Manifestation contre l’austérité dans l’enseignement flamand : le potentiel est là

betoging-300x199Hier, une manifestation a défilé dans les rues de Bruxelles afin de protester contre les mesures austéritaires prévues par le gouvernement flamand dans l’enseignement. Il est notamment question d’augmenter le minerval, une mesure bien évidemment des plus impopulaires. Les organisateurs de la Vlaamse Vereniging van Studenten (VVS, Association flamande des étudiants) et les conseils étudiants avaient lancé un appel pour une manifestation à la dernière minute, en espérant un millier de participants. Beaucoup plus de monde a répondu présent et le chiffre de 4.000 personnes a été annoncé en fin de manif. Ce n’est pas exagéré et c’est une claire indication du potentiel présent pour construire un plus large mouvement contre l’austérité dans l’enseignement.

“Bourgeois, Crevits, van ons krijg je niets” ( »Bourgeois [ministre président flamand], Crevits [ministre flamande de l’Enseignement], vous ne recevrez rien de nous »), “Bespaar niet op onderwijs, bespaar niet op onze toekomst” (pas d’austérité dans l’enseignement, pas d’austérité pour notre avenir »),… les slogans ne manquaient pas durant cette manifestation, en dépit du fait que cela faisait longtemps que des mobilisations étudiantes flamandes d’une certaine importance n’avaient pas eu lieu.

Le taux de participation a dépassé les attentes des organisateurs et des médias. Il est vrai que le thème de l’augmentation du minerval est particulièrement sensible. Mais au-delà de cette mesure spécifique, nous avons pu constater en discutant avec les étudiants que l’ouverture était grande pour l’idée de résister contre toutes les mesures d’austérité. C’est certain, notre avenir n’est pas seulement menacé par les attaques lancées contre l’enseignement. L’offensive pro-patronale est lancée sur tous les fronts, des réductions de budget aux associations de jeunesse aux économies dans le secteur culturel en passant par les attaques sur les salaires.

Il est plus que possible de parvenir à élargir le mouvement, ce potentiel doit être saisi. Les prochaines étapes de la lutte ne devraient pas être concentrées sur les négociations avec la ministre de l’enseignement ou avec le parlement. Ceux-là n’écouteront rien tant qu’ils n’auront un mouvement de masse pour leur faire face. Il nous faut un large mouvement de résistance, construit de la base, par en bas, avec des discussions collectives démocratiques concernant les prochaines étapes de la lutte, les revendications à défendre et les méthodes d’action à utiliser. C’est ainsi que nous pourrons garantir la plus large implication possible dans le respect des spécificités et positions politiques de chacun.

Ce mouvement peut être renforcer par l’élaboration d’un plan d’action. Une date a été annoncée comme rendez-vous d’une prochaine manifestation, le 17 novembre, ce qui offre l’espace nécessaire pour organiser des actions régionales dans cette perspective.

L’interdiction des tracts et des drapeaux dans le cortège, comme voulaient l’imposer certains organisateurs, fait directement penser à la logique répressive des Sanctions Administratives Communales (SAC). Cette approche est un frein pour le développement d’un mouvement de lutte ouvert et permettant la participation démocratique de chacun.

En revanche, la présence de membres du personnel de la FGTB et de la CSC a constitué un facteur éminemment positif capable de renforcer l’unité entre le personnel et les jeunes. Selon nous, c’est un élément crucial pour remporter une victoire.

Les Étudiants de Gauche Actifs (EGA, Actief Linkse Studenten en Scholieren en Flandre) étaient évidemment présents avec des pancartes et un tract expliquant nos propositions pour construire le meilleur rapport de force dans la lutte. Nous avons également participé à la délégation francophone groupée autour des JOC (Jeunes Organisés et Combattifs) et des Jeunes-FGTB. Parmi les syndicalistes présents se trouvaient également des militants du PSL, dont EGA est le groupe jeunes.

Cette manifestation a donné un aperçu de ce qui était possible, nous allons maintenant tout faire pour exploiter ce potentiel. La prochaine étape est très certainement la manifestation prévue à Gand la semaine prochaine, avec le soutient de comités actifs dans le secondaire et le supérieur.

Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

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