Les attaques nous concernent tous, une lutte unitaire est nécessaire pour faire chuter ce gouvernement !

anvers‘‘C’est maintenant qu’il faut y aller, après ce sera trop tard !’’ Ce sont les mots d’un étudiant du secondaire, prononcés lors de l’assemblée générale bondée qui a pris place après la grève des écoles à Gand ce 22 octobre.

Par Els Deschoemacker

Il a poursuivi en disant qu’il fallait lier les actions des étudiants du secondaire et du supérieur au plan d’action national des syndicats. Il n’a pas été jusque-là, mais le ton employé impliquait clairement que si nous avions à notre disposition un front uni des travailleurs et des étudiants, nous serions un millier de fois plus forts pour remporter la victoire. Même son de cloche lors des assemblées syndicales de masse organisées avant de préparer les actions de grève. ‘‘Tous les syndicats en front commun contre ce gouvernement’’, résumait à Anvers le président de la FGTB, Rudy De Leeuw.

Ces deux anecdotes expriment un sentiment d’urgence vis-à-vis de l’action mais aussi la compréhension du caractère antisocial des mesures des autorités ainsi que du potentiel d’un bon plan d’action syndical national pour envoyer valser ce gouvernement.

Avant même que le gouvernement ne soit formé, les étudiants de Gand étaient déjà descendus dans la rue contre l’austérité dans l’enseignement. Pareil pour la police. Le secteur de la culture s’est organisé, avec entre autres la campagne “Hart boven Hard” en Flandre contre les importantes réductions de subventions. Ces dernières semaines, le sentiment d’urgence était aussi très grand parmi les cheminots, qui ont décidé de ne pas attendre le plan d’action national avant de partir en action.

Une telle pression est inédite depuis les années ‘80. La grève générale du 15 décembre ne sera pas la première depuis lors. Une des plus grandes grèves générales de l’histoire de notre pays a eu lieu contre le Plan Global, en 1993. Le Pacte des générations a connu deux grèves générales en 2005 et le gouvernement Di Rupo en a affronté une en 2012. Toutes ces grèves ont eu leur effet. Elles ont toutes permis d’adoucir les attaques, qui auraient pu être bien pires. Mais aucune d’entre elles n’a véritablement repoussé l’attaque, encore moins conduit à la chute du gouvernement. L’argument ultime de la direction syndicale pour empêcher l’éruption de la grève politique et pour, au final, faire cesser le mouvement avec une décision prise au sommet était que ces gouvernements étaient les plus à gauche possibles et que leur chute allait entrainer l’arrivée d’une coalition encore plus à droite.

Aujourd’hui, cet argument ne prend pas ! Nous avons face à nous le gouvernement le plus à droite depuis les années ‘80, et nous allons le sentir. Le caractère antisocial de ce gouvernement est très bien perçu, et même la direction syndicale a cette fois ouvert grand la porte à une dynamique capable de mener à la construction d’un véritable rapport de forces entre les syndicats et le gouvernement.

Cette épreuve de force peut être remportée, ce gouvernement peut chuter.

Mais cela exigera des efforts conscients et déterminés pour aller vers l’unité la plus grande possible dans l’action. Ce besoin d’unité est perçu de manière instinctive, mais peut aussi se retrouver sous pression. L’unité entre étudiants et travailleurs dans secondaire et le supérieur en Flandre peut et doit être organisé sur les écoles via des assemblées générales afin de discuter ensemble de l’application du plan d’action jusque dans ses moindres détails. Il en va de même plus globalement, jusqu’à la moindre entreprise. Il faut convoquer des assemblées du personnel, en front commun, tous ensemble ; ouvriers et employés ; verts, rouges et bleus. Mais il faut aussi des assemblées générales au niveau de chaque ville pour réunir les délégués des assemblées d’écoles et d’entreprises afin de continuer à forger cette unité.

Ce gouvernement va tout faire pour briser la solidarité en essayant de conclure des compromis avec tel ou tel groupe pris séparément. Les médias flamands fulminent aujourd’hui contre les cheminots wallons entrés en lutte, avec pour seul but de faire passer ces militants pour des sauvages. A toutes ces tentatives de rompre le front uni doivent faire face une propagande efficace, des actions audacieuses et des slogans rassembleurs et qui sonnent juste. La visite de solidarité de syndicalistes anversois aux assemblées syndicales et aux actions à Liège ont été un bon exemple de la manière de procéder, cela contribue à renforcer la conscience des militants.

Ce gouvernement peut chuter, mais cela exige une solidarité d’acier et l’unité la plus forte de la part de l’ensemble de la classe des travailleurs belges : jeunes et vieux, francophones et néerlandophones, d’origine belge ou immigrée, hommes et femmes : tous ensemble contre ce gouvernement antisocial !

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