Elections fédérales : Le Comité pour une Autre Politique se présente

Le 10 juin approche, les électeurs sont l’objet de toutes les attentions. Mais sur la politique à suivre, bien peu de controverses existent entre les messieurs-dames de l’élite politique: le train de la casse sociale doit continuer à prendre de la vitesse. Notre vote définira, au mieux, la couleur de l’emballage : rouge, bleu, orange, vert ou brun ? Pour décider de cela, quelques millions d’euros payés par les contribuables glisseront par-dessus ou dessous la table.

Eric Byl

Cela fait déjà 25 ans qu’on serre nos ceintures au nom de l’intérêt général, seule méthode – paraît-il -pour garantir la compétitivité de nos entreprises et donc notre emploi. Les moments plus calmes ont été chirurgicalement éliminés de nos journées de travail. Le travail intérimaire et les heures supplémentaires remplissent doré-navant les pics de production. Finie donc la possibilité de reprendre son souffle de temps à autre. Chaque minute doit être rentabilisée. Faut-il s’étonner que les infarctus et les dépressions augmentent ? Faut-il s’étonner du nombre grandissant de suicides sur le lieu de travail ? Combien d’accouchements prématurés sont la conséquence du stress ? Quelle sécurité les jeunes ont-il encore? Comment pouvons nous défendre nos conditions de travail si l’un bosse pour un bureau d’intérim et l’autre pour un sous-traitant ?

Celui qui espérait compenser ses efforts en s’arrêtant de travailler quelques années plus tôt peut l’oublier depuis l’introduction du Pacte de ‘’Solidarité’’ entre les Générations. Travaillez plus longtemps ! Recevez un salaire plus bas ! Continuez à être disponibles ! C’est bien de cela dont il s’agit, afin que l’offre sur le marché du travail soit assez grande pour permettre aux patrons de pousser les salaires vers le bas. Les chômeurs sont obligés, sous peine de s’ôter le pain de la bouche, d’accepter n’importe quel job à n’importe quelle condition, comme par exemple les chèques services. Demain ce sera le tour des prépensionnés. Tout cela s’appelle « l’Etat social actif », une invention du “socialiste” Vandenbroucke.

Pourtant jamais les profits des entreprises n’ont été aussi élevés. En 2006, les 19 plus grandes entreprises ont réalisé un profit cumulé de pas moins de 27 milliards d’euros. L’année précédente, les 100 plus grosses devaient encore se contenter de 18 milliards d’euros et, il y a 25 ans, toutes les entreprises ensemble ne réalisaient « seulement » qu’un profit, alors record, de 40 milliards de FB soit 1 milliard d’euros. Les profits ont été multiplié par 27 au cours de ces 25 dernières années. Les salaires ont eux presque triplé pendant cette période mais, après déduction des hausses de prix, il ne reste quasiment rien de cette augmentation.

Les dirigeants d’entreprises se sont offerts l’année passée une hausse salariale moyenne de 22%. Visiblement, la norme salariale ne s’applique pas à eux. « Un dirigeant d’une PME doit se « contenter » de 150.000 euros sur base annuelle », se défendent-ils. Est-ce que ces managers se rendent bien compte du peu qu’ils paient leurs travailleurs ou du peu avec lequel les retraités et les chômeurs doivent essayer de vivre ?

Les politiciens traditionnels savent que le mécontentement grandit. Ils vont utiliser l’argent de nos impôts afin de l’étouffer pendant la campagne électorale avec des centaines de milliers de tracts, de brochures et d’affiches en quadrichromie. Et ils pourront probablement encore s’en tirer cette fois-ci.

Mais, sous ces tonnes de propagande des grands partis, les germes d’une nouvelle force politique grandissent : le Comité pour une Autre Politique. Celui-ci a vu le jour loin du cirque médiatique à l’occasion de la résistance dans les entreprises, les écoles et les quartiers populaires. Malgré ses moyens très limités, le CAP exprime le besoin d’une autre politique ressenti par la grande majorité de la population.

Le 10 juin, chaque vote pour le CAP sera important et permettra de le faire un peu mieux connaître. Mais nous voulons surtout utiliser cette campagne pour poser les fondations d’une nouvelle force qui pourra, soutenue par la grande majorité de la population, mettre fin à 25 années de politique d’austérité.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai