Namur : combattre par l’action l’austérité sans fin

Les perspectives budgétaire communales pour l’horizon 2015-2020 sont désormais connues. Au menu des namurois : austérité à tous niveaux et dans tous les services. Voici la réaction de la section namuroise du PSL face à ce plan budgétaire.

Une austérité longue de 8 ans déjà

Depuis 8 ans déjà, le budget communal namurois est astreint à l’austérité. Selon les édiles communaux, nous allons devoir endurer encore 5 ans d’austérité à un rythme encore plus soutenu, dans le but d’atteindre le fameux équilibre budgétaire.

Maxime Prévot explique dans la presse que les coupes budgétaires ne coûteront que 19 euros par personne. Ce qu’il raconte illustre les capacités de mensonge et de cynisme dont la majorité communale peut faire preuve. En effet, tout Namurois petit ou grand paiera ces 19 euros, le coût par ménage sera donc bien plus élevé. Mais nous y voyons aussi un nouvel exemple du fossé grandissant entre les élus et la population. Nous subissons déjà l’austérité à tous les autres niveaux de pouvoir, avec des difficultés croissantes pour trouver un emploi stable et vivre correctement de son salaire ou, pire encore, de son allocation. Ajouter de l’austérité à l’austérité va d’autant plus déprimer le pouvoir d’achat de la majorité sociale.

Face à ce constat, le bourgmestre et sa majorité tentent de se dédouaner en rejetant la responsabilité de l’austérité communale sur des « causes externes ». Pourtant, rappelons que Maxime Prévot – bourgmestre en titre de Namur – est également le numéro 2 du gouvernement wallon. Le sous-financement structurel de l’ensemble des communes de Wallonie est de la responsabilité directe du PS, du CDH, du MR, et d’ECOLO qui se sont succédé au pouvoir.

Des mesures « à la Thatcher »

Près de 10% de l’emploi communal namurois sera perdu d’ici la fin de la législature. C’est 123 emplois qui passeront à la trappe suite à la décision de ne pas remplacer les départs d’agents communaux. Cela ne va-t-il pas affecter les travailleurs restant et donc également le service aux citoyens ? Les élus ne le pensent pas, c’est dire le peu de considération qu’a la majorité communale pour ses travailleurs !

En réalité, l’austérité locale va tous nous toucher : personnel communal, secteur associatif et population namuroise.

  • Diminution de 14,5% des dépenses de fonctionnement.
  • Non-remplacement des agents communaux, soit 123 emplois perdus.
  • Diminution de la marge de croissance de la dotation des CPAS.
  • Diminution de la dotation de la zone NAGE et de la zone de police.
  • Diminution de 10% des subsides dévolus aux ASBL.
  • Augmentation de l’additionnel à l’IPP (impôt communal qui s’ajoute à l’impôt sur les personnes physiques) qui va atteindre les 8,5%.
  • Augmentation de la taxe sur les égouts.

Alors que la commune de Namur a injecté de l’argent dans Dexia pour sauver les actionnaires, il semble que c’est à la population Namuroise qu’on impose d’en payer les frais.

Choisir son camp

A son époque, Alphonse Allais disait ceci : « Il faut prendre l’argent là où il est : c’est-à-dire chez les pauvres. D’accord ils n’en n’ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux… »

La majorité CDH-MR-ECOLO semble appliquer avec beaucoup de cynisme cet aphorisme. Elle a choisi de faire payer la crise à la majorité sociale, afin d’épargner la minorité aux commandes de l’économie qui n’a fait que s’enrichir ces dernières années.

Au PSL, nous partons du point de vue opposé. Si nous pensons aussi que nous devons aller chercher l’argent là où il se trouve, c’est dans les poches de la minorité sociale de super-riches qu’il faut le prendre. Ces derniers profitent de la crise pour continuer leur festin sans apporter aucun progrès social, écologique ou démocratique à la société. 240 milliards d’euros dorment dans les coffres des banques et des grosses entreprises belges. C’est cette fortune créée par les travailleurs qu’il faut activer pour répondre aux besoins sociaux de la majorité.

Nous sommes évidemment conscients que ce n’est pas par des incantations que cela arrivera. C’est pourquoi nous voulons établir un rapport de force pour refuser l’austérité communale et celle de tous les autres niveaux de pouvoir.

Une bonne manière d’y arriver serait de mettre sur pied un comité anti-austérité namurois qui regrouperait les délégations syndicales des travailleurs communaux, le secteur associatif, les partis politiques qui refusent l’austérité à tous les niveaux et tous les citoyens qui veulent lutter contre ces mesures. Ce comité s’organiserait par des assemblées générales où la discussion serait démocratique et respectueuse des différentes sensibilités. Il pourrait informer et lancer des actions de mobilisation de l’ensemble de la population namuroise (manifestations, interventions au conseil communal, grèves des agents communaux et de la population, campagnes de non-paiement,…) qui fassent tomber cette majorité communale.

La section namuroise du PSL est prête à contribuer à ce type de mouvement et appelle à un premier rassemblement devant le conseil communal du 11 décembre prochain pour en discuter.

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