« This Changes Everything: Capitalism vs. The Climate », par Naomi Klein

Klein_bookLe dernier libre de Naomi Klein, que l’on pourrait traduire en français par « Cela change tout : le capitalisme contre le climat », est un ajout bienvenu et nécessaire aux débats sur la façon de s’attaquer au réchauffement climatique. Naomi Klein, notamment connue pour son livre « La doctrine du choc, le capitalisme du désastre », ne souligne pas seulement l’énorme menace qui pèse sur l’humanité, mais montre aussi l’absolue nécessité d’un changement de stratégie fondamental pour éviter la catastrophe et saisir l’occasion « d’améliorer spectaculairement les conditions de vie, de combler le fossé entre riches et pauvres, de créer de bons emplois en grand nombre » (p.10) et d’avoir une planète saine sur laquelle vivre. (1)

Voir le changement climatique comme une opportunité paraît étrange à beaucoup d’écologistes qui sont démoralisés puisque, après plus de 30 ans de débats, les émissions de dioxyde de carbone continuent à augmenter.

Certains se tournent vers des idées dangereuses et désespérées comme l’énergie nucléaire ou la géo-ingénierie, alors que d’autre caressent l’idée d’éco-dictatures. Ce que Klein fait si bien ici, c’est de montrer que l’échec de la lutte contre le réchauffement climatique au cours de ces 30 dernières années est dû au recours à de fausses stratégies. Le problème essentiel a été de refuser de s’attaquer aux racines des causes du réchauffement climatique (et de beaucoup d’autres maux de la planète) : le système capitaliste. Klein déclare notamment : « Notre économie est en guerre contre beaucoup de formes de vie sur Terre, y compris la vie humaine. Les lois qui doivent être changées ne sont pas les lois de la nature ». Le sous-titre du livre est d’ailleurs sans équivoque : « le capitalisme contre le climat ».

Ce livre argumente que le réchauffement climatique ne peut être vaincu que par un mouvement de masse international qui lie la création d’emplois et de services publics à l’environnement. Pour ce faire, ce mouvement doit rompre avec le règne du capitalisme. Ce constat est déjà partagé par des défenseurs des idées du socialisme comme nos camarades de Socialist Alternative aux USA ainsi que par toutes les sections du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL est la section belge). Mais ce livre pourra donner à ce débat une audience beaucoup plus grande et ainsi accroître l’intérêt pour l’alternative socialiste à la catastrophe environnementale mondiale et aux souffrances humaines liées au capitalisme.

Klein utilise des témoignages solides très documentés et des expériences touchantes afin d’introduire ses arguments. Beaucoup de ses histoires et de ses rencontres sont alarmantes ou émouvantes, à la fois source d’inspiration ou d’effroi. Mais elles aident toute à défendre sa cause.

Pour faire du profit, le capitalisme exploite à la fois l’écosystème de la planète et les Hommes. Les montagnes et les forêts deviennent du « terrain-mort » à éliminer pour atteindre les sables bitumeux ou le charbon. Les humains en sont réduits à n’être que du travail « à extraire brutalement » (p.169) faute de quoi ils sont exclus de la société. Les gouvernements ont des montagnes d’argent (des billions de dollars) pour renflouer les banques, mais pas d’argent pour de bons emplois respectueux de l’environnement ou des services publics pour se protéger de l’impact du réchauffement climatique et le gérer.

Le néo-libéralisme a augmenté la détérioration de l’environnement et du bien-être social. Il a affaibli les pouvoirs de la société civile et des gouvernements à contrôler, du moins de partie, les agissements des grandes corporations. Les fournisseurs d’énergie ont été privatisés et n’ont donc plus aucune considération pour les questions sociales et environnementales. L’idéologie néo-libérale s’est emparée de presque tous les politiciens, les régulations et contrôles des corporations ont donc été déchiquetées. Les accords comme le Traité transatlantique sont utilisés pour écraser les règles qui protègent l’environnement et les emplois.

Une vérité qui dérange ?

Klein expose la véritable vérité qui dérange: que le soutien de l’ancien candidat démocrate à la présidentielle américaine Al Gore (qui avait tenté de se profiler comme militant écologiste) et des grands groupes environnementaux a été vital pour les négociations du Traité Transatlantique. Klein critique les stratégies en échec de beaucoup des principaux groupes environnementaux américains – le Big Green, comme elle les appelle – qui constituent en un travail de longue haleine avec les politiciens de Washington et les principales grosses entreprises, y compris certaines qui ont les pires impacts environnementaux. Nature Conservancy, Conservation International, the Conservation Fund, WWF et Environmental Defense Fund ont tous des liens avec les principales entreprises énergétiques, Walmart, et d’autres entreprises directement responsables du changement climatique. Ces liens prennent la forme de donations ou encore de poste aux conseils d’administration.

