Inégalités et mouvements de lutte dans le pays le plus riche du monde

SocAlteUSALa vague de grèves organisées par les travailleurs de la restauration rapide et l’élection de Kshama Sawant au conseil de la ville de Seattle sont des indicateurs des changements qui s’opèrent actuellement dans la société américaine. Kshama est une membre-clé de la branche américaine du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), Socialist Alternative, qui connaît une expansion très rapide. Peter Taaffe, Secrétaire général du CIO, nous dresse un rapport de sa dernière visite aux États-Unis.

Peter Taaffe, Secrétaire général, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galle)

« Comment diable la ville de Seattle a-t-elle pu élire une socialiste ? Nous étions pourtant si sympathiques auparavant. » Il s’agit du commentaire que le journal Seattle Weekly a rédigé sous le gros titre : « Le chemin de la révolution ». L’incroyable victoire électorale de Kshama Sawant, la première conseillère ouvertement socialiste de Seattle depuis 100 ans, a suscité toute une série de commentaires tout aussi surpris de la part de commentateurs capitalistes américains et dans le reste du monde.

Pourtant, il ne faut pas être un génie pour comprendre cette victoire qui a abouti sur la campagne retentissante « 15 now » et sur la promulgation du salaire minimum le plus élevé des États-Unis.

L’enthousiasme contagieux que cette élection a suscité chez les travailleurs, et particulièrement les jeunes, était palpable lors de la dernière Convention nationale de Socialist Alternative à laquelle ont participé un nombre record de délégués, d’observateurs et de contacts venus des quatre coins des États-Unis. Ils ont pu assister à des débats intenses sur les perspectives mondiales, sur les défis auxquels la gauche fait face lorsqu’elle se présente aux élections contre les deux partis traditionnels américains, ainsi que sur le climat propice au développement de notre organisation, Socialist Alternative, et de manière générale, des idées socialistes dans la société américaine. Le succès de cette convention s’est également reflété au niveau de l’énorme collecte de fonds de 43.000$ que les camarades sont parvenus à rassembler.

La convention a également abordé la question du nombre de membres, qui a doublé en une année à peine et de la possibilité que cette augmentation spectaculaire continue de plus belle dans les années à venir.

Le capitalisme « à visage humain » n’existe plus

Le capitaliste américain n’a plus de « visage humain » – en a-t-il seulement jamais eu ? – aux yeux des millions de victimes de la classe ouvrière plongées dans la pauvreté suite à l’échec de ce système. Même à Seattle qui, à de nombreux égards est une ville magnifique, des sans-abris campent devant l’Hôtel de Ville, illustrant cette triste réalité.

Le Seattle Weekly a admis, bien qu’à demi-mot, que c’est la dégradation des conditions de travail de la classe ouvrière qui a offert une plateforme à Kshama et lui a permis de remporter la victoire : « […] à peu près 102 000 travailleurs gagnent moins de 15$ de l’heure à Seattle. Notre niveau de vie est classé parmi les sept les plus élevés du pays. Dans le centre-ville, la location d’un appartement d’une chambre coûte environ 1 300$ par mois. Une augmentation du salaire minimum ne représentera qu’un soulagement temporaire. … La classe ouvrière blanche est composée de travailleurs de plus en plus jeunes, libéraux et ouverts aux programmes progressifs. Environ 20% de la population de Seattle est âgée de 20 à 29 ans. » [19 août 2014]

Les multinationales et leurs porte-paroles (dont le parti démocrate) sont terrifiés par « l’effet contagieux » de la campagne de Kshama et sont déterminés à mettre un terme à cette « expérience socialiste ». Déjà, le Seattle Weekly et d’autres journaux traditionnels ont mis en avant un candidat démocrate qui jouit d’une certaine popularité car il s’est prononcé en faveur de la législation sur le cannabis à Washington comme un opposant à Khsama lors des prochaines élections qui se tiendront à la fin de l’année prochaine et qui lui permettraient d’être réélue. Dès lors, il faut redoubler d’efforts pour atteindre cet objectif. Kshama est une voix extrêmement puissante, pas seulement pour la classe ouvrière américaine, mais pour les travailleurs du monde entier.

