont été bien reçus, mais nous n’avons eu que des réponses positives, il est évidemment difficile de défendre la politique des partis traditionnels quand on est convaincu de partir en grève…

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