Avec les grèves régionales, en route vers la plus grande grève générale de l’Histoire de Belgique !

Grève pour faire tomber Michel Ier et toute la politique d’austérité !

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Nous avons vu ce 6 novembre défiler une manifestation de colère comme nous n’en avions jamais vu auparavant. C’était la plus grande manifestation syndicale depuis celle de 1986 qui avait porté le coup de grâce au gouvernement de droite de l’époque. Trente ans plus tard, les médias de l’establishment reconnaissent qu’il devait y avoir 250.000 manifestants à ce moment-là. En suivant la même logique, ils écriront sans doute dans quelques années qu’il y a eu plus de 150.000 manifestants ce 6 novembre 2014, plutôt que de se contenter de ‘‘plus de 100.000’’.

Par Geert Cool, édition de Lutte Socialiste n°197

Une manifestation phénoménale

L’immense unité et la large implication dans la résistance active contre ce gouvernement de droite dure ont été très clairement visibles dans les rues de Bruxelles ainsi qu’auprès des dizaines de milliers de collègues qui n’ont pas pu y participer. Des mesures exceptionnelles ont, de ce fait, été utilisées afin de tenter de casser cette unité et ce soutien large pour la grève. Des émeutes ont été mises en scène et un barrage de propagande médiatique nous a abreuvés des jours durant de récits portant sur la violence des manifestants. Cela avait pour objectif d’associer l’idée de grève et de manifestation avec celle d’émeutes violentes. De plus, on cherche à semer l’illusion que des concessions pourraient être obtenues, comme l’a illustré la discussion portant sur l’impôt sur les plus-values (une porte qui a cependant vite été =refermée).

Cette stratégie est bien connue : criminaliser et calomnier le mouvement tout en tentant de reprendre la main en faisant quelques concessions symboliques. Cela fait penser à la manière dont les jeunes anti-globalisation du début du 21e siècle avaient été présentés comme n’étant rien d’autre qu’un cirque ambulant d’émeutiers lanceurs de cailloux, pour finalement être rebaptisés ‘‘altermondialistes’’. L’establishment politique tout entier avait ensuite affirmé qu’eux aussi étaient adeptes de ‘‘l’altermondialisme’’. Aucune promesse faite en ce temps n’a changé quoi que ce soit. Le capitalisme a continué sur sa lancée comme si de rien n’était. Les spéculateurs ont eu les coudées franches et tout cela nous a conduits à la crise financière de 2007-2008, pour laquelle ‘‘la société’’ (c’est-à-dire nous) a été appelée à payer le prix fort.

Il en va de même avec les ‘‘concessions’’ actuelles. Si l’idée d’un impôt sur les plus-values a tout de suite été balayée, il n’est pas exclu que des pas dans cette direction soient effectivement entrepris. Il ne faut pas non plus négliger la possibilité que le gouvernement de droite revienne sur quelques-unes de ses mesures. La hausse de l’âge de la retraite n’est par exemple pas d’application avant 2025. L’espace existe donc pour des concessions temporaires sur des mesures destinées à être ensuite réintégrées bien plus vite qu’elles n’avaient été retirées. Un âne peut se laisser guider par une carotte. Nous devons être plus malins que ça, d’autant que nous ne sommes même pas certains de la recevoir, cette carotte. ‘‘Les syndicats peuvent manifester, nous ne reculerons pas, jamais’’, annonçait ainsi Zuhal Demir (une pointure de la N-VA) la veille de la manifestation.

Ce gouvernement ne reculera pas. Il nous faut le renverser, mais pas pour le remplacer par un autre gouvernement austéritaire. Di Rupo a expliqué que 70 % des mesures de ce gouvernement étaient issues de son gouvernement. Nous devons défendre une alternative à l’austérité : un gouvernement de rupture avec la politique anti-travailleurs, un gouvernement dont la priorité sera les intérêts de la majorité de la population et non pas la maximalisation des profits d’une infime élite. C’est ce que signifie pour nous la lutte pour une alternative socialiste démocratique.

Des assemblées du personnel pour évaluer et mobiliser

Faire progresser le plan d’action exige d’impliquer autant de collègues que possible pour repousser chaque tentative d’isoler ou de diviser notre mouvement. Nous devons également tout faire pour mieux organiser notre grève. Pour la manifestation du 6 novembre, le PSL défendait déjà la tenue d’assemblées du personnel pour voter le plan d’action, chose réalisée dans une série d’entreprises.

Les prochaines étapes de ce plan d’action nécessitent l’élargissement de ces méthodes. Une assemblée du personnel peut évaluer la manifestation, répondre aux doutes éventuels concernant les violences, et surtout mobiliser sur base de l’énorme succès du 6 novembre. Avec des assemblées générales du personnel, les journées de grève régionales et nationale peuvent acquérir un contenu plus concret. Cela nous offre un véritable forum pour discuter de la réaction du gouvernement, de nos revendications et de notre alternative. Car oui, une alternative existe ! Que voulons-nous exactement dans notre entreprise et notre secteur ? Élaborer notre politique alternative à partir de la base renforcera le mouvement. À long terme, cela prépare même les bases à partir desquelles nous pourrions reprendre en mains le contrôle de toute la société.

Les assemblées du personnel nous permettent de discuter de notre stratégie à chaque nouvelle étape du plan d’action tout en faisant participer systématiquement plus de collègues. Il est ainsi possible de progresser, de renforcer les grèves régionales et d’enfin parvenir à faire de la journée du 15 décembre la plus grande journée de grève générale de l’Histoire du pays.

Après le 15 décembre : pousser la lutte de l’avant

Ce gouvernement n’est prêt ni à reculer, ni à tomber sans qu’on ne le pousse. Il est possible que le plan d’action des prochaines semaines ne suffise pas et qu’il faille ensuite passer à l’étape supérieure. Le patronat et son gouvernement de droite espèrent que les fêtes entraineront une période de calme après laquelle le mouvement se dissipera. Ce danger existe, mais au vu de l’ampleur des attaques, il est plus probable que la lutte reprenne dès janvier.

Fin 2011, Nico Cué, du syndicat des Métallos Wallonie-Bruxelles, avait proposé une grève de 24 heures qui aurait dû être suivie d’une grève de 48 heures, voire d’une grève de 72 heures si le gouvernement ne réagissait pas. Cette proposition n’a pas été mise en pratique. Toutefois, un plan suivi et conséquent, dans lequel on ne laisse pas trop de temps passer entre deux actions, nous permettrait de maintenir la pression jusqu’à la chute finale du gouvernement. Le 6 novembre, nous avons montré la force de notre nombre. Le 15 décembre, nous pouvons mobiliser pour la plus grande journée de grève générale qu’ait jamais connue la Belgique. Si rien ne change, il nous faudra continuer à amplifier et intensifier les actions !

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