Sans ce mécontentement grandissant des travailleurs américains quant à la dégradation de leur condition de vie dans un contexte d’inégalités criantes dans le pays le plus riche du monde, la victoire de Kshama et du Socialist Alternative n’aurait pas été possible. Plusieurs sondages d’opinion ont également révélé que partout aux États-Unis, un nombre non négligeable de jeunes Américains sont en faveur du socialisme.

Pourtant les mots à eux seuls et les mains levées au ciel à cause des conditions « inacceptables » de la classe ouvrière, le refrain habituel de la majorité des organisations de « gauche » et des délégués syndicaux inactifs ne servent absolument à rien. C’est l’action, l’audace de défier les patrons et leurs représentants politiques – la « propagande de l’action » -, combinée à la revendication de 15$ de l’heure pour les travailleurs de la restauration rapide qu’il fallait absolument mettre en œuvre. Socialist Alternative a été la seule organisation à comprendre que l’action permettrait de créer une cohésion puissante au sein de l’armée de travailleurs mal payés à Seattle et partout aux États-Unis.

Revendications pour un salaire minimum

Cette campagne a été hautement bénéfique pour les travailleurs sous-payés qui sont toujours affectés par la plaie qu’est le capitalisme, mais qui se réveillent désormais pour exiger un salaire minimum et dénoncer un « vol massif des salaires » par les patrons. La campagne des 15$ Now traverse l’ensemble du continent et pourrait se propager encore davantage, avec des victoires similaires remportées dans d’autres villes. Sans l’exemple de Seattle, cet élan ne se serait probablement pas en train de se produire, du moins pas pour le moment.

Seattle a dynamisé la classe ouvrière américaine, et en particulier les travailleurs sous-payés. Il suffit de voir la grève des travailleurs de la restauration rapide le 4 septembre, dans plus d’une centaine de villes américaines, dont Chicago, New York et Detroit, ainsi que les manifestations et les sit-in dans les restaurants et les bureaux administratifs, y compris au McDonald, à Burger King et KFC. La police a procédé à l’arrestation de plus de 400 personnes.

Un travailleur de la restauration rapide à Chicago s’est exprimé au nom de tous lorsqu’il a déclaré : « Nous connaissons clairement une ascension fulgurante car nous avons l’impression que la justice est de notre côté … Nous sommes impatients de voir les résultats. » McDonald, dont les quartiers généraux sont situés à Chicago et qui enregistre des profits extrêmement juteux a déclaré : « Toute augmentation du salaire minimum doit être appliquée dans le temps afin que son incidence (…) soit gérable. »

Cet exemple de patrons au cœur lourd qui se lamentent de ne pas pouvoir se permettre de verser des salaires plus élevés que le salaire minimum fédéral de 7,25$ de l’heure est contrecarré par un journal qui n’est autre que le porte-parole capitaliste, le New York Times. Il écrivait donc : « En 2013, la part des profits après impôt des entreprises dans l’économie a dépassé le plus haut niveau enregistré (en 1965) alors que la part des salaires dans l’économie a atteint son niveau le plus bas depuis 1948. La croissance des salaires depuis 1979 n’a pas évolué au même rythme (…) provoquant une baisse ou une stagnation des salaires pour la plupart des travailleurs et des bénéfices juteux dans les portefeuilles des entreprises, des actionnaires, des dirigeants d’entreprise, et autres individus situés tout en haut de l’échelle des revenus. » (31 août 2014)

De nouvelles études conduites par l’Institut des politiques économiques ont également révélé qu’entre les six premiers mois de 2013 et les six premiers mois de 2014, les salaires de l’heure, ajustés à l’inflation, ont chuté pour tout le monde, sauf pour les 10% les plus riches.

Cette diminution, en déprimant encore davantage la demande, a une incidence non négligeable sur les perspectives économiques du capitalisme. Même si la mesure totalement inadéquate d’Obama visant à augmenter le salaire minimum fédéral à 10,10$ de l’heure était introduite, elle «mettrait environ 35 milliards de dollars supplémentaires dans les poches des travailleurs touchés sur un période progressive de trois ans. » Les travailleurs de la restauration rapide et d’autres travailleurs sous-payés affirment que ce n’est pas suffisant : les 15$ de l’heure sont nécessaires.