Cette fraternisation avec l’ennemi implique la défense des politiques qui créent du profit : le marché du carbone, la régulation des lumières, la culpabilisation du consommateur, le gaz de schiste comme « carburant de transition »… Aucune de ces « solutions » ne s’en prennent au problème, elles n’ont en fait que rendu les choses encore pires en repoussant l’application de solutions nécessaires et déjà existantes. La bourse au carbone et les compensations sont une grande arnaque pour rendre les grandes entreprises plus riches encore. Ce système fait bien plus de mal que de bien à l’environnement.

Les pourparlers internationaux restent bloqués dans l’impuissance. Les multinationales qui puissent leurs profits des énergies fossile ont identifié des dépôts de carbone encore à extraire représentant 2795 gigatonnes de carbone. Pour eux, cela représente 27.000 milliards de dollars. Mais cela représente aussi 5 fois la quantité maximale de carbone qui peut être brûlée d’ici 2050 pour maintenir le réchauffement en dessous de 2°C, d’après les scientifiques. Cette température n’est pas prise au hasard, il s’agit du seuil au-delà duquel le climat va basculer dans le désastre. Des entreprises comme ExxoMobil ont déjà ouvertement déclaré qu’elles sont confiantes envers le fait qu’il soit « très peu probable » que des politiques climatiques restrictives soient instaurées. Ce n’est pas exagéré de dire que le grand capital sacrifie la planète pour ses profits.

En fait, l’industrie énergétique, plutôt que de réduire la production d’énergie fossile, augmente la production à partir de sources encore plus dangereuses et néfastes à l’environnement – les eaux profondes, l’Arctique, le sable bitumeux, la fracturation hydraulique (que Klein appelle « l’énergie extrême »). Beaucoup de ces extractions n’ont pas ou peu de régulation.

Le chapitre sur la géo-ingénierie fait extrêmement peur. Les idées actuellement sérieusement considérées incluent d’injecter des doses massives de fer dans les océans pour augmenter l’absorption de carbone par les organismes marins, de placer des miroirs dans le ciel ou sur le sol pour renvoyer le reflet du soleil, d’injecter constamment des particules dans l’atmosphère afin de refléter la lumière et d’ajouter une couverture aux nuages, etc. Les risques de ces pratiques sont immenses et, une fois mis en place, rien ne peut être inversé. Cependant, le Big Business et certains scientifiques et écologistes envisagent sérieusement de faire appel à ces pratiques. Le changement climatique est dû à l’augmentation du carbone dans l’atmosphère, la réponse la plus simple est d’arrêter d’émettre du carbone. La géo-ingénierie ne s’attaque pas à ce problème ; elle se base sur la logique d’ajouter au changement climatique encore plus de changement climatique dans l’espoir de masquer le réchauffement climatique.

Fondamentalement, ils continueraient à traiter la planète et toutes les formes de vie comme des choses inertes qui peuvent être manipulée et sacrifiées. La solution n’est pas de « réparer le monde » ; il s’agit de changer le système social et économique qui rend la seule maison que nous avons impropre à notre vie! Mais le profit est prioritaire dans l’esprit des politiciens, des corporations et donc du Big Green.

Besoin d’emplois verts et propres

Souvent, les écologistes déclarent que nous devons « sauver la planète » et donc n’avons pas le temps pour les questions sociales. Klein argue que, comme le capitalisme détruit le climat en même temps qu’il abandonne la majorité des gens sur la planète, il est nécessaire de disposer d’un plan qui s’attaque aux deux problèmes. Placer les emplois contre l’environnement est un mensonge mis en avant par le big business pour diviser l’opposition à sa domination. Un programme pour guérir la planète pourrait créer des millions d’emplois décents, socialement utiles et respectueux de l’environnement.

Contrairement à ce à quoi étaient destinées les stratégies du Big Green au cours de ces 30 dernières années, des années perdues, un mouvement de résistance de masse se développe pour l’instant face au changement climatique, très certainement aux USA, et contre l’énergie d’extraction. Ces mouvements, dans le monde entier, donnent confiance en l’avenir.

Les écologistes, travailleurs, indigènes et militants pour la justice sociale et économique peuvent consolider et étendre ces luttes en étant liés les uns aux autres. Les changements progressistes réels – la fin de l’esclavage, les droits des femmes, la lutte contre la discrimination – ont toujours été issus de mouvements de masse, et non du lobby des entreprises et des politiciens capitalistes.

