Début mars, les néonazis de Blood&Honour ont organisé une cérémonie de commémoration des troupes SS à Lommel suivie d’une soirée à Malines. Les bourgmestres des deux communes se sont dit incapables d’intervenir alors que les discours étaient ouvertement nazis et que des skins nazis ont provoqué des bagarres en fin de soirée.
Benoit Douchy
L’année passée, Patrick Dewael (VLD), ministre de l’intérieur, avait plaidé pour l’interdiction de telles réunions. La discussion sur l’interdiction des formations telles que Blood&Honour est maintenant à nouveau sur la table.
C’est un élément positif que de voir que l’on tente de réfléchir à la manière de combattre des groupes néonazis, peut-être petits mais tout de même dangereux. Mais si rendre plus difficile l’organisation de leurs activités est un pas en avant, c’est l’absence de soutien pour les idées nazies dans la societé qui est le facteur le plus important qui empêche des groupes comme Blood&Honour de connaître une véritable croissance.
Quand le terreau commence à exister dans la société pour le développement de telles idées, ces groupes peuvent croître. L’interdiction des néonazis ou le cordon sanitaire contre le Vlaams Belang ne sont pas de véritables solutions. Ainsi, la condamnation du VB pour racisme n’a amené aucun changement à la situation.
Nous devons lutter contre de tels groupes mais nous avons des doutes sur les effets d’une répression pure, surtout si les motifs utilisés pour cette répression (du type « troubles à l’ordre public ») peuvent aussi être étendus à d’autres groupes.
Nous nous opposons à des organisations comme Blood & Honour, mais surtout aux circonstances qui conduisent plus de jeunes à se tourner vers une alternative de violence et de racisme. Les partis traditionnels sont bloqués dans leur logique néolibérale qui tient les chômeurs pour responsables du chômage, les pauvres de la pauvreté, les demandeurs d’asile de l’immigration et de l’insécurité,… Cette logique renforce les préjugés racistes; elle doit être brisée pour pouvoir combattre le racisme.