L’austérité met aussi le secteur de la jeunesse en péril !

Le dernier rapport du baromètre des associations de la Fondation Roi Baudouin en 2013 mettait en lumière la réalité quotidienne de 700 organisations non-marchandes. Les effets de la crise de 2008 se sont faits sentir dès 2011 pour une majorité d’associations : les moyens financiers pour remplir leurs missions et couvrir leurs dépenses de fonctionnement étaient en chute libre. En 2012, une association sur quatre constate la dégradation de sa situation. En 2013, c’est une association sur trois…(1)

Par Cathy (Liège)

Alors que la Fédération Wallonie-Bruxelles parlait déjà en 2013 de supprimer 23 détachés pédagogiques dans le secteur de l’Organisation de la Jeunesse, 2014 n’augure rien de meilleur, et le milieu associatif en est bien conscient. En effet, il constate une baisse de 26% de ses financements permanents et de 36% sur base d’appels à projets. Ces derniers ne portent que sur une année reconductible. Ils sont toutefois de plus en plus fréquemment utilisés par des pouvoirs subsidiants qui optent pour le court terme plutôt qu’un fonctionnement à long terme et durable.

Quelles sont les conséquences de ces pertes de subsides ?

Les associations doivent réaliser des économies à d’autres niveaux.

Une association sur deux va devoir passer par la restructuration du personnel : par le licenciement du personnel (19%), la réduction de travail à un temps partiel (14%) ou le recours accru à des bénévoles (34%)(2). Ce dernier point est par ailleurs à souligner puisque le travail bénévole n’est pas reconnu par l’Onem, ce qui en fait une main d’œuvre précaire, alors que certains témoins de l’enquête les définissent comme un instrument en devenir au sein du marché du travail.

Rappelons que les chiffres de l’austérité en Flandre sont déjà connus. La diminution des subsides s’élèvera à 1,040 milliard d’euros et participera au démantèlement des associations socio-culturelles, sportives et de la jeunesse !

Qu’est-ce que cela signifie dans le concret ?

Les frais d’inscription vont évidemment augmenter et grever à nouveau le budget des familles, déjà bien entamé par les hausses d’électricité, de mazout, d’essence ou du diesel, des transports en commun, par la non-indexation des allocations, par la mise en place de la ‘‘taxe-tartine’’ : liste non-exhaustive !
Il semble pourtant naturel et nécessaire que nos enfants puissent bénéficier d’un sport ou d’une activité culturelle en activité extra-scolaire et que chaque enfant, quelle que soit la classe sociale à laquelle il appartient, puisse jouir de ce droit. Malheureusement, l’austérité touche aussi nos bambins, par le biais de l’appauvrissement de leurs parents. Nous sommes à nouveau confrontés à cette société à deux vitesses dans laquelle même l’acquis des deux salaires des parents ne peut plus assurer à l’enfant de se développer avec les meilleurs outils, dans les meilleures conditions.

Bien entendu, ce sont les couches les plus précarisées qui s’en ressentiront le plus. Les Maisons de Jeunes ou toute autre association de jeunesse pouvant toucher les quartiers les plus ‘difficiles’ verront leurs dépenses réduites, avec un effet cumulatif : moins de subsides, mais également coût plus élevé pour les locations de matériel de camping par exemple, couplé à une diminution de la fréquentation pour cause d’augmentation de frais d’inscription !
Comment résister dans de telles conditions ?
Si une idée ne devient une force que lorsqu’elle s’empare des masses, alors refusons en masse l’austérité qui met l’épanouissement de notre jeunesse en péril ! Mettons en place un front de résistance contre l’austérité, avec nos jeunes et nos travailleurs, afin que les 99% se réapproprient enfin les clés de leur bien-être !

Notes

(1) Baromètre des associations 2013, Fondation Roi baudouin, www.kbs-frb.be
(2) Alice Shils, ‘‘Crise financière : où se situent nos associations ?’’

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