Les profs dans la misère, les élèves dans la galère ? Pas question !

Organisons la riposte dès maintenant !

Les retraites sous pression

Avec les discussions sur les budgets fédéraux et communautaires, les menaces qui pèsent sur l’enseignement en fédération Wallonie-Bruxelles se sont précisées. Le gouvernement fédéral emporte certainement la palme de la politique austéritaire avec son saut d’index (c’est en moyenne un an de salaire qu’un travailleur perd sur l’ensemble de sa carrière) et surtout son projet de réforme des pensions.

Les enseignants membres et sympathisants du PSL

Comme les autres travailleurs, les enseignants devront prester deux années supplémentaires pour avoir droit à une pension complète. De plus, d’après l’accord de gouvernement, celle-ci serait calculée sur base des salaires d’un plus grand nombre d’années de carrière et non plus sur les 10 dernières comme c’est le cas actuellement. Ceci fera fatalement baisser la moyenne des traitements et au final, le montant de la pension. Par ailleurs, les enseignants ne pourront plus valoriser leurs années d’études supérieures comme partie de leur carrière : Ce sont entre trois et cinq ans de carrière qui sont en fait remises en question par le nouveau gouvernement fédéral.

L’austérité à tous les niveaux

Mais les mesures projetées par le gouvernement de la communauté Wallonie-Bruxelles ont aussi de quoi inquiéter les enseignants. Celui-ci doit trouver 140 millions d’économies sur un budget qui est à 75% consacré à l’enseignement.

Malgré les discours rassurants de Mme Milquet, notre nouvelle ministre, il est clair que l’enseignement sera impacté par les mesures d’économie budgétaire. Si les DPPR (disponibilités précédant la retraite) semblent garanties pour l’instant (mais jusqu’à quand ?), le montant de l’indemnité de ceux qui choisisse cette possibilité serait réduite. Dans le même temps, on supprimerait aussi le bonus accordés aux 57-58 qui restent dans les classes.

Il faudrait nous expliquer comment Mme Milquet compte économiser des millions « sans toucher les enseignants et les élèves », car l’enseignement est déjà en manque de moyens, et c’est les professeurs et les élèves qui en paient le prix.

Ce n’est pas pour rien que 35% des enseignants quittent l’enseignement dans les 5 premières années: Le gouvernement projette en fait de geler les budgets de fonctionnement des établissements scolaires et revoir à la baisse les normes d’encadrement à tous les niveaux. Cela signifierait une augmentation de la taille des classes, en réduisant le capital d’heures NTPP alloué aux écoles en fonction de leur nombre d’élèves (et des pertes d’heures pour les temporaires).

Bien sûr les DPPR sont maintenues. Mais nous ne pouvons pas nous satisfaire de l’austérité modérée de gouvernement de la fédération Wallonie-Bruxelles comme alternative à l’austérité brutale du gouvernement fédéral : Aucune mesure d’économie dans l’enseignement ni dans les services publics ne doit être tolérée.

Pourtant l’argent existe

Cette volonté de diminuer les budgets consacrés aux services publics et à l’enseignement en particulier est le fruit d’un choix politique et non d’une fatalité économique. Les très nombreuses mesures d’abattement d’impôt dont bénéficient de grandes entreprises (en très bonne forme économique qui plus est) privent l’état de recettes substantielles. C’est autant d’argent qui manque pour financer des services publics de qualité. Selon diverses sources, notamment syndicales, le manque à gagner pourrait atteindre 14 milliards d’euro par an dont 6 mil-liards pour les seuls intérêts notionnels. Ceci sans compter une fraude fiscale poursuivie avec des moyens dérisoires qui coûterait jusqu’à 20 mil-liards d’euro par an à la collectivité. Il y a là non seulement de quoi maintenir le budget actuel de l’enseignement mais aussi de le refinancer à hauteur de 7% du PIB comme c’était le cas dans les années 80’.

Organisons la riposte contre TOUTE l’austérité

Le budget de l’enseignement est raboté d’année en année par les gouvernements successifs. Donner à nos élèves les outils qui leurs permettront de faire face aux défis de leur vie professionnelle, citoyenne, personnelle,…s’apparente de plus en plus à une gageure. Cela doit cesser, nous devons renverser la tendance !

Le plan d’action décidé par le front commun syndical nous paraît à la hauteur des enjeux. Dans le n°d’octobre de notre mensuel Lutte Socialiste nous écrivions : « pourquoi ne pas mener une campagne d’information avec de bons arguments, des tracts et des affiches pour discuter su le lieux de travail et motiver les collègues ? Il nous faudrait un mot d’ordre concret[…]. Ce pourrait être une manifestation nationale ou une série de meetings provinciaux pour mesurer la combativité. La tenue d’assemblée générales sur les lieux de travail pourrait être annoncée. Un plan d’action pourrait ainsi être soumis à discussion avec des grèves et des manifestations provinciales à tour de rôle débouchant sur une grève générale nationale de 24h ou 48h. »

Autant dire que le plan décidé par le front commun incluant manifestation nationale le 6 novembre, grèves tournantes provinciales et grève nationale le 15 décembre a été accueilli avec enthousiasme par les militants du PSL. Les arrêts de travail des 22 et 23 octobre afin d’informer les collègues ont particulièrement retenu notre attention. Il nous semble en effet que pour réussir une mobilisation de façon optimale, l’information et la consultation de la base à toutes les étape du plan d’action sont capitales.

Dans cette perspective, nous appelons à envisager déjà la suite du 15 décembre et voulons proposer à la discussion une continuation des actions si le gouvernement ne recule pas. Discuter en assemblée générale, sur les lieux de travail, de la reconduction de la grève une semaine après le 15 décembre serait un avertissement sérieux au gouvernement que le mouvement social ne compte pas désarmer avant d’avoir obtenu satisfaction.

Pour l’heure, il nous faut faire vivre les mots d’ordre syndicaux à la base par les discussions intensives avec les collègues dans et hors des assemblées du personnel.

REVENDIQUONS:

* Le retrait de toutes les mesures d’austérité projetées par tous les gouvernement quelque soit le niveau de pouvoir : Pas touche aux pensions , Non au saut d’index, pas de diminution de budget dans les services publics

* Pour un enseignement gratuit, de qualité, capable d’outiller nos élèves face aux défis de leur vie professionnelle, personnelle et sociale: Retour à un financement de l’enseignement à hauteur de 7 % du PIB.

* Allons chercher l’argent là où il se trouve : chez les grands actionnaires et les spéculateurs. Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise.

PAR:

* la mobilisation sociale contre le gouvernement fédéral et communautaire

* la grève générale interprofessionnelle reconductible

* l’organisation d’assemblées de grève régionales interprofessionnelles décidant souverainement de la continuation du mouvement

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