Tract du PSL pour la troisième journée de grèves régionales

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La grève générale du 15 décembre doit être la plus grande journée de grève de l’histoire belge !

Ce gouvernement doit tomber ! Et toute la politique d’austérité doit disparaître !

Il en faudrait beaucoup pour que la grève générale de 24 heures de la semaine prochaine ne soit pas la grande de l’histoire de Belgique. Mobiliser plus d’un million de participants ? Si tous les activistes, militants, délégués et secrétaires poursuivent sur leur lancée, cela ne peut échouer. Notre plan d’action annoncé lors du meeting syndical du 23 septembre et qui a pris de la vitesse avec la marée humaine présente dans les rues de Bruxelles le 6 novembre, a, lors des deux grèves des deux derniers lundis, gagné en puissance. Il ne manque aujourd’hui au gouvernement qu’un uppercut qui viendra de Bruxelles et des deux provinces brabançonnes, puis le véritable coup de massue, le lundi suivant. Si le gouvernement est toujours debout, nous le mettrons complètement KO lors du prochain round après le Nouvel An !

Le mouvement ouvrier n’existait plus ? Les syndicats n’étaient que des reliques du siècle passé ? Non seulement tous les travailleurs mais aussi les élèves, le secteur culturel et de plus en plus de petits commerçants ainsi qu’une poignée de journalistes ont été gagnés par l’enthousiasme. Existe-t-il donc quand même une force suffisamment puissante pour rendre possible une autre société sans cupidité et exploitation ? De Wever se serait donc quand même trompé en proclamant qu’il n’y a pas d’alternative ? Sa crédibilité et celle des gouvernements, dirigés d’Anvers ou d’ailleurs, s’effritent. Des ministres se contredisent. L’Europe secoue le gouvernement pour qu’il se ressaisisse. Les agences de cotation revoient les perspectives pour la Belgique à la baisse. La Cour des Comptes recale le budget du gouvernement. L’opposition parlementaire tourne les talons au gouvernement. Mais ce n’est encore rien comparé au tsunami social qui grandit.

La seule défense qu’il reste encore au gouvernement est qu’ils ont obtenu une majorité démocratique le 25 mai. Mais le suffrage universel a été arraché par les travailleurs afin d’élargir leurs autres droits démocratiques – liberté d’association, de publication et de mener des actions sociales – pas pour les limiter. En revanche, ce sont précisément les ancêtres de ceux qui aujourd’hui invoquent les élections dans le but de limiter nos autres droits qui, à l’époque, ne se sont pas privés pour emprisonner quelques travailleurs protestataires de temps à autre ou même en assassiner. Si aujourd’hui, le gouvernement invoque sa majorité parlementaire, cela montre surtout son mépris pour la démocratie: ils ne veulent plus que la nécessaire démocratie d’en bas puisse corriger la démocratie de façade de ceux qui peuvent se payer la meilleure campagne publicitaire.

Notre plan d’action ne se limite pas à l’instauration d’un impôt sur la fortune, il vise à renverser ce gouvernement des riches par la grève. Ce gouvernement ne peut et ne va, en effet, rien concéder, sinon il saperait lui-même sa raison d’être. Les salariés, chômeurs, retraités, malades, personnes handicapées seront plumés de même que beaucoup de petits indépendants. Le saut d’index, les attaques contre les pensions des fonctionnaires, contre les services publics, contre les chômeurs et contre le droit de grève sont accompagnées de nombreuses mesures plus petites. Le gouvernement soutient que la compétitivité des entreprises sera ainsi restaurée et que des dizaines de milliers d’emplois seront créés. Mais les entreprises disposent encore de 240 milliards d’euros de réserves qu’elles ne veulent pas investir. Mercredi prochain, Bpost reversera 208 millions d’euros à ses actionnaires, 85% des bénéfices des dix premiers mois de 2014. Le gouvernement ne le sait que trop bien, puisque la moitié des dividendes livrés par Bpost vont à l’Etat. Aucun ministre ne dit combien d’emplois cela créera :  »Nous vivons dans une économie de marché, pas dans une économie planifiée. » Cela montre combien une économie planifiée peut offrir des garanties, le PSL approuve l’approche, pour autant que ce soit démocratiquement organisé et pas imposé d’en haut comme à l’époque du Bloc de l’Est.

Plus que jamais, nous disposons d’arguments pour convaincre nos collègues. Des tracts et des discussions sont indispensables sur les lieux de travail, mais aussi et surtout des assemblées générales du personnel pour expliquer les mesures gouvernementales, pour faire l’évaluation du plan d’action, pour préparer les actions mais aussi pour clarifier qu’il ne s’agit pas d’une grève  »des syndicats », mais de chacun d’entre nous, assistée par les syndicats.

Les syndicats, de leur côté, ont intérêt à ce que se développe une dynamique qui implique tout le monde dans l’organisation du plan d’action. Pourquoi, dans les secteurs et les régionales, ne pas organiser des assemblées générales ouvertes en front commun syndical afin d’évaluer la grève et de discuter des moyens de faire du 15 décembre un succès sans précédent? Pourquoi ne pas également planifier des assemblées générales après le 15 décembre pour faire démocratiquement l’évaluation et voir comment procéder après nouvel an ?

Le point le plus faible de notre plan d’action reste la question de l’alternative. La coalition de droite dure souligne subtilement que le gouvernement précédent n’a pas introduit d’impôt sur la fortune. Il est vrai que si nous balayons Michel I par la grève, nous freinerons également fortement du même coup la politique de casse sociale du prochain gouvernement, qu’il s’appelle Di Rupo II ou Peeters I. Mais ce mouvement a un potentiel bien plus grand que de simplement assurer le retour d’une tripartite au pouvoir. Ce serait une déception.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’un gouvernement qui défend aussi fermement les intérêts des travailleurs que le gouvernement actuel défend ceux des patrons. Nos assemblées du personnel ne doivent pas se limiter à l’évaluation et à la préparation des actions, elles pourraient contribuer à l’élaboration d’une véritable alternative en construisant et en faisant vivre par la base – par entreprises et par secteurs – le cahier de revendications des travailleurs. En se rabattant toujours sur le moindre mal – la social-démocratie pour la FGTB, la démocratie chrétienne pour l’ACV et les verts pour certains autres – nous n’avons fait que préparer le lit pour l’arrivée de la droite dure au pouvoir. Le mouvement des travailleurs mérite de meilleurs représentants. La FGTB de Charleroi & Sud Hainaut appelle depuis deux ans à rompre avec la social-démocratie et les Verts pour s’unir dans un vaste parti de lutte de la gauche. Le PSL reste disponible et veut entièrement coopérer.

Le parti Socialiste de Lutte défend

  • Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
  • Pas de sape des contrats de travail pour la sous-traitance, le recours à l’interim ou d’autres boulots précaires !
  • Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
  • Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
  • Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
  • Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire ! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
  • Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité ! L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’offrent aucune garantie d’emplois. Pour une économie planifiée et contrôlée démocratiquement par la collectivité : pour un socialisme démocratique et moderne !
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Première page de Lutte Socialiste