Rassemblement anti-austérité devant la Bourse

Photo : Union Syndicale Etudiante (USE)
Photo : Union Syndicale Etudiante (USE)

A l’appel des Jeunes FGTB, environ 250 personnes essentiellement membres de diverses organisations de jeunesse de gauche se sont réunies hier après-midi devant la Bourse, à Bruxelles, afin de dénoncer l’accord du gouvernement Michel. Des représentants de ces organisations ont pu prendre la parole dans le cadre de cet appel unitaire de résistance contre les attaques des gouvernements.

Tract des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) distribué lors de ce rassemblement.

LUTTONS AUX CÔTÉS DES TRAVAILLEURS CONTRE LE GOUVERNEMENT MICHEL IER,

MAIS AUSSI CONTRE TOUTE L’AUSTÉRITÉ !

Cela fait 6 ans que nous sommes dans une crise mondiale du système capitaliste. Et nous ne sommes pas près d’en sortir ! La gestion de la crise profite à une poignée de super riches, pendant que les autres trinquent. L’État a sauvé les banques à coût de milliards et fait des cadeaux, toujours plus gros, au grand patronat, puis nous demande de payer la note.

Désormais, et pour la première fois depuis les années 80’, nous avons au fédéral un gouvernement de droite dure pareil à celui de Thatcher, dans les années 80’ en Grande-Bretagne. Il veut prendre aux pauvres pour donner aux riches. Il veut nous faire croire qu’il n’y a pas d’alternative.

SI ON VEUT UN AVENIR DÉCENT, ON VA DEVOIR LUTTER !

Emily, EGA
Emily, EGA

On a rarement vu un gouvernement aller à la confrontation comme celui-ci. Il décide d’investir des sommes considérables dans des F35 et dans des guerres impérialistes. Et en même temps, il coupe dans les budgets des soins de santé.

Il nous assure que sa priorité c’est l’emploi et que bon nombre de mesures vont en ce sens. Sa principale idée pour y arriver, c’est d’offrir plus de cadeaux au patronat. C’est la même idée depuis 30 ans avec pour résultat le chômage qui continue d’augmenter. Et pour ce qui est des services publics, bon nombre de fonctionnaires ne seront pas remplacés, ce qui est une attaque directe contre la jeunesse qui perd des milliers d’opportunités d’emplois.

Aujourd’hui, nous subissons un chômage de masse : 600.000 demandeurs d’emploi pour seulement 40.000 emplois vacants. Malgré cette situation, on attaque encore les travailleurs sans emplois. Ils sont déjà soumis à une rapide dégressivité des allocations de chômage depuis le gouvernement Di Rupo. Maintenant, le nouveau gouvernement va imposer deux demi-journées de travail non rémunéré par semaine. Il sanctionne les victimes du système.

Pour ceux qui trouvent du boulot, c’est souvent des emplois précaires, intérims, CDD et compagnie. Les CDI sont devenus l’exception. Et même quand on a un boulot, on tombe parfois en-dessous du seuil de pauvreté. Malgré ça, ce gouvernement va appliquer un saut d’index et nous faire perdre jusqu’à 25.000 € sur l’ensemble de notre carrière.

Alors que le chômage des jeunes explose à plus de 25%, on veut faire travailler les aînés jusqu’à 67 ans. On nous dit que c’est logique puisqu’on vit plus longtemps. Mais n’oublions pas que l’espérance de vie sans incapacité n’est que de 65,6 ans. Et s’il est vrai que nous vivons plus vieux, nous sommes surtout beaucoup plus productifs. Nous n’avons jamais produit autant de richesses qu’actuellement. Allons chercher l’argent là où il se trouve, dans les poches du patronat.

Ne tombons pas non plus dans le piège du PS qui joue à l’opposition, alors que Di Rupo lui-même a déclaré que 70% des mesures actuelles ont été initiées par son gouvernement. On ne veut pas de l’austérité de la kamikaze, mais on ne veut pas non plus de 70% de ses mesures par le PS.

LA RÉSISTANCE DE LA JEUNESSE DOIT S’ORGANISER !

