Les actions spontanées des cheminots méritent notre compréhension

Cette fin octobre, les médias se sont empressés de qualifier d’irresponsables les actions spontanées des cheminots à La Louvière, Charleroi et Liège. Et quand des militants de la FGTB de Namur se sont rendus au siège du MR avec un peu de peinture, il a directement été question de ‘‘violence’’ !

Ainsi donc les syndicalistes exprimant leur colère ne seraient-ils que des tyrans irresponsables ? C’est en tout cas ce qu’on cherche à nous faire croire. La direction de la SNCB a immédiatement joué là-dessus en annonçant qu’elle allait imposer aux grévistes une amende symbolique de 12,5 euros (en plus de la perte de salaire liée à la grève). Cela semble innocent et limité, mais cela constitue un dangereux précédent pour individualiser un conflit collectif. Cela menace le droit de grève.

Lors d’une assemblée de militants de la FGTB tenue à Anvers, le 22 octobre dernier, le président du syndicat Rudy De Leeuw a invité les participants à comprendre les actions spontanées des cheminots wallons. Un tonnerre d’applaudissements lui a répondu. De Leeuw se rend bien compte, à l’instar de nombreux syndicalistes y et parmi eux des membres du PSL, que ces actions sont une réaction des plus compréhensibles face aux provocations du gouvernement et aux dangers qu’elles représentent. Les cheminots retraités perdront des centaines d’euros, chaque usager payera plus pour ses trajets et chaque travailleur devra subir une charge de travail insupportable. C’est une attaque sociale et environnementale contre l’ensemble de la population. Les responsables syndicaux et les véritables partis de gauche doivent réagir et clairement dire qu’ils soutiennent ces actions à la place de se contorsionner pour tenter de se démarquer des victimes en laissant les véritables voyous jouer leur jeu de division.

Il est logique que les travailleurs cherchent des moyens d’action pour se faire entendre. Seuls les patrons n’ont qu’un mot à dire pour faire disparaitre les mesures qui les frappent (comme la garantie du paiement du deuxième mois de salaire en cas d’incapacité de travail). Les travailleurs ne bénéficient pas d’une telle écoute de la part du gouvernement. La Ministre de la mobilité Jacqueline Galant (MR) n’a ainsi rencontré les représentants du personnel de la SNCB que lorsque son train a été arrêté par des militants.

Au cours des semaines à venir, nous aurons encore largement l’occasion d’entendre toute cette propagande selon laquelle les grévistes seraient irresponsables, violents, preneurs d’otage,… Les geignards professionnels pro-patronaux seront à nouveau tous les jours à la télévision et des journalistes passeront toutes leurs heures de travail à rechercher un usager bloqué en colère et ne soutenant pas les actions. Ne nous laissons pas avoir : la seule chose qui est prise en otage, c’est notre niveau de vie. Les véritables preneurs d’otages, ce sont les gouvernements et leurs politiques antisociales. Assurons que la propagande patronale se brise sur notre solidarité !

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