Une manifestation nationale qui a illustré la force de notre nombre.

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Le plan d’action syndical commence bien!

Tous les médias déclarent que plus de 100.000 manifestants étaient présents. C’est vrai, cette manifestation était réellement massive. A Bruxelles-Nord, les premiers manifestants sont partis vers 10h30 et les derniers n’ont suivi leurs traces qu’à 14h30 ! 100.000 personnes, c’est à n’en pas douter une sous-estimation. Les directions syndicales parlent de 120.000 participants et peut-être même il y avait-il beaucoup plus de monde.

Les dizaines de milliers de manifestants étaient venus de tout le pays. Parfois, il a fallu laisser trois trains partir avant de pouvoir monter dans un autre, tous simplement en raison de l’affluence massive. Certains trains sont directement partis vers Bruxelles-Midi puisque la gare du Nord était bondée.

Loin d’être un évènement anodin, la manifestation fut une expression de la résistance de masse contre un gouvernement profondément détesté. Des dizaines de milliers de collègues de manifestants se sont dit désolés de ne pas être là. Aujourd’hui, très clairement, nous avons vu quelle était la puissance de notre nombre.

Comme il fallait s’y attendre, les médias n’ont pas manqué de rapidement faire du tapage autour de n’importe quelle forme d’incident : des gens attendaient leur bus en vain à l’arrêt, la circulation était perturbée dans et autour de la capitale, etc. Le fait que les provocations policières aient dû essuyer la riposte des dockers a été suffisant pour parler d’émeutes et, bien entendu, pour ne plus parler que de ça. L’attention médiatique démesurée qui a été accordée à cet épisode est à considérer comme une tentative désespérée de nuire au large soutien dont jouit la résistance sociale contre ce gouvernement de droite dure. Nous ne pouvons nous laisser prendre à ce piège.

Mais la rhétorique de division et la propagande antisyndicale ont aujourd’hui eu moins d’impact qu’à l’accoutumée. Les raisons derrière ce constat sont évidentes : le gouvernement de droite dure a lancé une offensive en règle contre tous les travailleurs et les allocataires sociaux. Travailler plus longtemps pour un salaire moindre, bénéficier de moins de services publics, payer plus cher à peu près tout,… cela nous concerne tous et la colère et tout aussi grande que partagée.

La manifestation a d’ailleurs impressionné par son caractère bigarré avec une bonne participation de jeunes, de moins jeunes, de travailleurs, d’élèves du secondaire et d’étudiants. De tous les coins du pays, des milliers de personnes sont venues pour participer à leur toute première manifestation.

Le plan d’action syndical vers la grève générale du 15 décembre commence donc très très bien. Si cette dynamique se renforce lors des grèves régionales et lors de la grève générale nationale, le gouvernement aura un sérieux, très sérieux problème. Mais après le 15 décembre, le mouvement ne devra pas être stoppé pour quelques concessions de la part de ce gouvernement des riches.

Ce gouvernement et le patronat vont de nouveau déclarer jusqu’à en être malade qu’il n’y a pas d’alternative et que l’adoption de mesures douloureuses est nécessaire. Mais aujourd’hui vient d’être publié dans les médias le scandale des milliards d’euros d’impôt éludés par les grandes sociétés via le Luxembourg. Hier, Trends.be a écrit que les entreprises belges disposent d’une réserve de 240 milliards d’euros : une montagne d’argent qui n’est pas investi dans la production puisque ça ne rapporte pas assez. Et c’est à nous de faire un effort ?

Il existe des alternatives à cette politique d’austérité. Mais il ne faut pas attendre grand-chose de Di Rupo & Co. Ce dernier a déjà déclaré que 70% des mesures actuelles ont été mises en œuvre par le précédent gouvernement. Faire tomber le gouvernement Michel par la grève pour voir revenir aux affaires un nouveau gouvernement Di Rupo, ce n’est pas une solution. Pas mal de manifestants étaient entièrement d’accord sur ce point.

Après cette démonstration de force phénoménale, il est très clair que renverser ce gouvernement à l’aide d’une résistance de masse est de l’ordre du possible. Dans le cadre de la construction des prochaines étapes du plan d’action syndical, nous devons discuter de ce par quoi nous voulons remplacer Michel 1er.

Nous devons défendre une alternative de rupture avec les politiques anti-travailleurs : défendre l’arrivée d’un gouvernement des travailleurs qui prendra à cœur de satisfaire les besoins de la majorité de la population au lieu de sacrifier les conditions de vie de la majorité pour chercher à vainement étancher la soif de profit d’une infime élite capitaliste. C’est ce que nous entendons par une alternative socialiste démocratique.

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