Pour un enseignement gratuit et de qualité

Face à l’absence de perspective pour la jeunesse, les étudiants flamands du secondaire et du supérieur sont entrés en lutte contre l’austérité dans l’enseignement et en particulier contre l’augmentation de 42% du minerval. Ils ont mené diverses actions : un premier rassemblement début septembre, plusieurs manifestations, des sit-in et une grève écolière ce mercredi, à Gand. Celle-ci a réuni pas moins de 800 élèves dans les rues. Ces actions de résistances sont organisées par des comités d’action qui se développent dans différentes écoles et les décisions sont prises lors d’Assemblées Générales qui permettent à chacun de s’impliquer et de participer aux décisions. A la dernière AG, les jeunes ont massivement décidé de poursuivre la lutte aux côtés des travailleurs en participant à la manifestation syndicale du 6 novembre.

Pour des emplois décents pour tous

Nous pouvons également prendre exemple sur les marches des jeunes pour l’emploi et les remettre au goût du jour. Dans les années 80’, lors du dernier gouvernement de droite dure, ces marches étaient massives. En 1984, elles ont réuni jusqu’à 40.000 jeunes face au gouvernement. Elles mettaient en avant la nécessité d’une réduction collective du temps de travail : 32h semaine, sans perte de salaire, avec des embauches compensatoires et réduction des cadences pour résorber le chômage de masse. Déjà, les jeunes en avaient ras-le-bol des emplois précaires et temporaires. Si nous voulons de nouveaux conquêtes sociales, nous devons nous organiser dans des comités locaux de jeunes en lutte contre l’austérité, comme dans les années 80’ et comme aujourd’hui dans certaines écoles en Flandre.

ÉTUDIANTS ET TRAVAILLEURS, FAISONS DU PLAN D’ACTION SYNDICAL UNE RÉUSSITE

L’unité des étudiants et des travailleurs est indispensable, les étudiants à Gand l’ont compris en votant leur participation au plan d’action syndical. Renverser Michel Ier est un défi d’ampleur, mais cela ne suffira pas. Nous devons faire dégager toutes les politiques d’austérité par la grève. Pour y parvenir, la jeunesse doit jouer son rôle.

Une action comme aujourd’hui est une excellente occasion de discuter ensemble de comment s’organiser pour atteindre nos objectifs. Il nous faudra informer et sensibiliser nos amis, nos collègues, nos camarades de classe, etc. Pour cela, organisons ensemble des assemblées partout où c’est possible : dans les écoles, les universités et sur les lieux de travail. Discutons-y du plan et soumettons-le au vote, comme cela a été le cas à l’AG écolière à Gand.
Participons et mobilisons pour la manifestation syndicale du 6 novembre et formons-y un bloc jeune pour lutter ensemble pour notre avenir. Pour les grèves provinciales et la grève générale du 15 décembre, organisons-nous avec les travailleurs et leurs délégations syndicales pour fermer nos écoles et universités en réalisant un piquet de grève efficace. Notre force, c’est notre organisation et notre nombre.

Les politiques d’austérités créent un terrain favorable aux idées d’extrême droite. Soyons claire, si nous ne parvenons pas à faire barrage à l’austérité et à proposer des alternative crédibles, beaucoup irons chercher une « alternative » à l’extrême-droite. Or, elle propose la haine et la division, ingrédients qui garantissent l’échec des luttes. Soyons nombreux le 9 novembre pour une journée européenne de lutte contre l’extrême droite à l’initiative des comités anti-fascistes grecs et luttons contre toutes les formes de division.

Avec les Étudiants de Gauche Actifs, nous revendiquons une société basée sur les besoins de la majorité, plutôt que sur les profits des super riches. Ensemble, faisons de ce plan d’action une réussite, ensemble renversons ce gouvernement des riches. Nous n’avons pas besoin d’un gouvernement anti-travailleur, mais d’un gouvernement des travailleurs. Cela signifie qu’il faudra aller plus loin et totalement rompre avec toutes les politiques d’austérité. Mobilisons-nous pour une société basée sur les besoins des 99%, plutôt que sur les profits des super riches, c’est ce que nous appelons une société socialiste.

6 novembre : Manif syndicale contre le gouvernement Michel – 11h Gare du Nord à Bxl
9 novembre : Manif antifasciste à l’initiative des comités antifascistes grecs – 15h gare du Midi à Bxl
15 décembre : Grève générale – partout dans le pays

Reportage-photos : René Andersen

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