Si la proposition d’Obama est mise en œuvre, alors cela générera de la « demande ». C’est pour cela que, pris au piège dans un « triangle des Bermudes » de crises sans fin, certains membres de la classe dirigeante internationale insistent sur la nécessité de faire des concessions aux syndicats et aux travailleurs afin de générer cette « demande », qui, ils l’espèrent, permettrait de sortir de la situation actuelle.

Même la Bundersbank en Allemagne, qui il y a peu était une fervente partisane de l’austérité, particulièrement pour les pays du sud de l’Europe, a totalement changé de cap. Elle a encouragé les délégués syndicaux de la droite allemande en leur promettant qu’elle les soutiendrait s’ils se mettaient à lutter pour une augmentation salariale supérieure à l’inflation de 3% pour leurs membres. Des concessions pour les travailleurs allemands, mais rien pour les masses opprimées en Espagne, au Portugal ou en Grèce !

Il est évident que certains capitalistes résisteront à ce type d’appels à cause de l’incidence qu’il pourrait avoir sur eux et sur leurs entreprises, mais les stratèges du capitalisme essayent de trouver un moyen de sauver leurs intérêts globaux.

La classe ouvrière doit rassembler ses forces tant sur le plan politique qu’industriel

Néanmoins, les républicains au Congrès se sont farouchement opposé la proposition d’Obama pour une faible augmentation du salaire minimum. Cette réaction montre bien que la classe ouvrière américaine ne recevra que très peu d’acquis dans la situation actuelle à moins qu’elle ne soit capable de rassembler ses forces tant sur le plan politique qu’industriel. Cela signifie qu’il faudra sérieusement défier les démocrates, en particulier lors des prochaines élections, car ils ne représentent pas la classe ouvrière, comme nous avons pu le voir sous l’administration Obama mais aussi avec la gouvernance des démocrates au niveau de l’État et des villes.

Le renouvellement des syndicats est également absolument nécessaire. Trop de délégués syndicaux évitent de faire des vagues, manquent de conviction pour l’emporter face aux patrons. Un éminent délégué syndical à Seattle a demandé, sceptique : « Vous ne pensez tout de même pas que vous pouvez l’emporter face aux grandes entreprises ? » Face à l’action de la classe ouvrière, ils préfèrent mobiliser des « employés », payés par les organisateurs syndicaux, plutôt que de coordonner un mouvement massif des travailleurs.

La campagne de Kshama a marqué un nouveau tournant dans l’implication des masses dans la lutte pour une amélioration de leur condition de vie. Jess Spear a également fait un score remarquable avec près de 20% des voix, alors qu’elle se présentait contre le démocrate Frank Chopp lors des élections primaires pour l’Assemblée nationale en août dernier. L’establishment capitaliste prend très au sérieux l’accession de Socialist Alternative au rang de deuxième parti de Seattle (les républicains sont virtuellement inexistants dans cette ville). Les résultats de Chopp sont considérés, tant par Socialist Alternative que par les capitalistes, comme la première manche d’une bataille pour la réélection de Kshama en 2015.

Et ce n’est pas seulement la classe ouvrière, mais également les couches intermédiaires de la société – ceux qui jouissaient des conditions de vie de la classe moyenne – qui sont touchées : le New York Times a reconnu qu’il y avait des faits « de collusion entre les plus grandes entreprises de la Silicon Valley qui ont confisqué environ 3 milliards de dollars de salaire aux programmeurs de logiciels. » En outre, les services publics étaient auparavant le pilier de la vie des travailleurs de la classe moyenne mais désormais « l’on peut voir que la sous-traitance ne permet pas d’économiser de l’argent, ni d’améliorer les services offerts. »

En d’autres termes, toutes les conditions qui ont provoqué la colère des travailleurs américains et les appels retentissants à agir touchent aussi de larges couches de la classe moyenne. Les banlieues américaines, autrefois synonymes d’émancipation économique, sont désormais l’endroit où l’on trouve le plus de pauvreté, comme l’indique le livre « The Unwinding ».

