La jeunesse renoue avec le mouvement des travailleurs

ls197_verso02Le 6 novembre, la jeunesse est descendue dans la rue, aux côtés d’environ 150.000 travailleurs. Des élèves et des étudiants ont battu le pavé pour revendiquer un avenir qui aille vers une amélioration plutôt qu’une dégradation des conditions de vie. Contrairement aux à priori, la jeunesse en lutte a les pieds sur terre : nous voulons pouvoir étudier, travailler et vivre dans de bonnes conditions. Pourtant ces revendications – qui de l’opinion de tous ne sont pas exubérantes – sont de moins en moins rencontrées.

Par Emily (Namur), article tiré de Lutte Socialiste, n°197

Pour un enseignement et des conditions de vie décents

Dès la rentrée prochaine, le minerval en Flandre sera plus élevé de 42% et il augmentera l’année suivante côté francophone. De plus, les aides à la réussite disparaissent dès à présent. Lorsque le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (PS-CDH) parle d’enseignement d’excellence, c’est à une élite qu’il le destine. Pour s’opposer à cette logique, les élèves en résistance de Gand avaient voté leur participation à la manifestation nationale contre l’austérité et sont descendus en nombre dans les rues de Bruxelles aux côtés de jeunes des autres régions du pays!

Si les obstacles pour étudier s’accentuent, trouver un emploi n’est pas plus facile, cela prend en moyenne près de 9 mois. Pourtant, nous devons, depuis Di Rupo 1er, attendre 1 an pour toucher une maigre allocation d’insertion, désormais limitée à 3 ans dans le temps. Comme si les 25.000 exclusions au 1er janvier 2015 (et celles d’après…) qui en résultent ne suffisaient pas, Michel 1er en rajoute une couche : rien pour les moins de 21 ans sans diplôme et rien pour les plus de 25 ans. C’est 8000 jeunes qui, chaque année, n’auront plus accès à cette allocation.

La jeunesse entre en résistance et s’organise

Face aux attaques qui assaillent la jeunesse, un bloc de plus de 2.000 jeunes en résistance a ouvert la manifestation du 6 novembre. Au côté des jeunesses syndicales et de diverses organisations de gauche, on retrouvait de nombreux élèves, étudiants et jeunes travailleurs avec et sans emploi, francophones comme néerlandophones, qui participaient souvent à leur première manif. Ce fut pour tous une expérience extraordinaire de se rendre concrètement compte de la force du nombre du mouvement des travailleurs, des jeunes et des allocataires sociaux. Il était clair pour la large majorité que nous ne manifestions pas juste contre Michel 1er, mais aussi contre chaque mesure qui met en péril notre avenir.

Les politiciens des partis traditionnels sont les marionnettes de la classe dominante : celle des capitalistes qui accaparent toujours plus de richesses. Il résulte inéluctablement de ce système des pénuries et l’austérité pour les 99%. Pour le dénoncer, plusieurs centaines de jeunes, dont faisaient partie les Étudiants de Gauche Actifs, ont occupé les locaux de la Fédération des Entreprises Belges (FEB) dès la fin de la manif. Nous en avons profité pour faire une Assemblée générale – qui a pris la forme d’un tribunal pour ‘‘juger’’ la FEB. Ces AG sont essentielles pour une prise de décision depuis la base et pour la participation de tous au mouvement. La force du nombre est un potentiel qui ne peut se concrétiser qu’en s’organisant. Des Assemblées générales, nous devons donc en organiser dans chaque école, unif et lieu de travail. Après chaque action, il est essentiel de décider démocratiquement quelle sera l’étape de lutte suivante.

Pour une alternative politique crédible au capitalisme

Par la grève, rappelons à tous que c’est nous qui produisons les richesses, pas le grand patronat et les spéculateurs. Si renverser le gouvernement est un objectif d’ampleur et que remettre en question le système est important, il est essentiel de mettre en avant une alternative politique crédible. Nous ne voulons pas faire tomber Michel 1er pour le remplacer par un Di Rupo 2. Avec les EGA et le PSL, nous voulons, au contraire, un gouvernement des travailleurs, des jeunes et des allocataires sociaux. Nous revendiquons une société basée sur les besoins des 99% et non sur les profits des super riches, c’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.

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