Action de sensibilisation des travailleurs de BM&S sur le site de Liers (Liège).

Après l’action à la gare du midi ce lundi (voir notre rapport), la lutte des travailleurs de BM&S continue après plus de trois mois de grève.

Par Nicolas M. (Bruxelles)

Dans notre dernier rapport nous écrivions que depuis le blocage du site de Schaerbeek par la grève des travailleurs, la firme BM&S, avec la complicité de la SNCB, achemine vers d’autres site une partie des trains censés être nettoyés à Schaerbeek. Les travailleurs de BM&S avaient donc mis en avant assez rapidement la nécessité d’aller visiter les travailleurs des autres sites pour discuter de cette situation, du comportement de la direction BM&S, et ainsi pouvoir construire la solidarité entre les travailleurs des différents sites et discuter leur blocage.

Une chose que nous mettions en avant avec le PSL dans le Comité de Soutient à la grève chez BM&S était qu’il fallait notamment discuter et décider d’un plan d’action pour construire la lutte. Malgré la volonté des grévistes d’aller visiter les autres sites, aucune date n’était encore sortie. Ce mercredi matin, donc, les travailleurs ont fait le voyage de Bruxelles à Liège pour visiter le site de Liers.

Sur place, l’accueil a été très bon. Du côté des travailleurs SNCB du site déjà, qui avaient entendu parler de cette grève à Schaerbeek et ont pris le temps de prendre des nouvelles. Egalement du côté des travailleurs de BM&S du site de Liers, attentifs dans les discussions avec leurs collègues de Bruxelles victimes des méthodes brutales de BM&S.

Même travail, même contrat, même salaire, même combat !

Il a été notamment discuté des différents contrats au sein de la firme, notamment la présence de CDI à côtés des intérims. Sur place à Liers plusieurs travailleurs sont sous contrats intérims depuis des mois, voire plus d’un an pour l’un d’entre eux. Un seul en fait a un réel CDI. Tout cela pour dire que les travailleurs de Schaerbeek en grève ont expliqué que BM&S avait été plus prompt à signer des CDI avec les travailleurs embauchés pour briser la grève qu’ils ne le sont avec les travailleurs depuis trop longtemps intérimaires au sein de la société.

Cette situation illustre les problèmes que représente la libéralisation des services publics et la sous-traitance par des firmes privées. C’est utilisé pour casser les statuts et les conditions de travail et diviser les travailleurs d’un même site. La discussion a été riche et chacun était convaincu que la situation n’avait pas de sens. Chaque jour les trains de la SNCB doivent être nettoyés. Il y a donc du travail toute l’année. Cela n’a aucun sens de ne pas signer de CDI et de continuer avec des missions intérims semaine après semaine. Le patronat ne recherche pas une stabilité pour l’avenir des travailleurs et de leur famille, il ne recherche que d’avantage de flexibilité. Avec l’intérim les travailleurs sont menacés constamment de ne pas être réembauchés la semaine suivante.

La défense des trois intérimaires de Schaerbeek licenciés et la revendication de leur octroyer des CDI constituent un exemple important pour unir les travailleurs en lutte.

Stop à la privatisation des services publics !

La solidarité de cheminots de Bruxelles est importante dans cette lutte. Il faut maintenant l’élargir. Tout le rail est menacé par la libéralisation, l’exemple de BM&S illustre ce que seraient les conséquences pour les cheminots.

La visite de sensibilisation s’est très bien passée et a enrichi le combat à BM&S, mais ne laissons pas les travailleurs de BM&S lutter seuls! Des liens commencent à être tissés entre les différents sites, la volonté d’en visiter d’autres est présente. La même chose pourrait être mise en place chez les cheminots même. Après les actions de solidarité à Bruxelles – la dernière s’étant déroulée gare du midi ce lundi 24 novembre – une campagne de sensibilisation pourrait être menée à travers tout le groupe, spécifiquement là où un site BM&S existe, en liaison avec le plan d’action en front commun vers la grève générale du 15 décembre.

Pour gagner cette lutte nous devons bloquer les sites de la firme afin de la faire plier et de l’obliger à réintégrer les 5 licenciés de Schaerbeek.

Un tel plan d’action serait également saisi pour remporter l’octroi de CDI pour les intérims et ce pour tous les intérims des différents sites. Ce blocage, ne laissons pas les travailleurs de BM&S le faire seul. Sur la lancée des actions de la CGSP cheminots de Bruxelles, impliquons les travailleurs de la SNCB. De plus, comme on le voit dans le Comité de Soutien, des travailleurs et syndicalistes d’autres secteurs sont également solidaires. Trois mois de grève, c’est largement assez : tous ensemble, faisons plier BM&S!

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