Une inextricable crise prolongée du capitalisme américain 

De plus, cette pauvreté sera probablement amenée à s’intensifier au fur et à mesure que le caractère inextricable de la crise prolongée du capitalisme américain et mondial perdure comme ses représentants le reconnaissent. Une foule d’économistes capitalistes ainsi que les PDG des plus grandes entreprises américaines s’arrachent les cheveux afin de trouver une porte de sortie pour échapper à l’impasse économique actuelle.

Outre les avertissements désespérés de l’OCDE, Stanley Fischer, le vice-président de la Réserve fédérale américaine, se lamente des « reprises économiques décevantes ». Il affirme que « ces échecs indiquent peut-être une tendance à la baisse permanente du potentiel des puissances économiques telles que les USA, l’Europe et la Chine. » Ce commentaire fait suite à l’avertissement de Larry Summers, le Secrétaire du trésor sous l’administration Clinton, quant à une stagnation du capitalisme sans précédent. En réalité, la reprise de l’économie américaine que l’on attend depuis l’explosion de la crise en 2007-2008 n’a toujours pas eu lieu, excepté dans les poches des patrons.

Fischer continue de se lamenter quant aux perspectives « incertaines » avec « une productivité moindre et une diminution du taux de participation au marché du travail (…) des tendances qui caractérisent désormais de manière permanente l’économie américaine. » Ce qui sous-entend que le chômage de masse perdurera : « Sur les six dernières années, plus de 3% de la population active s’est mise à vivre en marge de l’économie, d’après le Bureau des statistiques du travail. » (Guardian, 12 août 2014)

Cette tendance renforce ce que nous martelons depuis le début de la crise, qu’il ne sera pas aisé pour le capitalisme américain et mondial d’atteindre « la vitesse de croisière » qui lui permettrait d’échapper à cette crise, car pour atteindre à nouveau les taux de croissance d’avant-crise il faudra nécessairement passer par une baisse du niveau de vie. Bien entendu, l’économie américaine est une économie à l’échelle continentale et, si certaines régions peuvent être en stagnation ou en recul, d’autres secteurs ou régions peuvent dans le même temps renouer avec la croissance. Toutefois, nous assistons à une crise structurelle globale du capitalisme qui se traduit par une stagnation prolongée des conditions de vie.

Cette stagnation est évidente lorsque l’on regarde les perspectives actuelles et à venir de l’industrie manufacturière américaine qui était autrefois le moteur de la croissance dans ce secteur. Récemment, Obama s’est montré enthousiaste quant aux perspectives du capitalisme américain. Néanmoins, les chiffres actuels concernant l’emploi ne lui donnent pas raison. Même si 168 000 emplois ont été créés dans ce secteur en un mois, ils ne font que dissimuler le déclin à long terme et l’effondrement du secteur industriel.

Le secteur privé américain a créé environ 10 millions d’emplois depuis le début de l’année 2010 et pourtant à peine 705 000 de ces emplois sont dans l’industrie manufacturière. Pour chaque emploi créé dans ce secteur, deux autres étaient créés dans le secteur de l’Horéca, et deux dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale. Dès lors, les USA illustrent bien la situation des pays capitalistes dits « développés » qui se trouvent actuellement dans un déclin industriel prolongé. Il s’agit toujours du pays industriel le plus avancé économiquement en termes de rendements, etc. Pourtant les USA, à l’instar de la Grande-Bretagne autrefois l’atelier du monde et la force dominante du monde capitaliste, ont démontré qu’au lendemain d’un déclin économique s’élèvent une tension sociale et une lutte des classes.

Des affrontements de la même ampleur que dans les années 1960

Les USA n’y échapperont pas non plus, comme le démontrent les évènements de Seattle et d’ailleurs. Des affrontements de la même ampleur que ceux des années 1960, dont la révolte des Afro-américains, sont à prévoir. Le meurtre de Michael Brown, un jeune Afro-américain dans la ville de Ferguson, dans le Missouri, indique que les évènements de cette période pourraient tout à fait se répéter. La militarisation de la police est totalement disproportionnée, les départements de la police achetant l’équipement militaire en surplus de l’armée. Un congressiste démocrate comparait l’intervention de l’État dans la ville de Ferguson à l’occupation américaine de Fallujah en Irak !

