Le 25 mai aura finalement lieu une journée de grève nationale à La Poste, après plusieurs mois de petites actions locales et spontanées du personnel contre les différentes « réformes » telles que Géoroute. En 2006, il y a eu pas moins de 241 grèves. Après autant d’actions locales, il est grand temps de passer aux actions nationales.
Le CAP aux côtés des postiers
Sur les listes du CAP, il y a beaucoup de « simples » travailleurs. Parmi eux, il y a évidemment aussi des postiers ou d’ex-postiers. Quatre d’entre eux sont ainsi candidats sur les listes.
« Merci pour votre soutien »
Un postier a réagi sur le site du CAP: « Merci pour votre soutien au personnel de La Poste, vous êtes les seuls à prêtez l’oreille aux revendications du personnel. Bien que j’avais déjà en tête de voter pour vous le 10 juin, je vais maintenant aussi essayer de convaincre le plus de monde possible de faire de même. Le CAP est un parti qui est absolument nécessaire pour ceux qui doivent gagner leur pain en travaillant. Le CAP est absolument nécessaire dans cette société de profits et de moi-je, moi-je et moi-je. »
Pression au travail
En terme de personnel, c’est l’hémorragie à La Poste : il y avait 43.000 salariés en 1998, la direction veut arriver à seulement 30.000 en 2008. En 2005, La Poste a déjà reçu le titre peu enviable de champion des licenciements avec 2.255 emplois perdus.
Les coupes budgétaires ont été faites sur le dos des travailleurs. Beaucoup d’intérimaires ont été embauchés – en 2006, La Poste était l’entreprise où le plus d’heures de travail intérimaires ont été prestées (1,1 million d’heures de travail !) – pour le reste, le personnel doit travailler avec plus de flexibilité, c’est-à-dire faire autant de travail avec moins de personnel.
C’est à cela qu’ont servi des « réformes » comme Géoroute qui a « adapté » les tournées des facteurs. Mais les centres de tri ont aussi souffert. Les syndicats estiment que 100 millions d’euros d’ « assainissement » ont été faits sur le dos de l’ensemble du personnel (facteurs, services d’entretien, employés des centres de tri,…).
Profits records, services démantelés
Pendant ce temps, la direction peut s’octroyer des primes élevées et un paquet d’actions. Les actionnaires sont d’ailleurs très heureux : en 2006, les profits nets de La Poste ont atteint 96,1 millions d’EUR, dont 42,4 millions payés en dividendes. CVC et la Poste danoise ont reçu 20 millions d’EUR.
Les membres de la direction ne sont pas en reste. Avec 0,9 million d’EUR par an, Johnny Thijs n’est peut-être pas le topmanager le mieux payé mais, avec 2.500 EUR par jour, il gagne chaque jour (weekends inclus) à peu près le double de ce qu’un postier gagne net par mois.
Pour augmenter les profits, le personnel paie cash. En conséquence, le service se détériore. Cette année, à peu près 270 bureaux de poste vont disparaître pour être remplacés par des « points-poste ». Evidemment, ces points-poste ne vont pas offrir le même service mais la direction ne considère pas cela pas comme une priorité.
Solidarité entre usagers et personnel
Des campagnes locales contre la fermeture des bureaux de poste se sont développées dans beaucoup d’endroits, principalement en Flandre mais aussi dans la région de Mons, à Liège,… (voir aussi l’encadré sur Schaerbeek). A l’occasion d’une grève à Gand, le CAP a mis sur pied une campagne de solidarité avec des affiches à mettre aux fenêtres du quartier pour montrer le soutien au personnel de La Poste en grève.
Ce large soutien est essentiel pour le personnel : les usagers des services de La Poste subissent aussi les conséquences des attaques sur le personnel et le service.
En entrant ensemble en action, travailleurs et usagers peuvent faire grandir la résistance contre les plans et les mesures déjà appliquées par la direction de La Poste. En plus, cela peut mettre l’accent sur la nécessité d’actions de protestation nationales. La grève nationale de La Poste du 25 mai peut être à la base d’une résistance coordonnée nationalement. Et le CAP peut jouer un rôle dans ce processus, tant parmi les membres du personnel que parmi les usagers.