Ces luttes comprennent beaucoup de pauvres, de travailleurs et d’indigènes. Ils ont besoin d’emplois autant que d’eau potable, d’air et de terre. Il n’est ni réaliste ni moral de demander aux travailleurs et aux pauvres de se sacrifier pour la planète. Les grandes entreprises énergétiques peuvent agiter des liasses de billets pour inciter à accepter une mine, un puits de pétrole ou une plate-forme de fracturation. Les travailleurs préféreraient avoir des emplois propres et surs que de travailler dans le secteur dangereux de l’énergie, et les indigènes préféreraient avoir des réserves propres plutôt qu’une contaminée par le pétrole où avec des montagnes au sommet détruit. Cependant, si la seule alternative est le chômage, la faim et ne pas pouvoir nourrir ses enfants, beaucoup de gens vont accepter ces emplois sales à contrecœur.

Pourquoi sinon, autant de gens travailleraient dans le sable bitumeux ? La lutte pour les emplois et la justice économique sont une part essentielle de la lutte pour le climat. Le changement climatique ne sera arrêté qu’avec un programme pour de bons emplois. Il faut lutter contre le capitalisme et mettre en avant des alternatives positives. « Les seuls qui seront vraiment en mesure de dire non au développement polluant sur le long terme sont ceux qui voient des alternatives réelles et prometteuses ». (p.387)

Klein est consciente que d’énormes changements du système économique et politique mondial sont nécessaires. Elle reconnaît le besoin de mouvements de masse mais n’explicite pas qu’un tel mouvement a besoin d’être indépendant de l’influence politique des corporations. Pour faire les changements nécessaires, il est clair que nous ne pouvons pas nous appuyer sur le Parti Démocrate. Les Démocrates parlent beaucoup de leur préoccupation de l’environnement et contrairement aux Républicains de droite, ils sont au moins au courant de la réalité du changement climatique mondial. Mais souvenons-nous que c’est Bill Clinton qui a introduit le Traité de Libre Echange nord-américain , qui a détruit les emplois et l’environnement des deux côtés du Rio Grande.

Sous Obama, malgré le besoin de diminuer les émissions de gaz carbonique et de réduire la dépendance aux énergies fossiles, le principal « accomplissement » de la politique énergétique a été l’expansion massive de l’énergie polluante, y compris par la fracturation et le forage en mer. En fait, les USA sont sur le point de dépasser l’Arabie Saoudite en tant que premier producteur de pétrole liquide. Finalement, la lutte pour les emplois verts et contre la catastrophe environnementale requiert de rompre avec les Démocrates et de construire un nouveau parti politique de la classe ouvrière et des jeunes, un parti des 99%.

Klein se réfère à d’autres grands changements progressifs comme les droits civiques, mais reconnaît que beaucoup de ces mouvements ont changé les droits légaux plutôt que les inégalités économiques. Le mouvement pour les droits civiques n’a jamais gagné les emplois, logements et éducations décents pour lesquels les gens se battaient. Les mouvement qui ont changé le pouvoir économique qu’elle prend en compte comprennent l’abolition de l’esclavage, les énormes acquis gagné par la vague massive de syndicalisation après la dépression des années 30 et la tentative socialiste d’Allende au Chili, tragiquement écrasée par un coup d’état militaire. Cependant, aucune de ces luttes n’a aboli le capitalisme.

L’importance de la révolution russe

L’unique exemple de la réussite de renversement du capitalisme et de l’établissement d’un nouveau pouvoir social et économique est celui de la Révolution Russe – que Klein ne mentionne jamais même si cet exemple correspond clairement à ce dont nous avons besoin aujourd’hui.

Dans les premières années après la révolution, il y a eu une véritable floraison dans les domaines des sciences – y compris dans la biologie et l’écologie,-  de l’art, de la culture et des droits de l’Homme.

Malheureusement, la révolution a souffert de la dévastation de la première guerre mondiale suivie par l’invasion de 22 armées capitalistes essayant d’écraser la révolution. L’Union Soviétique a aussi souffert du faible niveau d’éducation et de technique dans la majeure partie du pays. Ensuite, l’isolement de la révolution due à la défaite de la vague révolutionnaire qui a balayé l’Europe a posé les bases de l’émergence de la bureaucratie stalinienne. Cela a culminé avec la guerre civile unilatérale de Staline qui a détruit la démocratie et le dynamisme de la révolution socialiste et a pavé la voie du désastre écologique qui allait suivre.

Cependant, la Révolution Russe est toujours le meilleur exemple de renversement du capitalisme et de le remplacer par une société bien plus démocratique et égalitaire. Dans le monde d’aujourd’hui, avec un niveau d’éducation et de technique bien plus haut et étendu, et des connexions meilleures au niveau mondial, l’isolement d’une révolution dans un seul pays et la montée d’une bureaucratie brutale est très improbable.