Certaines techniques, comme les contrôles et les fouilles employées par la police britannique contre des jeunes d’origine africaine ou asiatique, sont également appliquées à Ferguson avec les mêmes résultats. La ville est composée à 67% d’Afro-Américains et pourtant 94% des policiers sont blancs ! La police opère presque comme une force d’occupation dans des villes comme Ferguson. Le FBI estime que plus de 400 personnes sont tuées chaque année dans des fusillades impliquant la police locale américaine. Ce chiffre est bien moins élevé dans d’autres pays.

Par conséquent, nous assistons à un début de politisation de la population afro-africaine, comme dans les années 1960 et 1970. Socialist Alternative, notamment des membres des Afro-Américains, est intervenu avec succès à Ferguson pour accélérer ce processus. Une autre politique tout aussi honteuse mise en œuvre par l’administration Obama, consiste à persécuter les immigrants. Sous son mandat, Obama a expulsé plus d’immigrants que tous les présidents précédents pris ensemble.

Dans une telle situation, il est absolument nécessaire de trouver une voix pour défendre les opprimés et la classe ouvrière. Kshama a montré ce qu’il était possible de faire dans une ville seulement, comme Jess Spear l’a également fait avec sa campagne. Lors de la convention de Socialist Alternative, il y a eu un débat très intéressant et complet sur la nécessité d’étendre l’exemple de Seattle à l’échelle nationale.

Kshama a été invitée à s’exprimer dans un panel (aux côtés de Naomi Klein et d’autres) dans le cadre de la Marche pour le climat à New York le 21 septembre 2014, un évènement qui a attiré plus de 200 000 personnes – la plus grande manifestation pour l’environnement de l’histoire. Il s’agit d’un évènement-clé pour Socialist Alternative, qui attirera certainement un grand nombre de jeunes intéressés par le socialisme et qui le considèrent comme l’alternative évidente et nécessaire de toute urgence pour mettre fin au capitalisme, mais ils verront également, et c’est peut-être encore plus important, que Socialist Alternative est la seule force à gauche qui articule une stratégie politique pour en finir avec le capitalisme, soulignant la nécessité de couper tout lien avec le parti démocrate.

D’importantes perspectives s’ouvrent permettant à la gauche de défier sérieusement ses adversaires capitalistes au pouvoir. Bernie Sanders, le sénateur de l’État du Vermont qui se considère comme un socialiste, est encouragé par Socialist Alternative et d’autres membres de la gauche à défier les démocrates lors des prochaines élections présidentielles. En outre, Karen Lewis, une Afro-américaine et déléguée du syndicat des enseignants à Chicago, qui avec ses membres s’est opposé au maire actuel de la ville, un farouche opposant aux syndicats, Rahm Emanuel, a montré qu’elle était prête à se présenter contre lui en tant que candidate « non partisane » pour représenter le mouvement ouvrier, lors des élections de l’année prochaine. La nature de sa campagne et les revendications qu’elle présentera dans son programme ne sont pas encore claires. Tout dépendra de l’attitude de l’ensemble des travailleurs et des syndiqués vis-à-vis de sa campagne.

La situation évolue très rapidement aux États-Unis. Mais l’empreinte de la période précédente sur la conscience des travailleurs, marquée par un affaiblissement prononcé de la lutte des classes, est toujours présente. Toutefois, cette empreinte ne représente pas l’ensemble de la réalité, comme le montrent les évènements à Seattle et ailleurs. La situation mondiale, en particulier si un attentat terroriste était perpétré contre les États-Unis, pourrait connaître un retour en arrière en termes de niveau de conscience. Mais même une situation aussi terrible n’arriverait pas à arrêter la résurgence de la classe ouvrière américaine. Seattle nous montre comment la situation à venir pourrait évoluer, avec l’apparition d’une force puissante pour un changement socialiste aux États-Unis.

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