Celui qui attendait un minimum d’originalité du dernier contrôle budgétaire du gouvernement Verhofstadt en a été pour ses frais. L’intérêt grandissant pour les problèmes liés aux changements climatiques n’a été qu’une occasion de ressortir une fois encore le vieux concept d’écotaxes. En d’autres termes : payer plus, mais sous un emballage soi-disant « progressiste ».
Ce week-end, le gouvernement s’était rendu à Louvain pour une réunion au sommet sur le contrôle budgétaire. Il était déjà certain que le gouvernement chercherait des revenus supplémentaires en jouant sur l’environnement, devenu de la dernière mode chez nos politiciens. Ceux qui avaient déjà surfé sur la vague de la précampagne du probable candidat aux présidentielles américaines Al Gore sont passés aux taxes environnementales.
Le gouvernement espère trouver 67 millions d’euros avec des impôts sur les emballages (sacs plastique, films fraîcheur, papier aluminium, ustensiles de tables jetables) et 65 millions d’euros avec des impôts sur les voitures polluantes. De plus, des moyens supplémentaires seront octroyés à la lutte antifraudes.
Une taxe est donc introduite sur les emballages jetables: 3 euros par kilo de sacs plastiques, 2,7 euros par kilo de films fraîcheur, 4,5 euros par kilo d’aluminium et 3,6 euros par kilo de couverts en plastique. Le gouvernement va continuer à évaluer les possibilités de mettre en place une taxe d’emballage généralisée. Si une chose est bien claire, c’est que ceux qui devront mettre la main au portefeuille seront vous et moi.
Des propositions comme cet impôt sur les emballages sont pour le gouvernement des réponses crédibles à nos préoccupations au sujet de l’environnement. Il semblerait que la règle derrière ce genre de proposition est celle du pollueur-payeur. Pourtant, si tout est fait pour rendre le consommateur responsable de la pollution, le patronat, lui, reçoit (énormes) cadeaux sur (énormes) cadeaux de la part du gouvernement. Qu’il serait peut-être temps de produire autrement pour engager un combat sérieux contre la pollution ne semble pas encore avoir effleuré la tête de nos politiciens.
Un volet social assez limité
Le gouvernement a fièrement ajouté un volet social à la révision du budget de l’Etat. Les socialistes flamands ont annoncés vouloir plus d’allocations familiales. Les parents isolés reçoivent maintenant 20 euros supplémentaires par enfant. Bien que ces 20 euros sont les bienvenus, ils sont limités à 62.000 enfants.
Vers les élections
Les mesures approuvéeses au conseil des ministres de ce week-end sont loin de pouvoir être qualifiées de spectaculaires. Le gouvernement, clairement, est déjà rentré en campagne électorale et les vraies décisions sont reportées pour l’après-10 juin. Aussi longtemps que la croissance économique restera restreinte, la marge de manoeuvre le sera également. Mais une série de mesures d’austérité peuvent être appliquées sans trop de résistance : il suffit de penser au dernier Accord Interprofessionnel, aux accords ALL-IN ou à l’allongement du temps de travail à AUDI-Forest, l’ancien VW-Forest.