Si Naomi Klein est excellente pour critiquer le capitalisme, en particulier le néo-libéralisme, ce qu’elle entend par « capitalisme » n’est pas toujours clair : est-ce que c’est seulement le néo-libéralisme, tout capitalisme où quelque chose de plus large qu’elle appelle « l’extractivisme »?

Soyons clair, c’est le capitalisme, dans tous ses déguisements différents, avec les racines des problèmes remontant à toutes les sociétés de classe par le passe. Klein s’abstient aussi de parler d’une alternative socialiste. La seule façon réaliste de réaliser les étapes qu’elle propose – y compris les emplois verts bien payés, le contrôle de l’industrie et de la finance, le contrôle réel des terres par la communauté et « une économie soigneusement planifiée » (p. 94) – est de remplacer le capitalisme par une intendance coopérative collective des terres et des ressources dont les bénéfices seraient partagés entre tous : un monde socialiste.

Klein est peut-être réticente à parler de socialisme parce qu’elle n’est pas familière de la critique marxiste du stalinisme. Elle semble incertaine de ce qu’est le socialisme, parlant de « socialisme autoritaire » en référence à l’Union Soviétique. Il y a une contradiction dans les termes ; le socialisme ne peut exister sans une démocratie saine et dynamique. L’Union Soviétique, sous Staline et ensuite, n’était pas démocratique, et la planification n’était basée ni sur la compréhension de l’environnement ni sur la conscience marxiste de la profonde connexion entre le bien-être humain et la nature.

Marx et Engels sur l’environnement

Il est dommage que Klein n’ait pas étudié le marxisme, à la fois sur l’Union Soviétique et sur l’environnement. Elle se réfère à Marx une fois, le citant sur « le fossé irréparable » du capitalisme avec « les lois naturelles de la vie elle-même » (p.177). Marx et Engels ont pourtant beaucoup écrit sur l’environnement. L’une de leurs compréhensions-clé est que les humains font partie et dépendent de la nature.

« Et ainsi les faits nous rappellent à chaque pas que nous ne régnons nullement sur la nature comme un conquérant règne sur un peuple étranger, comme quelqu’un qui serait en dehors de la nature, mais que nous lui appartenons avec notre chair, notre sang, notre cerveau, que nous sommes dans son sein, et que toute notre domination sur elle réside dans l’avantage que nous avons sur l’ensemble des autres créatures, de connaître ses lois et de pouvoir nous en servir judicieusement. » (Engels, Le rôle du travail dans la transformation du singe en Homme, 1876)

Klein fait un point similaire mais sans les idées du marxisme. Elle écrit : « vivre non-extractivement ne signifie pas qu’il n’y a aucune extraction : toutes les choses vivantes doivent prendre de la nature pour survivre. Mais cela signifie la fin de l’état d’esprit extractif – de prendre sans prendre soin, de traiter les terres et les Hommes comme des ressources à épuiser plutôt que comme des entités complexes avec des droits à une existence digne basée sur le renouveau et la régénération. » (p.447)

Klein écrit par exemple sur le besoin de protéger la fertilité du sol. Marx, il y a plus de 150 ans, avait écrit que le capitalisme mine les sols et que sa réponse à ce problème était d’appliquer une autre source de problèmes. « Chaque progrès de l’agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art de dépouiller le sol ; chaque progrès dans l’art d’accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité. […] La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : La terre et le travailleur. » (Marx, Capital, Volume 1, 1867).

Répondre à un problème par une autre solution technologique, plutôt que s’attaquer à la racine du problème, que ce soit en utilisant un fertilisant industriel face à l’épuisement du sol où géo-ingénieuriser le climat (probablement la réponse la plus effrayante qui existe) fait partie intégrante du capitalisme.

Le mauvais usage de la science et de la technologie et la vision des humains comme des conquérants de la nature sont encore des raisons pour lesquelles le capitalisme est incapable d’empêcher le changement climatique.

La réticence de Naomi Klein à nommer l’alternative au capitalisme affaiblit son livre et affaiblit la construction de cette alternative.

Le mouvement pour renverser le capitalisme devra être un mouvement de masse à travers le monde entier, avec une compréhension claire de l’ennemi et de ce par quoi le remplacer : une société socialiste qui donne de la valeur à la terre, à sa biodiversité et à son Humanité.

Quand la terre sera libérée du couloir de la mort qu’est le capitalisme, alors les aptitudes, le savoir et l’imagination de l’Humanité ; les outils et ressources accumulées durant des siècles de travail ; l’énergie illimitée du soleil et la fertilité et la diversité de la vie permettront un monde de développement complet de l’Humanité en harmonie avec une planète florissante.

(1) « This Changes Everything : Capitalism vs the Climate » est sorti mi-septembre aux Etats-Unis et dans plusieurs pays anglo-saxons. L’ouvrage devrait être disponible en France au printemps 2015, aux éditions Actes Sud.

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